Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

« Refaire du centre de formation une formule 1 ! »

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On l'avait quitté à la fin de son expérience en tant qu'entraîneur de l'équipe première, François Keller s'efforce aujourd'hui de rebâtir le centre de formation, dont il a pris la direction il y a moins d'un an.

racingstub.com : A la fin du mois de mars 2014, vous avez quitté le poste d'entraîneur de l'équipe première, pour retourner vers le centre de formation, comment s'est passé la transition ?

François Keller : Quand ma mission s'est arrêtée, j'avais les examens finaux pour le BEPF dix jours plus tard. Ensuite, le premier ou le deuxième jour où je suis venu au centre, j'ai eu un deuil familial. Donc il y a eu tellement de choses, j'ai aussi eu besoin de récupérer de ce qu'il s'était passé avant. Durant les mois d'avril-mai, je me suis reconstruit et reposé. J'ai laissé la fin de saison se faire et je me suis vraiment plongé dans le centre de formation à partir de juin.

Vous avez donc ensuite été nommé directeur du centre de formation

J'ai connu le centre de formation à l'époque professionnelle où on était quasiment à sept ou à huit permanents, et aujourd'hui, je suis tout seul avec Thierry Brand et Steven Keller. Mais quand la saison se termine, il n'y a que Thierry Brand, qui, en parallèle, est professeur au lycée Jean Monnet, et qui est donc là par intermittence. J'ai donc été content que Marc me permette de faire signer un contrat avenir à Steven Keller, me permettant ainsi d'avoir quelqu'un avec moi à plein temps. Ce contrat lui permet d'être joueur DH le matin, et entraîneur sport études et des débutants l'après-midi. Il a un très bon profil et tous les espoirs qu'on avait en lui s'avèrent plutôt bons parce que dans le contenu, la réflexion, il correspond à ce qu'on recherchait.

En plus, comme aujourd'hui, on est peu nombreux, il faut tout faire. On n'est plus que dans un rôle d'entraineur, mais il y a aussi l'intendance, l'administratif, etc...

Comment vous-êtes vous glissé, ou plutôt reglissé, dans ce rôle de formateur, après avoir passé trois saisons avec l'équipe première ?

La difficulté pour moi à mon retour, c'est que ça faisait déjà trois ou quatre ans que j'étais parti en face, j'avais donc une méconnaissance totale des joueurs. Quant t'es en face, tu es obnubilé par l'équipe première, par les résultats, tu as d'autres impératifs. De temps en temps, j'allais m'oxygéner en voyant un match des U19, et je prenais des jeunes à l'entraînement. Mais je ne pouvais pas avoir une vision complète, globale, précise du niveau des uns et des autres, des U15 à l'équipe réserve. Au bout de six mois, j'ai vu beaucoup de matchs et d'entraînements, puisque je ne suis pas cantonné à une seule équipe, et j'ai eu une vision juste de leur niveau, de leur potentiel et de ce qu'on peut faire.

Avez eu envie de partir durant cette période, pour être entraîneur d'une équipe première par exemple ?

J'ai passé les diplômes pour ça en tout cas. Honnêtement, j'ai besoin de challenges. Quand j'ai connu le centre de formation, c'était une formule 1, et quand je suis revenu au mois de juin, c'était une voiture de rallye, qui tend à retourner en formule 1. Si on monte en L2, j'ai beaucoup de choses intéressantes à faire : reconstruire un centre de formation professionnel et devenir directeur d'un centre de formation qui sera de nouveau agréé en L2 puis en L1, avec la volonté de changer un peu la façon de faire de la formation. Il y a un peu tout à refaire.

Mais si on est sûr de rester en National pendant cinq ans ou que la formation soit un alibi, ça ne m'intéresserait pas de rester. Donc que ce soit une équipe pro ou le centre de formation, peu importe, c'est plutôt l'excellence que je recherche, c'est à dire le haut niveau. Pour le reste, on verra ce que l'avenir nous réserve.

Vous avez eu des contacts avec d'autres clubs ?

J'ai eu une possibilité au mois d'août. Alain Cavéglia m'a appelé pour me proposer la direction du centre de formation de Caen, qui est un centre de première catégorie en première division. Mais si c'est pour faire de la formation, j'ai plutôt l'ambition de refaire du centre de formation du Racing ce qu'il était il y a encore 5 ou 10 ans plutôt que de le faire ailleurs.

Quelles sont aujourd'hui les relations entre le centre de formation et l'équipe première ?

