Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Bouchées à la Rennes

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Par takl
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A défaut d'être un grand club, le Stade Rennais est un club sympathique, ce qui est déjà pas mal dans un paysage qui compte quand même des horreurs telles que le FC Metz. Malgré tout, cela ne constitue pas un motif suffisant pour échapper à la rai

(NDLR : cet article fait partie d'une série d'articles au ton décalé et résolument second degré. A lire avec précaution et humour !)


Se faire une place dans le gotha du football français n'est pas une tâche évidente, puisque d'une part Lyon s'entête à reléguer toute concurrence à des années-lumières en ce moment, et que d'autre part les gens préfèreront toujours Saint-Etienne s'ils sont vieux, l'OM s'ils sont des footix, et Strasbourg s'ils ont un sens élevé du goût et du discernement. Pour préférer Rennes, il faut sans doute être Rennais. Non pas Breton, puisque la Bretagne compte de nombreux clubs de football qui se détestent cordialement, mais Rennais du centre-ville, comme l'est le propriétaire du club, François Pinault Printemps la Redoute. Homme d'affaire multimillionnaire et même plus, cet amateur d'art contemporain a décidé un jour de 1998 de rajouter à sa collection de chefs-d'oeuvres incompréhensibles pour le commun des mortels un Stade Rennais squattant les profondeurs du classement, comme il en avait régulièrement l'habitude, puisque figure emblématique de la pratique du yo-yo interdivisionnel depuis sa création. Comme tout homme d'affaire ayant réussi dans ses entreprises, François Pinault - au diable la politesse, laissons tomber les titres nobiliaires - ambitionne de faire de son nouveau jouet un Grand Club, une idée pas très originale puisque plein d'homme d'affaire presque autant millionnaires l'ont eu avant lui, Rocher, Bez, Tapie pour ne citer que les plus rigolos.

En rénovant le Stade de la Route de Lorient tranche par tranche (on se souvient bien des bâches représentant un public qui cachaient le chantier et qui étaient un des grands moments d'émerveillement lors de mes Téléfoot dominicaux, sans doute le plus beau tifo qu'on a pu y voir), et en injectant des moyens conséquents, François Pinault parvient à faire flirter son club avec l'Europe mais sans accrocher mieux que la désormais défunte Coupe Intertoto, dans laquelle ils prennent la mauvaise habitude de se faire dérouiller par des clubs du calibre de la Juve ou d'Aston Villa, et c'est pas de pot quand d'habitude on y tombe sur le vice-champion de Bielorussie. La faute peut-être à des recrutements assez punk, d'un Lucas acheté 21 millions d'euros et qui est à Rennes ce que Mario Haas fut au Racing, au très sympathique Georgi Ivanov qui s'inspire davantage de l'école Cyril Chapuis. C'est finalement au bout de huit ans d'efforts, sous la houlette de Laszlo Boloni, que le club décroche enfin une historique 4eme place qui leur permettra de se qualifier pour l'UEFA, où ils ne feront qu'un petit tour et puis s'en vont.

Il faudra attendre la saison dernière pour que le club retrouve ses lettres de noblesse, sous la houlette de Pierre Dreossi, manager bombardé au poste d'entraîneur. Noblesse oblige, le trop collectiviste Emmanuel Cueff (s'étant notamment prononcé pour une répartition équitable des droits dans le football) est débarqué de la présidence à laquelle accède Frédéric Marie Joseph Bruno de Laparre de Saint-Sernin : membre de l'équipe Raffarin, cousin de Dominique de Villepin, ayant été formé au contact des plus intègres représentants de la classe polique (Carignon, Juppé puis Chirac). Sa mission, outre conquérir la mairie, est de retrouver l'Europe, ce qui est chose faite à la fin du championnat, mais qui ironie du sort, est plus une désillusion qu'une joie, puisque le club, jusque-là en course pour la place qualificative à la C1 rate le coche à la dernière journée en encaissant un but dans les arrêts de jeu qui offre à Toulouse la joie d'aller se faire ridiculiser par Liverpool. Par correction, on ne reviendra pas sur l'espièglerie des supporters nantais qui ont contribué à qualifier Toulouse en envahissant leur pelouse lors de la journée précédente.

Cette année, les Bretons ont choisi d'apporter de l'expérience et de la joie de vivre dans leur effectif. La meilleure recrue semble être l'inusable Jérôme Leroy, à la bonne humeur légendaire, mais qui partira sans doute à la fin de la saison, comme après chaque bonne saison qu'il fait quelque part. Pour épauler le jeune espoir Jimmy Briand (aucun lien de parenté avec Dany Brillant), et pour pallier au décès sportif de Daniel Moreira, Rennes a misé sur le retour de son fils prodigue, le très festif Sylvain Wiltord, amateur de bonne musique, de sorties en boite et de partouzes, sans qu'on sache trop dans quel ordre. Ainsi, quoi de plus naturel que de lui adjoindre les service d'une authentique fille de joie, et c'est le riant Mickael Pagis qui vient incarner ce rayon de soleil qui manque tant à la Bretagne d'habitude, et qui fait que la pelouse du Stade de la Route de Lorient est dans un état lamentable. Gageons que la joie de vivre qu'il incarne au quotidien, la fidélité sans borne qu'il attache au maillot sont des valeurs qu'il inculquera aux jeunes joueurs rennais qui profiteront ainsi de son expérience pour devenir des hommes meilleurs.

Très attachés à la tradition du recrutement foireux, les Rennais ont cette année déniché une petite perle qui pourra sans doute prétendre à une place d'honneur au challenge Ulrich Le Pen des joueurs d'infirmerie, à savoir Emerson, qui n'a rien à voir avec le joueur du Milan AC, et qui incarne la nouvelle politique de développement durable des pays du Golfe qui anticipent sur l'après pétrole, et commercialisent maintenant des footballeurs brésiliens ayant évolué au Japon. Acheté cinq millions à un club qatari, il enchaîne les blessures plus vite qu'Emil Gargorov. En défense, le Suédois Hansonn (prononcez Mmm bop) perpétue la tradition du recrutement scandinave pour faire oublier Bourillon et Faty. Rod Fanni, autre poète du ballon, est chargé quant à lui de remplacer Melchiot parti gagner plus d'argent en Angleterre. Aux côtés de Mensah, ils doivent défendre les cages de Simon "Air" Pouplin, parce que ce dernier aurait un peu de mal à le faire tout seul, et tarde à faire oublier Isaksson, Cech, Lama et tous ceux qui les ont précédés.

Habitué à des départs catastrophiques, le Stade Rennais a cette année démarré en trombe, avec l'orgueil du parvenu. Mais quelques déconvenues européennes plus tard, ils ont enfin comblé leur retard sur leur avance au classement en engrangeant une bonne série de défaites qui leur permet de venir à la Meinau dans les meilleures conditions. Puisse le Racing faire preuve de charité en leur donnant une dose d'humilité supplémentaire, et leur accorder la défaite hebdomadaire. Amen.

takl

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