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Lundi, la Meinau accueille un entraîneur qui compte plus de lignes à son casier judiciaire qu'à son palmarès. Portrait de Rolland Courbis.

Rolland Courbis est un grand tacticien. Pas sur le terrain, où aucun de ses schémas, aucune de ses inspirations, n'est véritablement passé à la postérité. En dehors en revanche, il est expert dans l'art de manier les procédures diverses et d'user de son entregent pour continuer à exercer comme entraîneur de haut niveau malgré les ennuis judiciaires et les déconvenues sportives. Retour sur une carrière à la frontière entre le sport et l'escroquerie.

Le démon du jeu

Ce futur condamné commence par exercer ses talents au sein de l'équipe de... la police où travaille son paternel. Solide défenseur, il intègre au début des années 1970 les équipes de jeunes de l'Olympique de Marseille mais sera envoyé en 1972 à Ajaccio dans le cadre du transfert de Marius Trésor. Après un an en Corse, Courbis part s'exiler en Grèce, choix alors peu commun en France où les joueurs évoluant dans des championnats étrangers se comptent sur les doigts de la main de Django Reinhardt comme disait Pierre Desproges. Seulement voilà, pour pouvoir signer à l'Olympiakos il faut impérativement être naturalisé grec et le régime des colonels ne transige pas en la matière. Courbis s'invente donc un aïeul hellène et s'en va jouer au Pirée muni de papiers à la légalité douteuse. Cette première entorse aux lois est aujourd'hui contée par l'intéressé comme une anecdote croustillante qui fait généralement sourire l'auditoire, oubliant au passage qu'il s'agit d'un motif d'expulsion avec lequel on badine assez peu de nos jours dès qu'il ne s'agit pas de joueurs de football.

Sportivement quelconque, le passage de Courbis en Grèce se révèlera en revanche pour le moins lucratif puisque le franco-grec récupère 800 000 francs, somme importante pour l'époque qu'il placera illico en Suisse. L'apogée de sa carrière de joueur, Courbis la connaîtra à Monaco où il remporte deux titres de champion (1978, 1982) et une coupe (1980). A l'image d'un Raymond Domenech à la même époque, il est un défenseur plutôt rugueux qui n'hésite pas à intimider physiquement son adversaire. Les tacles par derrière ou franchement dangereux ne sont pas encore sanctionnés par un rouge direct, Courbis le sait et en abuse avec délectation : « J'avais un truc. Sur le premier ballon que touchait mon adversaire, je le cassais. L'arbitre me collait un carton jaune, mais, ensuite, le type avait tellement la trouille que je n'avais plus besoin de commettre de faute » (L'Express, 27 mai 1999). Là aussi, l'histoire est assénée avec une inimitable faconde mais l'amateur de beau jeu ne peut s'empêcher de penser que ces défenses viriles des années 1980 ont brisé la carrière et menacé l'intégrité physique de joueurs aussi brillants que Marco Van Basten.

Après une dernière pige à Toulon, Courbis raccroche les crampons et s'adonne totalement à son autre passion, le jeu. En compagnie de la comtesse Rizzoli, il écume les casinos de la côte d'Azur avec des fortunes diverses. En 1990, les deux tourtereaux sont inculpés d'infraction à la législation sur les jeux, soupçonnés de s'être entendus avec les croupiers du Palm Beach par-dessous la table de jeu. Une comtesse italienne richissime, les casinos de la jet-set et des soupçons d'escroquerie, voila qui campe le personnage et fait plus penser aux romans de José Giovanni ou aux films de Martin Scorsese qu'au football. Comme dans toute bonne histoire de truands, l'affaire se terminera en 1996 sur une relaxe. Courbis a senti passer le boulet de la justice et y a échappé de justesse. Ce ne sera pas la dernière fois.