J'ai l'ambition de faciliter la tâche de Jacky Duguépéroux, comme je n'ai pas pu en bénéficier pendant les deux ou trois ans où j'étais entraîneur. On avait un groupe de 25-30 joueurs au-dessus, et quand certains n'étaient pas concernés par le match de l'équipe première, il fallait que je leur trouve de l'occupation, car Pascal Droehnlé s'occupait de l'équipe réserve et il n'avait pas la disponibilité pour faire les entraînements aux horaires de l'équipe première, si je voulais écarter un joueur par exemple.

Ce confort-là, ma présence au centre a pu l'amener à Jacky parce que Pascal prend les entraînements à partir du mercredi, moi le lundi et le mardi, et on se cale sur les horaires de l'équipe première ce qui permet à Jacky de moduler son groupe comme bon lui semble.

Pascal est tellement passionné par sa fonction d'entraîneur qu'il s'est tout de suite montré disponible pour venir le matin. Il est chef d'entreprise, il a une agence de voyage et une pizzeria au centre-ville, c'est un homme à trois ou quatre vies en même temps et il fait de supers efforts pour être disponible aux heures que Jacky Duguépéroux désire.

L'objectif de la formation aujourd'hui est-il déjà de proposer des joueurs à l'équipe première ?

C'est notre ambition. Aujourd'hui, le niveau des jeunes du centre n'est pas le même que celui d'il y a cinq ou dix ans, mais le niveau de l'équipe première non plus. L'exigence n'est pas la même. Par exemple, Jérémy Grimm joue aujourd'hui en équipe première et jouera sans doute encore en L2. Mais à l'époque, au sortir de sa formation, il n'a pas pu percer en pro car on avait une équipe de L1 et la marche était trop haute.

Aujourd'hui, on a des joueurs qui peuvent postuler à l'équipe première, mais il faut qu'on améliore la formation pour que les joueurs qu'on forme aujourd'hui, chez les plus jeunes, et ceux qu'on formera demain puissent répondre aux attentes dans quatre ou cinq ans. L'ambition du club est d'être en L1 d'ici là, et si on veut y être, l'exigence, c'est déjà de former des joueurs de L1. Il ne faut pas aujourd'hui former des joueurs de National. Je pense qu'aujourd'hui, au centre de formation, on a des joueurs qui peuvent figurer dans un effectif de National, mais ce n'est pas notre ambition.

Au quotidien, quels sont les changements concrets au centre de formation depuis la perte du statut professionnel ?

A l'époque, on avait une lingère, un restaurant, et Guy Feigenbrugel qui coordonnait tous ces secteurs. Aujourd'hui, on n'a plus plus de cantine, plus de buanderie. Pour les repas, il faut passer les commandes des repas en fonction du nombre de jeunes, au repas près par souci d'économie. Pour la buanderie, ce sont les deux personnes qui travaillent avec l'équipe première qui viennent également au centre. Et dans l'idée de repenser la formation, pour impliquer les jeunes dans le projet, ils doivent s'occuper de faire le ménage et la plonge.

Au niveau de l'hébergement, on parle de centre de formation comme du lieu géographique, mais on est plus sur un internat, avec une trentaine de jeunes. On a aussi six basketteurs de la SIG et six hockeyeurs de l'Etoile Noire.

Sur la scolarité, la seconde, première et terminale générale se fait au lycée Jean Monnet, depuis au moins trois ans. Au centre, on a encore la seconde, première et terminale bac pro, qui coûte 100 000€ par an. Encore fois, ça montre que même si on annonce le Racing avec cinq millions d'euros de budget, ces 100 000€ là ne rendent pas l'équipe première meilleure. C'est pour ça qu'il faut absolument qu'on monte en L2, pour que tous les efforts que font les actionnaires ne soient pas vains. En restant en National, il serait facile de remettre en question les investissements dans ce secteur là. C'est d'ailleurs quelque chose qui se voit ailleurs, comme à Mulhouse, où Alain Dreyfus, au bout de quatre ou cinq ans, a tout coupé chez les jeunes pour tout mettre dans l'équipe première.

En cas de montée de l'équipe première en L2, comment se passerait l'obtention de l'agrément ?

Il faut bien savoir que pour avoir un centre de formation agréé, il faut être un club professionnel, mais qui dit club professionnel ne dit pas forcément centre de formation agréé. Quand on montera en L2, on pourra demander l'agrément, qui, en général, est accordé au bout de trois ou quatre ans, mais on sait déjà que nous, on l'aura au bout d'un an.

