Montpellier - RCS, côté tribunes

Le calendrier n'a pas vraiment épargné le Racing pour son début de saison, avec trois déplacements pour ses quatre premières rencontres. Si sportivement, cette série semble plutôt compliquée à aborder, à l'image du match d'ouverture à Lyon, en tribunes, elle donne la possibilité aux supporters de multiplier les voyages en cette période estivale. Après avoir rempli le parcage visiteur du Parc OL et bien garni le reste des tribunes, les voyageurs alsaciens étaient encore attendu en nombre à Montpellier. Mois d'août oblige, les vacanciers dans la région sont bien venus renforcer le contingent de supporters venus spécialement de Strasbourg ou d'ailleurs. Deux bus, l'un affrété par les UB90 et l'autre par la Fédération des Supporters et le KCB, ont ainsi pris la route du sud de la France, au milieu d'un nouveau chassé-croisé qui n'aura pas provoqué trop de ralentissements.

Aux abords du vétuste stade de la Mosson, les indications menant au parcage visiteurs sont assez lacunaires, et beaucoup, notamment ceux venus en tram depuis le centre-ville, au terme d'un très long voyage, se sont retrouvé au milieu des ultras montpelliérains. S'il n'y a a priori pas eu de violences, quelques provocations et insultes ont pu parfois fuser, et la police a vite conseillé aux visiteurs de cacher les signes distinctifs et de se diriger directement vers l'entrée du parcage. Une entrée toujours aussi folklorique, puisqu'elle se fait à partir du parking où les voitures des locaux côtoyaient les très nombreuses plaques 67 et 68. Passé la porte, c'est une petite promenade de 500m au milieu d'un bois et le long de la rivière Mosson qui est proposée aux Strasbourgeois, avant d'arriver à l'unique petit guichet et à la fouille. Une dernière ligne droite le long de l'imposante tribune latérale et la vue du parcage s'offre enfin, ravivant des souvenirs douloureux aux présents de 2009. Le secteur visiteurs se garnit très rapidement, avec un public très divers, de l'ultra à la petite famille, en passant par des enfants en poussettes, que les parents ont d'ailleurs eu toutes les peines du monde à faire entrer, la faute à une sécurité très tatillonne. Les chiffres officiels indiquent un nombre de 444 supporters dans le parcage, sans compter la petite centaine de Strasbourgeois disséminée dans le reste du stade. Visuellement, la tribune fait son effet, surtout au milieu d'un stade de la Mosson très peu garni.

Installé en partie basse, le kop alsacien profite à plein de l'effet caisse de résonance, et les chants sont puissants et bien repris en choeur, bien aidés par la prestation du Racing sur le terrain en première période. Le but d'Idriss Saadi vient récompenser cette domination, qui se retranscrit en tribunes, la Butte Paillade peinant à se faire entendre. Des locaux, précisément des anciens Armata, qui se distinguent toutefois par l'apparition d'une petit banderole furtive « Wilkommen in D1 », référence plus ou moins subtile à celle sortie en 2009 « on prend la D1, on vous laisse la Bundesliga ». C'est d'ailleurs en réponse à cette dernière que les UB90 avaient préparé une banderole « 8 ans de Bundesliga et on est toujours là », avec en filigrane une petite pique aux Armata, en sommeil depuis quelques années. A la pause, l'enthousiasme est de mise, le RCS étant devant au tableau d'affichage, par ailleurs invisible depuis le secteur visiteur, et certains commencent déjà à parler de coupe d'Europe, l'enflammade étant toujours une spécialité alsacienne.

La deuxième période est plus compliquée sur la pelouse, mais le volume sonore ne baisse pas dans les travées, et ce, même après l'égalisation de Daniel Congré. Certains chants, moins habituels (« quand le Racing marquera, tout le virage chantera, au rythme des tambours, cette chanson d'amour »), sont même tentés, avec plus ou moins de succès toutefois. A mesure que l'on se rapproche de la fin de la partie, la tension s'installe, Montpellier se montrant de plus en plus pressant et proche d'arracher la victoire. Mais le roseau ne cède pas, et le RCS empoche son premier point à l'extérieur cette saison. Une petite performance saluée comme il se doit, les joueurs étant tous venus saluer la tribune. Après trois quart d'heure d'attente dans un stade vide, c'est l'heure de rentrer et malgré quelques craintes de mauvaises rencontres pour ceux venus par leurs propres moyens, aucun incident n'est pas à déplorer. Prochaine étape du RCS L1 Tour, ce dimanche au Roudourou, face à Guingamp. Une destination lointaine qui ne devrait a priori pas autant mobiliser les foules. A priori seulement...