Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

RCS - Colmar, côté tribunes

Note
4.3 / 5 (6 notes)
Date
Catégorie
Côté tribunes
Lectures
Lu 12.891 fois
Auteur(s)
Par guigues
Commentaires
4 comm.
1-SAM_2288.JPG
© fsrcs

Tous les ingrédients étaient réunis pour passer une mauvaise soirée : vendredi 13, Meinau pleine et Colmar notre bête noire du moment. Comme à son habitude le Racing a gâché la fête en s’imposant 3 à 1.

Noir c’est noir


Ça me rend fou j'ai cru le Racing club de Strasbourg. Comme les 25 095 autres spectateurs nous nous sommes laissés bernés par la publicité mensongère faite sur ce match. Le Knackssico, qui n’a rien de classique du tout puisque les clubs ne se sont affrontés à la Meinau que 3 fois. Cette 4ème partie de ballon présentait également un intérêt sportif quelconque entre 2 équipes du ventre mou du national.

Certes la majorité des détenteurs du précieux sésame devait garder en tête l’humiliation subie par le RCS l’an dernier. Les verts n’avaient eu besoin que d’une mi-temps pour faire mordre la poussière aux bleus et les envoyer en CFA. Le Racing était revenu d’entre les morts en marchant sur le corps encore fumant de Luzenac pour prendre sa revanche mais comme dans toute série B, il allait vraisemblablement échouer.

C’est donc avec fébrilité que toute l’Alsace a suivi le décompte à rebours dans la pression locale. Chaque jour le chiffre grandissait jusqu’à ce que quelques heures avant le match, le club mette fin au suspense et ferme ses guichets.

On l’appelle l’idole des jeunes


Tout semble bien trop calme quand vers 18h30 les grilles de la Meinau s’ouvrent. Sur le parking coté centre d’entrainement il y a bien une scène, un écran géant et des dizaines de toilettes mobiles mais tout cela est pour le grand rassemblement des Kurdes le samedi. On peut même facilement se garer dans les ruelles du quartier et il ne faut que quelques minutes pour passer les portes, même à moins de 30 minutes du coup d’envoi.

Nous aurait-on menti ? La réponse arrive à travers le grésillement de la sono vieillissante, la tribune Ouest est complète, il faudra donc aller ailleurs. Certains retardataires verront le match assis dans les escaliers à défaut de place. Le kop lui aussi est bondé, en surcapacité évidente qu’il devient difficile de trouver une place. 1500 ? Plus. 2000 ? Au lieu du petit millier de place officielle. Tout le monde veut son morceau d’ambiance, quitte à ce que les habitués et les nouveaux venus ne s’entendent pas toujours. En tribune Nord on distingue même un Kop GRESS, hommage éphémère à la légende perpétuelle du club.

3,2,1 tifo. Alors que le club a prévu une animation à base de feuilles qui malheureusement seront un peu petites les UB90 avaient annoncé une surprise. Aucun rapport avec Colmar ni avec le Racing, le tifo célèbre le millénaire de la Cathédrale Notre Dame de Strasbourg « depuis 1000 ans la fierté de notre région ». Le tout accompagné d’étendards des différentes villes & villages d’où viennent les supporteurs du Racing.

Le jour de la mort de Johnny


Le cadre est donc dressé, l’issue de la rencontre peu ou prou déjà connu. Le Racing va pousser, le Racing va jouer mais le Racing ne va pas gagner. Le scénario idéal, déjà vu maintes et maintes foi. Le vrai classico de la Meinau en quelques sortes. Et tout se déroule comme prévu, les Sports Réunis existent à peine sur le terrain et après trois contres favorables, dont une main qui fait rugir la Meinau, ils ouvrent le score.

