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- Interviews stubistes
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- Par oudin
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On oublie la triste actualité du mois de mars et on s'offre un moment de détente les pieds dans le sable chaud. Royrodgers nous reçoit sur sa terre d'accueil, le Brésil. Rencontre avec un expatrié de l'autre côté de l'Atlantique qui nous parle du carnaval de Rio, de son Alsace natal, du Racing, et de tellement d'autres choses.
1. Hello royrodgers, d'habitude on commence par le pseudo, l'avatar etc. Mais ce qui m'intéresse là, maintenant, tout de suite, c'est... le carnaval. Raconte.
Salut à toi cher oudin et à toute la stub (j'aime bien dire « la Stub », ça me rappelle mon enfance et mes premiers mots d'Alsacien). J'ai passé le Carnaval à Rio de Janeiro, donc effectivement, j'étais en plein dedans... Au Brésil, et en particulier à Rio, le Carnaval, c'est à la fois du sérieux et un joyeux bordel. Les festivités durent environ une bonne semaine, du vendredi au samedi suivant, donc faut s'accrocher. Il y a aussi une période « d'échauffement » qui commence environ 1 mois avant avec des mini-parades dans les rues en fin de semaine. En fait, il y a deux aspects : le premier s'apparente à un « festival off » encadré par la préfecture, avec les fêtes dans les rues de la ville et près des plages d'Ipanema ou Copacabana. Elles sont animées par des « blocos », sortes de petites fanfares ou orchestres de samba jouant sur un camion et défilant sur les boulevards, dans un joyeux bordel donc. Le deuxième, plus connu en Europe, concerne le défilé des écoles de samba, avec un côté plus officiel, et une vraie compétition. Les écoles de samba sont en fait des associations, des communautés, qui préparent Carnaval tout au long de l'année (doucement au début avec un sacré coup de bourre vers la fin) : chars allégoriques, défilés, chorégraphies, composition du thème musical (samba, évidemment) etc. Ensuite, les défilés se déroulent sur 4 nuits (21h 6h du mat), c'est à la fois une immense fête, un spectacle hors du commun et une compétition : les écoles sont réparties en 2 groupes de niveau, il y a un jury qui note chaque école, et selon le classement final, désigne le champion, et ceux qui descendent dans le groupe inférieur. Perso, avant de vivre ça de plus prêt et d'assister au défilé en 2009, je trouvais ça plutôt chiant à regarder à la télé. Mais cette année j'ai pu participer au défilé. C'était vraiment une expérience exceptionnelle, on a parfois l'impression de rêver...
En conclusion, c'est vraiment un truc à voir et à vivre. Ensuite, quand cette période de fête de termine, le retour à la réalité est plutôt difficile mais les souvenirs sont là !
2. Tu peux nous en dire un peu plus sur ton pseudo : pourquoi un cowboy ? Et cet avatar ?
Eh bien je dois mon pseudo à une chemise vaguement style « western » que je portais un soir de 1993 pour sortir en boîte, à la grande époque du Rota Fisch à Wintzenheim. Un pote (même pas stubiste) a trouvé que ça faisait vraiment trop cow-boy et, déjà passablement imbibé et hilare, il me tint un langage teinté de sonorités gutturales et moult borborygmes parmi lesquels j'ai distingué : « Humhhumhumumhh on dirait l'coboille qui chante d'la country là euuh Roy Rod'gerrs ». Et, depuis ce jour, on m'appelle comme ça dans ma contrée natale. Quitte à choisir un chanteur country, j'aurais préféré Johnny Cash mais bon... c'est la vie.L'avatar, c'est une figure stylisée de Zico, idole éternelle du Flamengo, club mythique de Rio de Janeiro... on va y venir.
3. Tu fais parti des nombreux stubistes expatriés. Comment t'es tu retrouvé au Brésil ? Quels sont les aspects de cette nouvelle vie que tu apprécies le plus ?
Disons que depuis 1993, ça me courrait un peu sur le haricot qu'on m'appelle Roy à tous les coins de rue, alors j'ai enfourché mon cheval et je me suis cassé du Norhin pour aller étudier les sciences dures et faire la taupe à Strasbourg ; mais mes potes de la vallée de Kaysersberg m'ont suivi et me traquaient, donc, 3 ans plus tard, me voilà parti pour Grenoble, puis Paris, puis re-Grenoble, mais rien n'y fit, ils me retrouvaient toujours. Faut dire qu'on avait une passion commune pour le Racing, et cette passion m'attirait invariablement vers l'Alsace, à tel point que je suis ensuite remonté jusqu'au bord du lac Léman pour m'en rapprocher un peu, tout en restant à distance raisonnable. Au bout de 5 ans et 2 descentes en L2 j'ai fini par craquer et décidé de mettre un océan de distance entre les collines du vignobles alsacien et ses autochtones et moi. Mais il paraît que même ici, ils ont retrouvé ma trace et veulent venir me voir. Je saurai les accueillir.Bon, trêve de plaisanterie, la raison pour laquelle je me suis retrouvé au Brésil n'est pas très raisonnable, mais le coeur a ses raison que la raison ignore. J'ai débarqué ici il y a un an pour rejoindre ma future épouse. Ayant la chance de travailler pour une boite certes pas très grande mais internationale, cela n'a pas posé trop de problème professionnels. Même si tout n'est pas rose, j'apprécie beaucoup d'aspects de la vie ici, principalement le côté cordial et sans trop de préjugé des gens, la mixité (ethnique, sociale, comportementale...), la fête, la plage, la musique (ahh Chico Buarque !)... Et, aussi, au travail, une ambiance et un dynamisme que je ressens chez mes collègues.