Entraîneur multicartes

Un an à peine après avoir achevé sa carrière de joueur, Courbis prend en 1986 les rênes du Sporting Club de Toulon. Bien sûr, il n'a aucun diplôme d'entraîneur mais il est facile de trouver un prête-nom et puis Courbis est bien plus qu'entraîneur : agent de joueur, directeur sportif, intermédiaire, conseiller de Bernard Tapie, il joue déjà sur tous les registres. Le club varois connaît dès cette époque une des spécificités de la gestion Courbis avec des transferts très nombreux, très rapides et très opaques. Les joueurs vont et viennent entre Toulon, Marseille et d'autres clubs sans que l'on discerne toujours l'intérêt sportif de la chose. L'intérêt financier finira lui par apparaître dans le climat de scandale qui entoure le football français du début des années 1990 quand les statues Bez et Tapie sont déboulonnées. L'affaire se terminera pour Courbis aux Baumettes où il passe trois mois de détention préventive en 1990 avant d'être condamné à trois ans de prison avec sursis dans l'affaire de la caisse noire du SC Toulon. L'entraîneur montpelliérain adopte aujourd'hui à ce sujet une ligne de défense assez bancale : « je vais imager la situation : prenons l'exemple d'un automobiliste qui, tous les matins, se gare en double file devant son marchand de journaux, proche d'un carrefour où officie un policier. Tous les matins ce policier vous dit : "ça va Monsieur Courbis, on va gagner le week-end prochain ?" Et puis un beau jour, c'est le même type qui, sans prévenir, vous passe les menottes aux poignets. D'un coup on interdit ce qui a toujours été toléré. C'est un peu ce qui m'est arrivé à Toulon dans l'affaire de la caisse noire » (Le Midi Libre, 7 novembre 2007). Encore et toujours, Courbis joue sur la fibre populiste cherchant à minorer ses agissement et oubliant au passage que l'argent détourné était en grande partie destiné à la collectivité.

Les ennuis judiciaires de Courbis ne l'empêcheront pas de poursuivre sa carrière d'entraîneur. Après un passage à Endoume en troisième division, il est recruté en 1992 par Alain Affelou pour prendre en main les Girondins de Bordeaux tout juste remontés en D1. Après un intermède d'une saison à Toulouse, le Marseillais retrouve le banc des marines et blancs en 1996/1997, héritant au passage d'une balle dans le ventre alors que son ami le parrain Dominique Rutily est descendu sous ses yeux. Courbis passe à cette époque maître dans l'art du mélange des genres puisqu'il est non seulement l'entraîneur mais aussi l'agent d'une bonne partie de l'effectif bordelais, se vantant même d'avoir réglé le transfert de Zidane à la Juventus avec l'aide de sa compagne. Il touche également des commissions sur des transferts comme celui d'Ibrahim Ba à Milan sans disposer pourtant d'une licence d'agent. A ce propos, il déclare : « lors d'une négociation, je n'ai jamais su faire la différence entre un mensonge et un argument commercial. A 52 ans, je ne le sais toujours pas », (Le Matin, 17 mars 2006). Décidément, avec Courbis, plus c'est gros plus ça passe.

En 1997 c'est la consécration pour l'enfant des quartiers nord qui devient entraîneur d'un Olympique de Marseille qui s'apprête à fêter son centenaire. La réputation sulfureuse de Courbis, son palmarès vierge et son redressement fiscal en cours – 9 millions de francs – n'empêchent pas le très riche Robert-Louis Dreyfus de voir en lui l'homme idoine pour permettre à l'OM de retrouver les sommets. Très vite, Courbis fait du Courbis, recrutant à tour de bras et amusant la presse avec ses diverses sorties. Rien n'est trop beau pour l'OM de RLD et on dépense sans compter pour mettre sur pied une équipe de cadors sous la houlette d'un Courbis qui réussit à mettre une bonne partie du public dans sa poche, au moins au début de l'aventure. Pendant ce temps, l'armoire à trophées continue de prendre la poussière et Courbis sera finalement remercié en novembre 1999 après une cuisante défaite à domicile contre la Lazio (0-2) et un début poussif en championnat.

