Joueur de novembre : Mamadou Niang

Le 28 août dernier, Antoine Kombouaré, alors toujours en poste au Racing, lachait une critique à peine voilée à l'encontre de Mamadou Niang : « Il est difficile de composer avec des joueurs qui se voient déjà ailleurs et dont on ignore s'ils ne vont pas partir avant le 31 août. ». A l'époque, l'attaquant sénégalais du Racing multipliait les contre-performances après s'être blessé face à Jablonek, lors d'un match de préparation d'avant saison au cours duquel il avait marqué un but. Celui qui avait enchanté la Meinau lorsqu'il était associé à Danijel Ljuboja n'est plus que l'ombre de lui même et voit son « compteur buts » bloqué depuis le 10 janvier 2004 et une défaite à Guingamp.

S'en suit une nouvelle blessure aux adducteurs au début du mois de septembre. Cette fois c'en est trop pour le staff du Racing qui décide de prendre les choses en main. Le buteur strasbourgeois est ainsi envoyé à Merano, le royaume italien des bains à bulles et autres spa, avec pour principal but d'effacer sa surcharge pondérale. A la mi septembre, Niang revient métamorphosé en Alsace. Ses 88 kilos ont fondu comme neige au soleil et la balance n'indiquait plus que 80 kilos à son retour. Le contrat est rempli, « Mama » s'est repris. « C'est le coach qui m'a demandé de faire cette cure . (...) Si je dois perdre 10 kilos pour le club, je le ferais (...). Je suis déçu de ce que j'ai montré jusqu'à présent (...) Je me suis reposé, j'ai réfléchi et je me suis remis en question. » déclare le buteur, décidé à tirer un trait sur ses huit derniers mois fantômes.

Niang retrouve alors la compétition face à Lens où il remplace Salim Arrache à un quart d'heure de la fin. Peu de temps de jeu mais juste assez pour « croquer » deux occasions énormes qui empêchent le Racing d'empocher les trois points. Le déplacement à Caen une semaine plus tard ne le mettra pas plus sur le devant de la scène, Niang passant encore à côté de son match au cours duquel il aura brillé par ses mauvais choix. Rebelotte trois jours plus tard à Paris dans un match plus que mauvais pour le Sénégalais.

Le Racing est aux abois et le président Gindorf prend la parole au lendemain de la défaite à Paris : « Il faudra prendre des décisions énergiques. Au niveau de l'attaque notamment. Niang par exemple, ce n'est pas la peine de le laisser sur le terrain si c'est pour jouer comme ça ». L'entraîneur n'a que faire des consignes de son président et aligne à nouveau son duo Niang-Pagis face à Nantes pour une défaite (0-2) qui lui sera finalement fatale. Niang est à nouveau à côté de ses baskets, comme toute l'équipe.

Jacky Duguépéroux est nommé entraîneur du Racing et pour son premier match sous les ordres du coach breton, Mamadou Niang fait mouche deux fois en amical face à Thoune (3-2). Il remet ça quelques jours plus tard à Ajaccio (2-2) et signe par la même occasion son premier but « officiel » depuis le match à Guingamp de janvier dernier. Sous l'impulsion de son nouveau coach, l'attaquant du Racing redresse la tête et ne manque pas de répondre enfin à ses détracteurs quelques heures avant le match face à Nice : « Les attaques sur ma vie privée m'ont blessé. Les gens parlent sans rien savoir de moi. On dit que je fais la fête et que je n'ai pas une bonne hygiène de vie. Mais je vis tranquillement avec ma famille. »

Revanchard, frustré, blessé, indigné, Niang répond sur le terrain en cette fin octobre en livrant un match très haut de gamme face à Nice, match au cours duquel il se sera distingué par une passe décisive pour Yves Deroff et par l'ovation que lui réserva la Meinau à sa sortie du terrain en fin de match. Mamadou Niang est assurément de retour. Et même si, suspendu, il rate le match à Lyon, il témoigne de son regain de forme pendant tout le mois de novembre, face à Bordeaux (1-0), puis à Troyes en Coupe de la Ligue (3-1) où il inscrit deux des trois buts du Racing mais aussi à Marseille où malgré la défaite (0-2) il se distingue par un excellent match. Il marque enfin à la Meinau face à Auxerre (victoire 3-1) après une partie pleine où il aurait pu mettre d'autres buts mais où il aura pêché par maladresse. Pour le dernier match du mois de novembre, à Lille, Niang est à nouveau buteur, certes avec un peu de chance. Il permet au Racing de croire pendant une demi heure à un succès improbable chez le solide deuxième du classement avant de craquer comme ses partenaires en toute fin de match.

Justement critiqué en début de saison, Mamadou Niang a su se remettre en question pour revenir à son meilleur niveau. Son entente avec son compère Mickaël Pagis aura mis le temps à se dessiner mais elle semble enfin sur de bons rails même s'il reste encore du travail. Le mois de novembre est résolument le mois de Mamadou Niang. Comme le Racing, il a su relever la tête sous l'impulsion de Jacky Duguépéroux et cerise sur le gâteau, son retour en sélection sénégalaise est ponctué par un but le 18 novembre face à l'Algérie. Conscient de ce qu'il doit à son club, Mamadou a prolongé d'un an son contrat avec le Racing. On peut à nouveau faire confiance au natif de Matam mais heureusement, l'intéressé garde la tête sur les épaules : « Je crois que je suis en réussite et il faut tout faire pour que cela continue. La réussite du Racing passe par là, d'ailleurs. (...) Mais ma réussite dépend aussi énormément de la solidarité de l'équipe ». Le Racing a besoin d'un Niang en forme et inversement...

Aux côtés du Sénégalais, on retrouve Stéphane Cassard et Mickaël Pagis sur les deux autres places du « Top 3 » du mois. Réguliers depuis le début de la saison, les deux recrues confirment match après match tout le bien qu'on pense d'eux.

Au rayon des contre-performances, on retiendra que Christian Bassila arrive en tête du « Flop 3 » suivi par Guillaume Lacour et Arthur Boka.


Rappel : les différents classements sont établis grâce aux baromètres liés à chaque match que le Racing a joué au cours du mois de novembre.