Chambly - RCS, côté tribunes

Chambly, petite ville de l'Oise de même pas 10 000 habitants, située à quelques encablures de l'Ile-de-France, n'avait pas vocation à être connue des supporters du Racing. D'autant que le FC Chambly, le second club local après le Chambly CO, n'a été fondé qu'en 1989 dans les bas-fonds du football départemental. Oui mais voilà, il y a parfois des histoires, dont raffolent les médias, de petits poucets qui gravissent rapidement pour faire la nique aux clubs plus huppés. Promu cet été en National, pour la première fois de son histoire, le club fondé par la famille Luzi, toujours présente sur le banc et à la présidence, accueille donc le RCS et fait de cette rencontre un événement. Ma Chaîne Sport, diffuseur du championnat, a senti la belle histoire et a choisi de poser ses caméras au stade des Marais, ce samedi à 15h. Un horaire inhabituel mais justifié par l'éclairage faiblard des installations.

Malgré l'horaire propice et la distance raisonnable depuis Strasbourg, la mobilisation n'est pas générale, sans doute à cause des résultats plus que mitigés de l'équipe à l'extérieur. Un car plein et quelques voitures se lancent tout de même sur la route, pour rejoindre les quelques expatriés en région parisienne présents dès que leur club de cœur vient jouer dans leur région d'adoption. Le trajet se fait sans encombres, la circulation étant plus fluide un samedi après-midi qu'un vendredi soir. Mais arrivés à Chambly, parfois avec près d'une heure d'avance pour certains, le plus dur commence : trouver le stade, qui ne possède pas d'adresse et qui est donc introuvable sur les GPS. Après quelques hectomètres, des feuilles de papier A4 disposées sur des panneaux de circulation semblent indiquer le chemin, mais le vent les a rendu difficilement lisibles. Reste la solution de demander aux passants, mais ceux-ci ne semblent même pas connaître l'existence d'un club de foot dans leur commune. Le jeu de piste sera plus ou moins long selon les équipages, le bus des UB90 arrivant par exemple avec une dizaine de minutes de retard au coup d'envoi.

Arrivé aux environs du stade, après avoir exploré Chambly de long en large (très belle église au passage), il faut encore parvenir à rejoindre le bord du terrain. Garés sur une petite zone industrielle, les spectateurs doivent ensuite marcher plusieurs minutes à travers un sentier boueux dans une petite forêt, traverser un petit ruisseau, puis contourner les installations du club par un sentier encore plus petit, avant d'arriver enfin au Graal : une main courante renforcée par quelques barrières de chantier.

Bien rempli pour ce match (1400 spectateurs), même si le record d'affluence, enregistré face au voisin de Beauvais, n'est pas tombé, le stade des Marais est assez bucolique, avec une petite tribune à ossature bois et sa forêt attenante, qui a dispersé ses premières feuilles d'automne sur la pelouse. Une pelouse d'ailleurs particulièrement difficile et gorgée d'eau. On peut tout de même saluer l'accueil sympathique des visiteurs qui, à défaut d'avoir une place en tribune, peuvent profiter d'une buvette servant bière (sans alcool), croques-monsieur et crêpes au Nutella.

Les UB90 étant arrivés en retard, l'ambiance peine à décoller avant le but d'Alassane N'Diaye. La configuration des lieux et la dispersion des supporters n'aident pas vraiment au soutien des Bleus et Blancs, mais les chants seront tout de même quasi-continus durant toute la rencontre. La première période est plutôt correcte, le Racing semblant plutôt maîtriser son sujet, face à un public local de plus en plus silencieux, à l'image de sa fanfare.

Au retour des vestiaires, alors qu'une animation « RCS 1906 », rappelant la seule et unique identité du club, se déploie, les joueurs visiteurs semblent plus en difficulté. Sentant le vent tourner, Chambly tente plus de choses et est récompensé à l'heure de jeu par l'égalisation à 1-1. Le match se crispe sur le terrain comme en dehors, le Racing ne parvenant pas à concrétiser ses occasions, à l'image de Bahoken (sur la transversale) et de Grimm (repoussé sur la ligne par un défenseur), et se voit refuser un but, a priori à juste titre si on parvient à garder un peu d'objectivité. Ces quelques banderilles ont le mérite de piquer au vif les supporters qui relancent les encouragements.

Mais comme bien trop souvent, les joueurs de Duguépéroux craquent et concèdent un penalty en fin de match. Sur l'action, la confusion est totale puisque notre position ne nous permet pas de comprendre quoi que ce soit, si ce n'est que le Racing est mené 2 buts à 1 et qu'on joue les arrêts de jeu. Quelques instants plus tard, N'Diaye cherche le penalty de compensation, mais de manière trop grossière aux yeux de l'arbitre. Les hommes en noir sont alors pris pour cible et les quolibets fusent. Presque normal pour des supporters, mais quand Frédéric Marquès s'y met, il récolte logiquement un avertissement puis un carton rouge, ce qui achève de nourrir la colère de la centaine de visiteurs.

Le match s'achève sur cette grosse frustration et cette nouvelle défaite du RCS, dont les joueurs, pas au niveau en seconde période, chercheront sans doute des excuses au niveau de l'arbitrage plutôt de se remettre eux mêmes en cause. Du côté des supporters, il est l'heure de prendre le chemin du retour, c'est à dire de se relancer dans une petite promenade à travers les bois. C'est aussi l'occasion de discuter avec les bénévoles du club, très sympathiques comme bien souvent dans ces clubs amateurs. Une sympathie qui a tout de même ses limites quand il s'agit de donner des mauvaises indications routières pour le trajet retour...