Si on monte en mai 2015, dès juillet 2016, on aurait l'agrément, du fait des installations déjà existantes. Il n'y aura pas de problèmes de moyens, on a déjà tout. Il y a d'autres centres de formations, aujourd'hui agréés, qui sont moins dotés que nous au niveau des infrastructures, mais aussi au niveau des études post-bac. Chez nous, ils peuvent aller à la fac (sur le listing des sportifs de haut niveau), en IUT, à l'ISEG. A l'époque où on était encore professionnels, on était dans le top 5 des clubs français dans le choix des études post-bac. On garde une attractivité qu'il faudra valoriser. On ne pourra pas être Rennes ou Sochaux demain, mais dès aujourd'hui, on a pu attirer des joueurs comme Maxime Laprévotte ou Alexander Comsia grâce à ça.

La fin du statut pro du Racing a laissé le champ libre aux centres de formation voisins, comme Metz, Nancy ou Sochaux pour recruter en Alsace.

Paradoxalement, quand on était professionnels, Nancy et Metz n'étaient pas des concurrents, on était au-dessus. Ça bossait bien là-bas, mais on n'était pas sur les mêmes joueurs. Par contre, on était en concurrence directe avec Sochaux, avec qui on ne pouvait pas rivaliser, car ils étaient historiquement dans les trois meilleurs centres de formation français. Aujourd'hui, on aurait pu penser que le danger viendrait de là-bas, mais Sochaux est plus soucieux de ce qui leur arrive et ils ont recentré sur l'essentiel. Ils ne nous agressent pas.

Avec Metz, ils nous piquent des très bons jeunes, mais ils jouent le jeu sur l'équipe première, en nous prêtant des joueurs, malgré une rivalité au niveau des supporters. En revanche, on a plus de difficultés avec le club avec qui, pourtant, on était le plus proche quand on était pro, c'est Nancy. Eux sont très agressifs sur le recrutement de nos jeunes. J'ai essayé de les appeler en leur disant qu'il y avait suffisamment de bons jeunes à Paris pour qu'ils ne soient pas obligés de nous piquer les nôtres, surtout qu'on essaye de sortir la tête de l'eau. Mais non, eux me répondent qu'à Paris, ils ne sont pas aussi bien élevés que les nôtres, donc, s'ils peuvent se servir, ils se servent. Le paradoxe, c'est donc qu'avec tous les clubs pros de l'Est, c'était avec Nancy qu'on avait les meilleurs relations, et que depuis qu'on n'est plus professionnels, ce sont eux qui nous font le plus de mal.

Le fait d'être amateur contraint aussi le Racing dans son recrutement.

Quand on était un club pro, on avait le droit de recruter dans toute l'Alsace. Aujourd'hui, en étant un club amateur, on doit se limiter au département. En U19, on a une très bonne équipe amateur, le premier club amateur même, mais l'équipe est composée des meilleurs joueurs alsaciens, car ils ont été recrutés à 14-15 ans quand le club était pro. En U17, on est un peu plus en difficulté, le niveau est un peu plus bas, et c'est la première génération avec des joueurs exclusivement bas-rhinois. On voit tout de suite une différence de qualité entre la génération 1996-1997 qui ont été recrutés sur un champ large et la génération 1998. Quand on joue Mulhouse ou Colmar en U17 Nationaux, en face, ce sont des joueurs qu'on n'a pas pu recruter, non pas car ils n'avaient pas le niveau, mais car ils n'étaient pas dans notre champ d'action.

Que dire à un jeune pour le convaincre de venir à Strasbourg plutôt qu'à Metz ou Nancy ?

Un jeune qui est sollicité par des clubs pros à 17-18 ans, on ne peut pas le retenir. Mais, pour des jeunes de 12-13-14 ans, on peut aussi lui dire qu'en venant chez nous, aujourd'hui, le club est en National, mais il y a de fortes chances que lorsqu'il en aura 18, le club sera en L1 ou en L2, et que peut-être, les clubs qui l'approchent aujourd'hui seront en difficulté dans quatre ou cinq ans. C'est une vision à moyen terme. Il faut donc accentuer le discours sur le fait que dans quelques années, le club sera très bien et également accentuer la fibre régionale.

Des jeunes comme Gaëtan Weissbeck ou Corentin Schmittheissler, qui ont été sollicités et qui sont restés, ont plus de qualités que les autres, et ont cette fibre régionale. Sur le match contre Colmar, ils ont pu se rendre compte que jouer à Strasbourg devant 25 000 spectateurs, c'est mieux qu'à Angers ou même à Sochaux, où je vais régulièrement voir des matchs, et où il n'y a même pas 4000 spectateurs. C'est là qu'on voit encore plus la nécessité de monter.