Le public est douché. Les joueurs eux gardent espoir. Et quelques minutes plus tard, ils sont récompensés par un but refusé. Un véritable match de gala qui n’entame pas la ferveur du kop, dans un grand jour. Peut être est-ce la compacité, le manque d’oxygène dû à l’affluence mais les fans du Racing poussent littéralement l’équipe. Et ce qui devait arriver, arriva. Sur un coup franc contestable, un défenseur colmarien trouve la faille et la Meinau rugit, de plaisir cette fois. On ne saura jamais ce qu’a voulu faire Christophe Hérelle ? chercha-t-il à se faire remarquer par les dirigeants alsaciens pour y signer la saison prochaine ? Mais le mal est fait et arrive la mi-temps. Allez Racing tes supporteurs sont là.

Le chanteur bien cuit


Sortir de la tribune est une première aventure, aller aux toilettes également une autre. Mais sans conteste regagner sa place est la plus ardue. A croire que des personnes sont encore rentrées en douce pour la seconde mi-temps. La partie peut reprendre, les encouragements aussi. Pour l’occasion le capo des ultras revisite ses classiques. Beaucoup ne sont plus venus au stade depuis longtemps, pour d’autres c’est une première alors on la joue OK Chorale. Allez les bleus et blancs a un petit goût des années 90.

Les joueurs eux ont oublié la musique. D’un magistral coup franc direct Dimitri Liénard célèbre son anniversaire. Merci du cadeau, maintenant les Colmariens sont à terre et N'Diaye tue le suspense. Les Haut-Rhinois ne s’en remettront pas. Le Kop tourne le dos en signe de protestation : gagner le derby mais quelle idée ? Ici c’est Strasbourg. Une partie des tribunes Ouest et Nord suit le mouvement, du jamais vu. Il est temps de sonner la révolte, aux armes appelle le capo. Nous sommes les Strasbourgeois et nous allons gagner.

La fin de match se déroule en roue libre. La traditionnelle ola, apanage douteux des grandes rencontres, est de sortie. Il vaut mieux oublier ce qui se passe sur le terrain. Le public chambre, ils sont où les colmariens ? L’absence des joueurs adverses seule pouvant expliquer cette victoire irrationnelle du Racing. L’arbitre veut aussi participer à la fête et siffle promptement la fin de la partie. Pas même de prolongations interminables.

Requiem pour des fous

3 points, l’ambiance, les joueurs qui célèbrent la victoire avec le public. Le Racing est relancé au moins mentalement dans la course à la remontée. Trop beau pour être vrai ? Assurément. Qui peut croire que les joueurs du Racing viennent effectuer quelques pas de danse devant le kop, le tout devant les caméras de téléfoot. Une émission qui n’existe plus depuis plus de dix ans, comme le Racing. Idem pour les bouchons avenue de Colmar, dignes des grands soirs des années 90 lorsqu'il n'existait ni tram ni covoiturage.

Tout ceci ne peut être qu’un mauvais rêve, un cauchemar dont on se réveillera au petit matin. Profitons-en encore une semaine, pourquoi pas plus.

Ah oui les Colmariens. On peut saluer la petite centaine de supporteurs qui aura fait le déplacement sans aucune aide du club qui boudait le derby. Ils auront été remuants à défaut d'être bruyant. Un tifo des Green Boys sera sorti.

guigues

Commentaires (4)

Flux RSS 4 messages · Premier message par inter · Dernier message par schilles1979

  • La faute sur Lienard qui a amené le premier but me paraît incontestable ; il a d'ailleurs dû laisser la place à Sabo pour le tirer en raison des douleurs; sinon
    je pense effectivement qu'il ne fallait pas être sous diurétiques dans le Kop!
  • En effet, c'est la faute qui a amené le but de Liénard qui est contestable :)
  • la main colmarienne qui a précédé le 1er but de la partie est incontestable, et le commentaire d'après match de OTT (le soit disant entraineur colmarien), est criant de mauvaise foi. A part ça, je suis strasbougeois, chauvin et je le reste. Bravo guigues pour ton reportage.
  • Cette faute sur le 1 er but strasbourgeois est reconnue y compris par OTT

Commenter


Connectés

Voir toute la liste


Stammtisch

Mode fenêtre Archives