Ce méridional qui a toujours exercé au sud de la Loire et le plus près possible de la côte finit par rebondir en 2000 dans le Pas-de-Calais chez des Lensois qu'il avait pourtant qualifiés de « pingouins » quelques mois plus tôt. Comme avec Guy Roux quelques années plus tard, la greffe ne prendra jamais vraiment et Gervais Martel sera obligé de passer sa tocade par pertes et profits dès janvier 2001. A ce stade, la carrière de Courbis semble sur le déclin après son apogée marseillaise et c'est avec un brin de commisération que les observateurs le voient signer à Ajaccio qui se morfond en D2. En quelques mois Courbis parvient cependant à métamorphoser l'ACA en équipe de haut du tableau et obtient à la surprise générale la montée en D1 devant le Racing d'Ivan Hasek. Ce beau parcours réalisé avec un alliage baroque de joueurs sur le retour et de quelques espoirs reste à ce jour le seul réel exploit sportif de Courbis qui devient le véritable patron du club corse bien au-delà de son rôle d'entraîneur pour lequel il doit d'ailleurs toujours utiliser un prête-nom. Au passage, Courbis a été placé en novembre 2002 sous contrôle judiciaire excluant théoriquement toute activité dans le football ce qui ne l'empêche pas de continuer à diriger dans les faits les rouges et blancs. L'ACA obtient son maintien au terme de la saison 2002/2003 dans des circonstances houleuse puisque des pressions physiques seront exercées à l'encontre de l'arbitre Alain Sars qui sera par ailleurs qualifié de menteur par un Courbis finalement condamné pour diffamation en juin 2004. L'affaire des transferts de l'OM se rapprochant, il devient urgent pour l'entraîneur interdit d'exercer de changer d'air, aux Emirats puis à Valdikavkaz en Russie. Dans le même temps, il ajoute une corde à son arc en devenant animateur et commentateur sur RMC.

En octobre 2004 c'est le retour à Ajaccio où Courbis – qui a quitté la Russie par peur du terrorisme selon ses dires - fait débarquer son ancien adjoint Dominique Bijotat. Courbis décroche une nouvelle fois le maintien mais, rattrapé par une situation sportive désastreuse et ses ennuis judiciaires, il doit définitivement quitter l'ACA en janvier 2006. Au printemps 2006 se tient en effet le procès des transferts de l'OM dans lequel Courbis fait figure d'accusé principal. Comme dans les affaires du PSG et du Racing à la même époque, les juges soupçonnent l'existence d'un système organisé de sur-facturation des transferts destiné à financer des compléments de rémunération pour les joueurs, agents et entraîneurs gravitant autour du club phocéen. Plusieurs dizaines de millions de francs ont été détournées au détriment notamment de l'URSSAF. Bien entendu, Courbis nie avoir eu connaissance de ce système et son avocat demande l'acquittement. La plaidoirie ne suscitera pas d'émotion excessive chez les juges du tribunal correctionnel d'Aix en Provence qui condamnent l'ancien entraîneur de l'OM à trois ans et demi de prison ferme (dont 18 mois de révocation de sursis), 375 000 euros d'amende et cinq ans d'interdiction d'exercer. Visiblement secoué, Courbis fera davantage profil bas en appel mais écopera toute de même en octobre 2007 de deux ans fermes (dont un an de révocation de sursis) et de 200 000 euros d'amende. Il a cependant formé un pourvoi en cassation dont l'effet suspensif lui permet de continuer à exercer son métier à Montpellier qu'il a repris en mai 2007. A l'époque, le club héraultais est au bord du National et Louis Nicollin et Michel Mézy font appel au commentateur de RMC pour une opération sauvetage quasi-désespérée. Rolland Courbis mènera à bien la mission notamment grâce à une victoire sur le terrain... d'Ajaccio qui n'avait plus rien à jouer.

Bon menteur ou bonimenteur ?

A première vue, le caractère romanesque de Courbis peut attirer une certaine forme de sympathie. Le personnage du méridional gouailleur et retors a été panthéonisé en France par Marcel Pagnol et l'entraîneur de Montpellier joue à la perfection de ce registre. Certes, il a eu à plusieurs reprises maille à partir avec la justice mais on pourra répliquer qu'il est loin d'être le seul et que, pour gagner, il faut parfois savoir être rusé jusqu'à franchir la limite. Après tout, le premier entraîneur à avoir remporté une coupe d'Europe avec un club français, Raymond Goethals, avait lui aussi versé dans diverses affaires troubles dont des matches arrangés en Belgique. Les réussites sportives de Saint-Etienne, Bordeaux ou Marseille dans les années 1970/1980 ne sont également pas exemptes d'entorses à la loi et à la morale. Ainsi, donc, le supporter voulant gagner à tout prix pourra asséner que la fin justifie bien les moyens.