4. Qui dit Brésil, dit Carnaval, dit foot, dit Carnaval, dit foot. Tu as l'occasion d'aller au stade, de causer ballon rond autour de toi ?
J'ai eu l'occasion d'aller une fois au Maracana de Rio (aujourd'hui fermé pour travaux en vue de la coupe du Monde 2014), voir Flamengo Corinthians, 2 clubs un peu particuliers pour moi car ma compagne est Flamenguiste et mon collègue et ami ici est Corinthiano, et a joué dans les équipes de jeunes là-bas. C'était impressionnant certes, mais pas non plus complètement dingue comme ambiance car le stade n'était pas plein. Bon faut dire qu'il y a 80 000 places donc peut être qu'on étaient quand même 50 000, et les chants claquaient bien, avec des voiles à la gloire de Zico et d'autres idoles locale encore (officiellement) en activité, comme Adriano. On parle d'ailleurs pour lui d'un retour au Flamengo, ou alors... au Corinthians. J'ai aussi vu jouer ce club à São Paulo, avec Ronaldo et Roberto Carlos... pas mal même si ça sentait clairement la fin pour le premier.Évidemment je parle foot autour de moi, je joue même un peu... d'ailleurs la première fois que j'ai joué avec mon collègue et sa bande de potes, je portais un maillot du Racing (bon, balle au pied je suis plus Serge Jenner Yves Deroff que Mostovoi ou Gemmrich) et ils m'ont direct demandé ce qu'était ce maillot, cette équipe... Quinze jour après, un des types se pointe au bord du terrain avec son portable et me montre un paquet de vidéos sur le Racing, qu'il avait téléchargées depuis que je lui avais parlé du club... Il y avait notamment les Racing Inter Milan (le but de Ronaldo !), Glasgow Rangers, Liverpool, la Coupe de la Ligue 2005, L'UEFA 2006... Comme quoi ce sont vraiment des dingues de foot.
5. Et racingstub.com dans tout ça. Te voilà obligé de stuber avec les insomniaques en plein jet lag et de suivre les informations en décalage.
Ouaip ! Ou alors, au travail... En ce moment il y a 4 heures de décalage, donc quand je rentre du boulot je peut interagir un peu plus facilement et avec d'autres que les zombies du topic « Et toi, tu dors ? » ou les stammeurs fous. Mais les infos, détrompe toi, je les ai parfois en primeur en checkant le site de l 'Alsace ou des DNA avant de me pieuter. Je ferais peut être bien d'arrêter car bien souvent le récit des frasques du Caroussel Crew et de notre AdP me file un coup de speed au moment de me coucher et risque à terme de me rendre insomniaque.
6. Comment surmontes-tu ton absence loin de la Meinau, surtout quand des adversaires aussi prestigieux que Gap, Alfortville ou Luzenac foulent la pelouse sacrée ? Dure hein.
En fait ça fait un paquet d'années que je suis loin de Strasbourg (il y a du vrai dans ma réponse à la troisième question), et que je ne vois que quelques matchs à la Meinau par saison. Etudiant à Grenoble, ma passion commençait à s'éteindre doucement, (c'était l'époque Proisy-Leroy aussi...), mais, grâce au soutien de mes potes puertobanus et [login=lelézardroi], alias Mister Passion, je suivais encore de loin le Racing. En 2002, j'ai même assisté au Grenoble Strasbourg de D2 tronqué par une panne de courant. Puis, lors de ma migration helvétique, il m'est devenu plus facile de me rendre en Alsace le week-end et d'assouvir ma soif de Racing et de Grands Crus alsaciens en compagnie de la mythique Section Glacière, à la Meinau, à Sochaux ou à Bâle. Lors des saisons de L2, les matchs le vendredi ou le lundi rendaient les choses plus difficiles, même s'il m'est arrivé de partir à 15h du taff pour être au match à 20h...Mais, en vérité, si j'ai repris le virus fin 2004 et que continue à suivre « de près » le Racing malgré cet océan de distance, c'est avant tout grâce à racingstub.com ! C'est vraiment un lien inégalable avec le club pour les expatriés, donc un grand merci à ceux qui font vivre ce site (mais devrais-je d'ailleurs dire merci, tant il est vrai que suivre l'actualité de ce club peut faire souffrir actuellement ?). Pour la petite histoire je tiens à dire que j'ai découvert le stub sur les conseils de puertobanus
. En fin de compte, comme il dirait, si je stube et si j'aime le Racing : « c'est grâce à MOI » (enfin lui quoi).