Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Sochaux - RCS, côté tribunes

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Côté tribunes
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Par athor
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© athor

Derby de l'est particulier ce vendredi, puisque ce Sochaux-Racing fut interdit aux visiteurs strasbourgeois. Une consigne enfreinte par plusieurs dizaines de supporters...

« Le 20 novembre 2015, de zéro heure à minuit, le déplacement individuel ou collectif, par tout moyen, de toute personne se prévalant de la qualité de supporter du club du Strasbourg ARC ou se comportant comme tel est interdit entre le département du Bas-Rhin et la commune de Montbéliard (Doubs). » Après les attentats de Paris du 13 janvier, les autorités ont considéré qu'il n'était pas possible de mobiliser les forces de l'ordre en nombre suffisant « pour contenir les troubles qui seraient causés par des supporters en déplacement », et qu'elles « ne sauraient être détournées de leur mission prioritaire pour répondre à des débordements liés au comportement de supporters dans le cadre de rencontres sportives ». Si l'arrêté du ministère de l'intérieur ne surprend pas dans le contexte d'état d'urgence, il est terriblement révélateur de sa considération pour les supporters, vus comme des inévitables créateurs de troubles plutôt que comme des citoyens responsables. Car ce type d'interdiction de déplacement est désormais fréquent en France, depuis quelques années, et engendre bien trop souvent des arrestations et des condamnations arbitraires (gardes à vue à rallonge, interdiction de stade...). C'est avec tout cela en tête que les supporters du Racing abordaient ce déplacement au stade Bonal, remake de la saison dernière pour lequel le parcage visiteurs s'était garni de plus de 750 Strasbourgeois.

Bravant l'interdiction, plusieurs dizaines de supporters ont veillé à emprunter des voitures non immatriculé dans le Bas-Rhin, quand les plaques de celles-ci n'ont pas arborées un autocollant d'un autre département, et à ne pas porter de signes distinctifs (bonnet, écharpe, maillot). Au final, c'est une bonne soixante de courageux qui a bravé la pluie et le froid pour se réunir en tribune sud, sans compter les autres personnes se prévalant de la qualité de supporter du RCS disséminé dans le reste du stade. Le dispositif sécuritaire s'est finalement assez peu vu, puisqu'après une fouille à peine plus poussée que d'habitude, il fut difficile de trouver des policiers à l'intérieur de l'enceinte, et les quelques stadiers supplémentaires n'auront jamais été sollicité par les 3500 spectateurs présents (bien loin des 5190 annoncés).

Réunis donc en tribune sud, bien avant le coup d'envoi, les Strasbourgeois auront pu profité de la très grande qualité de la playlist musicale du stade Bonal, probablement l'une des meilleures de France (Eagles of Death Metal, Kasabian, ainsi que l'hypnotique hymne du club), mais également d'un simili-vin chaud et de bière sans alcool, le tout en discutant avec des supporters locaux qui auront vite fait d'identifier l'origine de la troupe.

Comme partout ailleurs ce week-end, la rencontre est précédée d'un protocole particulier, en hommage aux victimes des attentats. Après une Marseillaise parfaitement reprise, le public a involontairement doublé la minute de silence, d'abord juste après l'entrée des équipes, puis avant le coup d'envoi.

Après ce moment de recueillement, les supporters locaux ont pu animer leur stade, encore une fois bien vide. Comme depuis quelques semaines, l'essentiel des supporters est rassemblé en tribune nord. Au total, c'est un joli petit bloc de 300 à 400 personnes (selon les estimations) qui donnera de la voix quasiment en continue, avec quelques gestuelles. Deux autres groupes, plus réduits, sont présents dans les quarts de virage: le Supporters Club, l'association officielle, et les VAL70, une petite trentaine de supporters armés de leur tambour. De notre côté, la discrétion est de mise, et aucun chant n'est lancé.

Après l'ouverture du score sochalienne, les joueurs du Racing sortent la tête de l'eau et obtiennent un penalty, objectivement indiscutable, mais pas vraiment du goût des spectateurs locaux. L'égalisation de Pouye fait exulter les visiteurs, mais toujours de manière mesurée, comme sur l'ensemble des actions suivantes. A la pause, quelques spectateurs viennent discuter et évoquer la situation compliquée du FCSM, la fin de Peugeot et l'arrivée de Cartier. Parmi eux, beaucoup de 68 roulant pour les Jaunes et Bleus...

La seconde période se déroule toujours dans le calme le plus total, même l'expulsion d'Oliver Blondel ne fait l'objet d'aucune contestation. Il faut dire que la buvette attenante est équipée d'une télévision branchée sur Eurosport 2. La dernière demi heure est encore moins animée, et malgré les espérances de beaucoup, on jouera les prolongations, alors que le froid a déjà bien attaqué les orteils. Quelques Strasbourgeois tentent alors de se réunir en bas de la tribune pour chanter, mais l'initiative est vite freinée par les stadiers. Histoire de tout de même chauffer un les cordes vocales, un chant à la gloire de Sochaux est lancé (évidemment quelques secondes seulement), dans l'hilarité générale.

Ces trente minutes de rab n'ont encore une fois que très peu d'intérêt sur la pelouse, les deux équipes étant rincées, au propre comme au figuré. Mais à cinq minutes de la fin, Karl Ekambi s'en va fusiller Oukidja et offrir la victoires aux siens. Une réalisation célébrée avec l'index devant la bouche, le joueur étant actuellement contesté par le public, puis un coeur-avec-les-doigts à la Gareth Bale. Au coup de sifflet final, évidemment, pas de salut de la part des joueurs du Racing, chacun regagne rapidement sa voiture, avec dans l'idée de bientôt devoir revivre des matchs à l'extérieur incognito.

athor

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