Or, le pire dans tout ça c'est peut-être que Courbis n'est pas un bon entraîneur et que son palmarès ne compte qu'un titre de champion de D2 avec Ajaccio. Là où un Raymond Goethals montait ex nihilo une formidable défense centrale à trois (Boli, Desailly, Angloma) pour étouffer le grand Milan AC le 26 mai 1993, Courbis a raté tous les moments décisifs de sa carrière alors même qu'il a souvent eu d'excellents joueurs sous ses ordres. A Bordeaux il a ainsi dirigé les Lizarazu, Dugarry, Zidane puis Papin sans ramener aucun trophée, perdant par exemple la finale de la coupe de la Ligue 1997 face au Racing d'un Alexander Vencel en état de grâce. Le pire échec sportif de ce « coach » si médiatique reste cependant son passage à l'OM. A la tête d'une des plus belles équipes jamais réunies dans l'histoire du football français, il a lamentablement échoué alors que le titre de champion lui tendait les bras et qu'une finale de coupe d'Europe se profilait. Cet effectif qui comprenait pas moins de trois champions du monde (Blanc, Dugarry, Pirès), les meilleurs espoirs français du moment (Gallas, Luccin, Maurice...), des joueurs d'expérience déjà maintes fois titrés (Ravanelli, Bravo...) et les indispensables joueurs de l'ombre destinés à faire le sale boulot (Blondeau, Brando, Colleter) faisait pourtant figure d'alliage parfait pouvant même se transformer en dynastie. A sa tête, Courbis a perdu à la dernière minute un championnat qu'il aurait du gagner bien plus tôt. Lui-même reconnaît que le titre de 1999 fut perdu lors de deux matches contre les Girondins. A Marseille, l'OM se fait remonter deux buts et concède le nul. A Bordeaux les Phocéens sont inexistants et encaissent un sévère 4-1. L'histoire sera similaire en Coupe de l'UEFA où, par la grâce d'un calendrier assez facile (Monaco, Vigo... on a vu pire) et d'une qualification tirée par les cheveux à Bologne, le onze de Courbis se hisse en finale face à une équipe de Parme emmenée par Cannavaro, Thuram et Véron. A Moscou, l'OM ne fait même pas mine d'exister et encaisse un 3-0 qui aurait pu être bien plus sévère si les Toscans ne s'étaient pas arrêtés de jouer au bout de soixante minutes après le but de Chiesa.

Rolland Courbis restera donc un des grands loser du football français qui pourtant en compte beaucoup. Au final, son seul vrai talent sportif semble être de diriger des clubs en difficulté ou en perdition pour leur faire remonter la pente. L'entraîneur au passé trouble qui reprend un groupe en déliquescence et le métamorphose en équipe de gagneurs, voilà qui ferait un bon scénario de navet pour Hollywood qui en a déjà produit quelques uns de la sorte (on pense notamment aux Indians avec Charlie Sheen ou à Drôles de petits champions avec Emilio Estevez). Car l'autre talent de l'entraîneur montpelliérain c'est bien entendu la comédie. Depuis le début de sa carrière, Courbis est un excellent client pour la presse qui se régale de ses petites phrases, de son accent et des polémique qu'il est toujours prêt à lancer ou à exacerber. Dans cette usine à stéréotypes qu'est la télévision, il fait figure de rouage parfait campant le personnage du marseillais grande gueule, filou mais au fond si sympathique. Courbis sert aux médias ce qu'ils veulent voir et ceux-ci le lui rendent bien en lui fournissant un précieux temps d'exposition, voire en le protégeant. Depuis le début de l'affaire des transferts de l'OM, Courbis dispose en effet d'un micro ouvert sur RMC et diverses chaînes de télévision dont France 2. Peu de justiciables peuvent se prévaloir d'un tel privilège. Le 10 février, on a ainsi pu assister à une succession de scènes surréalistes sur la chaîne du service public. A l'heure du déjeuner, Courbis faisait presque figure de sage au milieu de la brochette d'histrions (Guy Carlier, Philippe Lucas) recruté par la production de France2Foot pour sauver cette médiocre émission. Quelques heures plus tard, le téléspectateur se voyait infliger les grandes tirades pseudo-humanistes de Claude Le Roy dissertant sur la beauté du football africain tout en commentant la finale de la CAN accompagné d'un Denis Balbir qui se gardait bien de l'interroger sur son implication souvent trouble dans le commerce de joueurs entre le continent noir et l'Europe. Comme son ancien coéquipier à Ajaccio, Le Roy exploite ses qualités de beau parleur et son aura médiatique pour faire oublier ses déboires sportifs, ses ennuis judiciaires et ses pratiques douteuses. Ces deux entraîneurs joueront bientôt un match couperet devant les prétoires. Ils n'ont pas l'habitude de gagner.

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