Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Rolland Courbis : « Un match préparé 11 mois avant ! »

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Par nonoben67
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© finchcurieux

La Ligue 1, il connaît. Montpellier aussi. Il aurait même pu prendre place sur le banc du Racing.... Joueur, entraîneur, sélectionneur et chroniqueur, Rolland Courbis fut celui qui, un funeste soir de mai 2009, priva Strasbourg d'une remontée dans l'élite.

Rolland Courbis, à l'époque entraîneur du Montpellier Hérault Sport Club, est l'un de ceux qui ont contribué à la descente aux enfers du Racing club de Strasbourg. Alors qu'un point leur assurait la montée, les hommes de Jean-Marc Furlan ont échoué, le 29 mai 2009 à la Mosson (2-1), face à ceux du coach marseillais.

Quels souvenirs vous reviennent de ce dernier Montpellier – Strasbourg ?


« Ce sont des matches qu'on ne peut oublier, et je dirais même que c'est l'un des plus importants de ma carrière. Par rapport à l'importance, notamment, pour un club d'être en Ligue 1 plutôt qu'en Ligue 2, surtout quand ça se joue lors de la dernière journée. Si Strasbourg égalisait, et en plus il y avait ce tir cadré (de Traoré, ndlr) que Jourdren dévie du pied à la 93', Montpellier restait à quai, Strasbourg montait. Ça a d'ailleurs fait beaucoup de mal au Racing.

Cette frappe, un pénalty raté : vous avez malgré tout tremblé...

Bien avant la rencontre, j'avais rappelé aux joueurs que ce match était plus compliqué pour Strasbourg que pour nous. Nous étions à domicile, dans un stade plein à craquer, et on devait profiter du soutien des supporteurs.
Le match démarre on ne peut mieux et, à 2-0 pour nous, je me pince même en disant « ça paraît trop beau pour être vrai ». Et puis patatra : pénalty ! Carrasso l'arrête (24', Cohade) mais se pète les croisés en l'arrêtant. Jourdren rentre et se prend un but juste avant la mi-temps. À la pause, Strasbourg n'était qu'à un but de monter, on ne respirait plus... Je peux avouer, qu'au coup de sifflet final, ce fut l'une des plus grosses joies que j'ai connu dans ma carrière.


Comment aviez-vous préparé cette "finale" ?

Ce que je peux vous dire, c'est que c'est la première fois que je préparais un match... 11 mois avant ! Puisque, ce Montpellier - Strasbourg, j'en parlais à mes joueurs dès la sortie du calendrier, en stage de préparation, pour déjà le dédramatiser. Je voulais de suite les préparer en les prévenant qu'il n'était pas impossible que la montée se joue sur cette dernière journée. Et tout au long de la saison, malgré des hauts et des bas, je rappelais que notre objectif, dans le pire des cas, était de battre Strasbourg lors de la dernière journée.
Alors évidemment, je disais ça pour dédramatiser si ça devait arriver, je ne suis pas devin mais je l'envisageais. Et quand au soir de la 37e journée, on fait nul contre Tours, et que ce point ne nous suffit pas, je leur rappelle qu'on aurait tous signé pour que ça se passe comme ça. On n'a donc pas pris ça comme une catastrophe, mais comme une grande joie.

Cette victoire, c'est une aussi première pierre qui a bâti l'équipe championne de France.

Disons déjà qu'on ne peut pas être champion de France de Ligue 1 si on est en Ligue 2 (rires). Je pense aussi que, quelques mois auparavant, on se sauve d'une relégation en National, ça aurait été encore plus difficile...

Vous avez une relation un peu particulière Montpellier (158 matches sur le banc), comment jugez-vous La Paillade cette saison ?

Ce sera difficile pour eux. Il y a eu beaucoup d'arrivées et surtout de départs. Un nouveau groupe a été bâti, il y a quelques mois je pouvais m'appuyer sur un milieu de terrain de très haut-niveau. En peu de temps j'ai quand même eu Stambouli, Cabella, Sanson, Martin, Boudebouz, Dabo... Il est difficile de les remplacer avec des joueurs du même niveau. L'arrivée de Michel Der Zakarian à la tête de l'équipe s'inscrit dans une certaine logique. Celle de donner préférence à quelqu'un qui a été pailladin. Moi je l'ai été d'adoption.

Le décès de « Loulou » a-t-il pu affecter le club ?

Ce fut quand même quelque chose de très marquant, au club. Loulou était tellement présent, particulier et différent de ses collègues... On ne se l'imaginait pas disparaître, on le pensait immortel. Mais il ne disparaîtra pas de la mémoire de ceux qui sont proches de Montpellier. Laurent (son fils, ndlr) a pris le relais, et je crois que c'était préparé depuis quelques années. Franchement, ça m'aurait ennuyé dans ma carrière de ne pas faire un bout de chemin avec Loulou, la famille Nicollin, ou encore Michel Mézy (ancien international, coach du MHSC et conseiller de Louis Nicollin).

Un mot sur le RCS ? Vous auriez pu l'entraîner à un moment...

Il y avait eu quelques bruits, mais je n'ai jamais eu de rendez-vous concrets. Mon nom a circulé comme il circule souvent dans une réunion, mais il n'y a eu aucun contact de sérieux ou de concret.
Maintenant, Strasbourg a eu la main heureuse en prenant Thierry Laurey, qui connaît bien Montpellier aussi (il y a joué 8 saisons). C'est difficile de faire mieux que ce qu'il fait actuellement en Alsace.

Vous avez connu Jonas Martin lors de votre second passage dans l'Hérault, son arrivée vous a surprise ?

C'est un concours de circonstances parce que je pensais que Jonas pouvait d'abord jouer dans des clubs classés 5, 6 voire 7e de notre Ligue 1. Bon, il a préféré aller au Bétis Séville, c'était son choix. Il est revenu. Mais sa carrière ne fait que commencer, et ce doit être la carrière d'un grand joueur de Ligue 1.

Un prono ?

(Il réfléchit) Allez, je me mouille : 1 -1 ! »

nonoben67

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