Concrètement, comment se passe le recrutement de ces jeunes joueurs ?

Quand on était un club pro, on voulait être bien avec tout le monde. Quand un club avec qui on travaillait voulait conserver un jeune encore une saison, on leur laissait, et on le prenait après, même si de temps en temps, on pouvait se faire avoir, parce que Sochaux ou Metz passait derrière. Aujourd'hui, comme on est club amateur, on s'est retrouvé au même niveau que certains clubs alsaciens. Et dans le discours des gens, il ne faut pas venir chez nous parce que eux jouent au même niveau.

J'ai donc pris une position où je demande à mes entraîneurs, ainsi qu'aux quelques recruteurs qui bossent encore pour nous, par fidélité et par passion, d'être agressifs. S'il y a un très bon jeune ailleurs, il faut le faire signer, quitte à s'embrouiller avec le club, sinon on perd définitivement le gamin.

Un exemple: Nancy suivait un très bon jeune qui jouait à Sarre-Union, et on a eu la possibilité de le faire venir à Noël. La maman et le gamin voulaient, l'entraîneur des U11, Nicolas Gross, a tout fait pour qu'il vienne, et au dernier moment, son entraîneur à Sarre-Union ne voulait pas. Heureusement, avec Marc, on entretient de bonnes relations avec Bruno Paterno et Roudy Keller, ce qui a permis de le faire signer. Et il y a 15 jours, Nancy nous a fait un courrier car ils voulaient inviter le joueur durant les vacances de février et ils ont découvert, en envoyant l'invitation à Sarre-Union, que le joueur n'était plus là-bas mais qu'il avait déjà signé chez nous. C'est le type de démarche qu'on est obligé de faire. C'est sûr qu'on va casser des œufs, mais dans notre situation, on ne peut pas être polis et avoir des résultats.

De manière plus générale, des reportages ont mis en lumière certaines dérives autour de la formation françaises, par exemple avec de faux agents ou des parents ayant une influence néfaste. Comment s'en préserver ?

L'idéal serait d'avoir uniquement les parents comme interlocuteurs. Mais je ne vous cache pas que si ces agents ou faux agents existent, c'est parce que beaucoup de parents rêvent de voir leur enfant finir professionnel, car ils voient les salaires dans les journaux. C'est par exemple le cas d'Hatem Ben Arfa, qui a été une poule aux oeufs d'or pour tout le monde. Il faut juste être vigilants, mais il y a aussi des parents qui sont fragiles.

La solution, avec un bon jeune, quand on a le statut pro, c'est de lui faire signer un contrat aspirant pour qu'il soit lié au club jusqu'au bout. On peut alors véritablement le « dresser », pour parler de manière excessive, alors que, dans le cas contraire, dès que l'enfant est dans le dur, que tu es obligé d'élever la voix, de le mettre sur le banc, les parents emmènent l'enfant et le mettent ailleurs, parce qu'ils pensent que ce n'est pas le bon endroit.

D'autres centres de formations, à l'image de celui de Dijon, se tournent également vers la post-formation. Est-ce une piste pour la suite ?

On sera obligé d'y arriver. Si demain on monte en L2, ça nous permettra d'avoir à nouveau le matériel pour bien travailler, de pouvoir faire venir les meilleurs entraîneurs pour travailler, de gros moyens pour faire venir les meilleurs jeunes de 14-15 ans. Mais ceux-là mettront quatre ou cinq ans avant d'arriver en équipe première. Entre temps, il faut proposer autre chose, et pour gagner du temps, il faut trois ou quatre années de post-formation. C'est quelque chose qu'on a déjà décidé avec Marc, on va essayer de faire un ou deux Guillaume Lacour chaque année, c'est-à-dire des jeunes qui n'ont pas réussi dans des gros centres de formation, comme Lyon ou Rennes, et qui ont besoin d'une étape intermédiaire pour percer. Et pour nous, Guillaume Lacour est le meilleur argument : il ne passe pas pro à Lyon, il vient chez nous et fait dix ans d'une très belle carrière. Il faudra donc faire venir des joueurs de ce profil, et probablement faire venir des joueurs des pays émergents, d'Afrique ou des pays de l'Est de l'Europe. On est d'ailleurs en train de travailler sur ce secteur géographique.

