Martin Terrier veut faire son trou

Même si la reprise officielle de la L1 a quelque peu éclipsé l’actualité des transferts, le marché reste encore ouvert jusqu’au 31 août et le nombre de transactions devrait, comme chaque année, aller crescendo jusqu’à cette date. Au Racing, le recrutement a été jusqu’ici plutôt intéressant, et même parfois salué par des observateurs extérieurs. Thierry Laurey le rappelle toutefois à longueur d’interviews, il souhaiterait encore pouvoir compléter son effectif par un milieu offensif et par un défenseur central. Si pour ce dernier, le dossier parait complexe et ne devrait se décanter que dans les derniers jours, la quête du joueur offensif s’est achevée avec l’arrivée du jeune Martin Terrier.

N’ayant pas eu à regretter le dernier prêt d’un attaquant en provenance du LOSC, le RCS a donc fait le choix de la jeunesse pour compléter sa ligne d’attaque. Terrier n’a en effet à son actif qu’une dizaine d’apparitions en L1, mais possède quelques références chez les jeunes. Formé à Lille, il rejoint les Dogues très tôt, dès l’âge de 6 ans, ayant été repéré lors d’un plateau de débutants disputé avec le SC Bailleul, son tout premier club : « Ce jour-là il avait réussi un super-dribble, les recruteurs du LOSC ont tout de suite dit qu’ils le voulaient chez eux, se souvient Pascal Decarne, l’actuel président du SCB. Martin était au-dessus, il était très fort techniquement et rapide, on se doutait qu’il allait partir. Des jeunes qui partent jouer à Lille ou à Lens on en a chaque année mais après c’est un autre monde. Martin avait une vraie envie de réussir, c’est ce qui a fait la différence. » Dès son entrée au collège, il suit la filière classique, sport-études puis centre de formation, sans jamais faire d’histoires, ses éducateurs louant son sérieux et sa volonté de réussir, pour suivre les traces de son modèle, Eden Hazard. Preuve du professionnalisme du jeune attaquant, qui ne boit jamais d’alcool, cette anecdote racontée par son père, après la montée de la réserve du LOSC en CFA en mai 2016 : « Pour fêter le titre de champion, il est allé au restaurant avec l’équipe… mais il n’a pas participé à la deuxième partie de la soirée. »

Lors de la saison 2014/2015, il se distingue particulièrement avec les U19. Positionné tantôt en pointe, tantôt sur les côtés, il plante 19 buts en 25 rencontres, participant ainsi grandement à la première place du groupe A de son équipe, devant le PSG et Lens. En début de saison suivante, Hervé Renard, éphémère coach de l’équipe une, l’invite à participer à quelques entraînements, une expérience enrichissante pour Terrier : « au début, on observe. Il y a des mecs comme Rio Mavuba qui ont joué en équipe de France. Mais quand le match est lancé, c’est parti. » Intégré à l’équipe réserve, il s’entraîne avec le groupe la semaine, et alterne entre les U19 et la CFA2 le week-end, enchaînant parfois deux matchs le samedi et le dimanche avec chacune des équipes : « c'est un rythme assez soutenu mais ça me permet de progresser. La concurrence en CFA 2 est également plus importante. Les descentes du groupe professionnel en réserve en sont la principale raison mais cette compétition est quelque chose qui me booste. Ça me force à dépasser mes limites, à donner le meilleur de moi-même pour acquérir ma place. » Avec 14 apparitions et 2 buts, cette saison est plutôt réussie, d’autant qu’elle s’achève également sur une montée en CFA, et surtout, sur la signature d’un premier contrat professionnel de trois ans pour l’attaquant.

Avec ce nouveau statut, Martin Terrier intègre cette fois-ci pleinement le groupe pro, sous la houlette de Frédéric Antonetti qui lui offre ses premières minutes en L1 face à Bastia au mois d’octobre. Patrick Collot, le successeur du technicien corse, continue de le retenir dans le groupe et Terrier enchaîne les apparitions en fin de match, tout en jouant avec l’équipe réserve en CFA. En toute logique, cette progression linéaire est récompensée au mois de mai, lorsque Ludovic Batelli l’appelle à la veille de l’annonce de la sélection pour le Mondial U20 en Corée du Sud : « cela prouve qu'il ne faut jamais cesser d’y croire ! On dit souvent que pour intégrer l’Equipe de France il faut commencer tôt, passer par toutes les sélections… A 20 ans j’ai la chance de faire partie des exceptions et de participer à une phase finale de Coupe du Monde. Je ressens une fierté inouïe. Pour tout joueur français c’est un honneur d’être appelé en Equipe de France. » Entré en jeu lors du premier match face au Honduras, il ne lui faut qu’un quart d’heure pour inscrire son premier but. Titulaire à une seule reprise face à la Nouvelle-Zélande, il participe tout de même aux quatre rencontres disputés par les Bleus, éliminés prématurément par l’Italie.

De retour à Lille cet été, et malgré l’intérêt de certains clubs étrangers, dont Everton, il parvient à conserver sa place dans le groupe et à participer à la préparation avec Marcelo Bielsa, inscrivant au passage un but lors du match de préparation face à Courtrai. Mais l’arrivée de nombreux joueurs offensifs lui bouche tout de même la perspective d’avoir du temps de jeu en L1. Si Angers est récemment venu aux nouvelles pour un prêt, c’est finalement à Strasbourg que Terrier ira s’aguerrir pour une année. Thierry Laurey semble en effet en quête d’un joueur offensif polyvalent, lui qui n’a pas de système de jeu figé cette saison. Et ça tombe bien, puisque le Lillois se décrit lui-même comme « quelqu'un de polyvalent et je peux facilement m'adapter. J'ai déjà joué en 8, en 9 ou sur un côté. J'ai du coffre et même si mon poste de prédilection c'est plutôt derrière l'attaquant, je suis prêt à dépanner n'importe où. »

Citations extraites de la Voix du Nord et du site officiel du LOSC