RCS - Metz, côté tribunes

« On fait confiance à Plessis mais... Fontenla : on n'oubliera pas comme ça »

C'est sur cette banderole que s'ouvre le fameux derby de l'est. Il fut un temps ou les confrontations entre Metz et Strasbourg étaient considérées comme de véritables derby, les rivaux régionaux et ancestraux évoluant en division inférieure. Aujourd'hui ce sont les deux clubs historiques – plus de 2000 matchs de D1 à leurs actifs chacun - qui sont au niveau inférieur et ce derby vit sa quatrième édition consécutive en D2.
Quid de l'an prochain ? L'avenir de ce derby repose intégralement sur les épaules des messins tant la saison des Bleus et blancs est pathétique au niveau sportif. Si on n'ose plus croire à une descente en nationale, les Grenats ont encore l'élite dans le viseur.

Pas de tifo donc mais une nouvelle banderole qui démontre que Plessis comme Fontenla continuent de faire l'unanimité au sein des supporteurs du Racing. Pour une fois cependant c'est de manière positive que l'ex-taulier des Lionceaux sochaliens arrive à mettre les supporteurs du Racing d'accord. Sa gouaille et son aura parviennent même à rassurer le Kop alors que le club n'arrive plus à surfer sur la vague sportive positive insufflée début d'année par Olivier Kashkash & Co.
Espérons que l'état de grâce durera et que des résultats tangibles viendront rapidement accompagner les déclarations de notre président. En attendant le Titanic a retrouvé un capitaine et les fans peuvent donc tranquillement savourer ce match qui sent le souffre.

Il ne s'est plus rien passer de notable lors d'un Strasbourg - Metz depuis que Nelly Viennot fait de la pub pour Amplifono, le spécialiste des troubles de l'audition – à l'exception des guéguerres intestines entre supporteurs messins mais là. Mais toujours est-il que la maréchaussée a décidé de jouer la carte de la prévention en proposant le remake du sommet de l'Otan coté du Krimmeri. Les gardes mobiles en tenue anti émeute sont à tout les coins de rue et les fouilles sont effectuées devant les guichets, quand ce n'est pas aux en pleine rue pour certains.

Le résultat ? Une belle pagaille devant les guichets et du un coup d'envoi raté pour de nombreux supporteurs. « Mieux vaut prévenir que guérir » dit le dicton.

Pleine comme un oeuf ?

La Meinau accueille un peu moins de 17 000 spectateurs. L'effet Lundi de Pâques et l'offre promotionnelle ont-ils fonctionné ? Avec les années difficiles les Strasbourgeois ont appris à se contenter avec peu et c'est donc tout sourire que la plupart retrouvent un stade qui ne ressemble pour une fois pas à un cimetière.

Chez les Grenats ce n'est pas non plus l'invasion et seule la partie haute du parcage est occupée. Environ 600 lorrains et quelques dizaines de gendarmes venus faire la police entre les deux factions rivales. Vu d'en face ce derby aura été calme en parcage visiteur. Peu de drapeaux mais une tribune qui bougera bien pendant toute la rencontre. L'avant match aurait été plus mouvementé, les rouges ayant eu maille à partir avec les bleus... ceux là même chargés d'assurer leur sécurité. Bilan, quelques coups de tonfa et arrestations pour la forme.

Ambiance

Coté quart de virage Nord Ouest la tribune est correctement remplie et la banderole « Fontenla casse toi » laisse place à la bâche du jumelage Ultra Boys et Phoënix Sons Karlsruhe. En face des supporteurs de Kaiserslautern -Génération Luzifer – sont également présents aux cotés de la Horda Frenetik.

Amitiés franco allemande toujours, un message de soutien sera adressé aux fans du Hertha Berlin dont la saison est catastrophique à tous les niveaux.

La partie débute avec les traditionnels échanges d'amabilité avec les Lorrains présents en parcage. Le Kop a retrouvé des couleurs et de la voix et c'est avec une joie démonstrative qui l'accueille le but de Carvalho devant la tribune Ouest. Le temps d'une soirée les galères de l'année semble s'estomper et la Meinau vibre comme lors du « Aux armes » sur lequel l'ensemble du stade s'époumonera en première mi-temps.

Il fait beau, le Racing mène et la Meinau chante. Mais voilà Metz égalise et le moral en prend un coup. Les joueurs en rose viennent fêter leur but devant le Kop, ce qui a le dont d'en énerver plus d'un, mais grâce à la fouille aucune bombe artisanale ou autres objets contondants ne peut être lancé sur les joueurs adverses.

Le Racing meurt mais ne se rend pas et conserve ce nul qui au fond ne fait les affaires de personnes. Seul le secret espoir d'avoir empêché les messins de prendre deux points primordiaux permet au supporteur strasbourgeois de regagner son foyer le coeur léger.

Les Bleus saluent le public. Ce soir ils se sont battus comme pour un véritable derby. L'envie était là pour la réussite et le talent, on verra la semaine prochaine.

VIP

Comment ne pas les citer eux les stars de ce derby...

Olivier Dacourt : jeune retraité il donne le coup d'envoi et se fait acclamer par le Kop. Beaucoup aurait préféré le voir disputer toute la partie et donner le change à l'autre international A de ce soir Sylvain Wiltord.

Henri Ancel : le fringuant porte-parole des locaux est toujours à la Meinau mais aujourd'hui il s'est laissé tenté par une incursion dans le Kop pour profiter de l'ambiance. Il paraît qu'il n'a pas été déçu.

Alain Fontenla : Tout de cuir vêtu - hommage au Matrix de Kansas ? – le débonnaire londonien est enfin sorti des salons VIP ou le lait fraise coule à flot. Il a été aperçu en grande conversation avec les représentants des supporteurs après le match. Mieux vaut tard que jamais.

L'abonné gagnant : pour le troisième match consécutif un stubiste est mis à l'honneur. A qui le tour ?