Mais cette volonté de faire de la post-formation de qualité est aussi conditionnée par la montée de l'équipe réserve en CFA2. La montée de l'équipe première est vitale financièrement et pour l'attractivité, mais si la réserve reste en DH, la post-formation ne sera pas possible, car on n'arrivera pas à convaincre un jeune qui ne passera pas stagiaire ailleurs de jouer à ce niveau.

Vous avez déjà commencé dans cette voie cet été, avec le recrutement de l'équipe réserve.

Au mois d'août, avec Pascal Droehnlé, on a un fait une sorte de stage UNFP avec la réserve, en essayant beaucoup de joueurs. On trouve toujours des joueurs, et on a ainsi pu faire signer le jeune Réunionnais Leindhy Miranville, dont on attend beaucoup, mais qui n'a pas encore eu l'occasion de montrer ses qualités à cause d'une blessure, et Modibo Tounkara, qui a beaucoup impressionné nos adversaires durant le cycle aller. On peut faire des choses comme ça, mais la DH, ça reste compliqué pour les faire venir.

D'ailleurs, au moment de faire signer Tounkara, je lui avais donné ma parole qu'en cas d'opportunité dans un club pro, on ne le bloquerait pas. Et il est parti à Bordeaux en janvier. Mais si on était en CFA2, je ne suis pas sûr qu'il parte. Pour un jeune de qualité, si le Racing était en L2, avec une réserve en CFA2, il aurait plus de chances de percer à Strasbourg en L2 qu'à Bordeaux en L1.

Comment se passe le recrutement dans cette optique de post-formation ?

Sur la post-formation, ce sont les agents et les joueurs eux-mêmes qui proposent, je reçois des CV. Avant le match de Colmar, je recevais cinq CV par jour, et depuis, c'est une quinzaine. Il y a de tout et n'importe quoi, jusqu'à l'équipe 3 du fin fond de l'Alsace... Il faut tout regarder, et sur 100 CV, j'en jette 98 ou 99, mais il faut répondre à tout le monde, ça prend du temps.

On a dit aux agents avec qui on a l'habitude de travailler qu'on y verra plus clair sportivement pour l'équipe première aux vacances de Pâques. Si on est en course pour monter en L2, on aura des moyens supplémentaires pour faire de la post-formation. Sinon, ce sera plus compliqué.

Concernant l'équipe réserve, l'objectif est donc clairement la montée dès cette saison ?

Au début de saison, la montée en CFA2 n'était pas forcément l'objectif, car on pensait qu'on était loin, on était très inquiets en juillet-août. Ensuite, ça s'est bien passé au début de saison, et Vauban, qu'on pensait être capable d'avoir dix points d'avance à Noël, a marqué le pas au moment où nous avons fait une grosse série. On s'est donc retrouvé à un point à la trêve, ce qui nous laisse penser qu'il y a un coup à jouer, et on va le jouer à fond.

En plus, on a aussi une bonne génération de 19 ans, ça bosse bien, les joueurs ont beaucoup progressé. Mais quand on fait U17 Nationaux, U19 Nationaux, la progression logique, c'est le CFA2.


Entretien réalisé le 26 février 2015. Un grand merci à François Keller pour sa disponibilité.

athor

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  • takl ça manque d'imprevu
  • takl Le Real sans Benzema c'est un peu nul quand même
  • kitl 16 corners à 0 pour City :o)
  • chrisneudorf Inexistant Arsenal. Qualification logique de Munich
  • takl ça devient compliqué pour Madrid quand même je trouve
  • kitl ça se décoince, si ça reste comme ça, parfait
  • valdestras On se fait chier ce soir par rapport à hier
  • cigonhao Qu en pense mouloungoal ?
  • domes Manchester et arsenal
  • pando67 je pronostique une qualif du bayern et du real ce soir
  • tenseur Un maintien est déjà top, ne rêvons pas trop. Il y a quelques semaines, le maintien était en grand danger
  • daikaran @ samksn67 Sisi ! Et je pense même la majorité. C'est juste que, comme d'hab', on la ferme.
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  • takl résultat y'a plus que des extrémistes trop méga lol
  • takl Bayrou et Macron ils ont calmé tout le monde avec le principe de soit-disant se placer au milieu de l'échiquier :)
  • samksn67 Quand le projet sera un peu plus lisible ça devrait se calmer je pense
  • samksn67 Le problème au racing c'est qu'il y'a pas de juste milieu entre les optimistes et les pessimistes

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