A Biergàrta uff d'r Meinau

Comme chaque année au moment de l'opération E Friehjohr fer unseri Sproch, racingstub.com vous propose un article blingue alsacien-français.


D' letschti Zitta hà m'r d'r Fred'l ewerall gsahn. Am Starnaplatz vor'm Verwàltungshüs, uff eim Dach nawà d'Mìnschter, uff àlli regionàli Television, ìm Radio, ìn d'Alsace und d'r güàter Mann het sogar 'na paar Stunda g'funda fer à interview uff Racingstub.com. (erschta Teil, zweita Teil)

Do het 'r kenna verzähla so lang as er het gwellt. Er het vo allem verzählt, d'Mairie, d'r Keller, d'Association, d'r Spielmann, vo dene so fini schamckhàfti Sushis ìm Miyama Mayfair mìt 'm Hosàschisser. Un ganz am And, esch er mit sin'r Biergàrtaidee kumma.

A Biergàrta uff d'r Meinau !!

Küm uff d'r Leitung, oder « online » het sich unser Tràpp vo dara revoluzzer Zitung d'ruff gschtìrtzt we Bina uff Honi oder wie 'na Sundgojer uff à Kàrpfa oder à Krütbür uff à Sürkrüt. Ich sà unser Tràpp' dann er versteht viel vo ditscher un itàlianischer Füàssbal. Unser Tràpp heißt nìt Hans àwer Toni. Namlich d'r Tràppa Toni.

D' Idee esch güàt, àwer gar nìt einfach. A Biergàrta esch offa unter'm Hìmmel. Ich weiss 's, ich wohn drewa. A Biergàrta esch ìm Sommer offa, àwer Füàssball wort erjer ìn kälteri Johreszitta g'spelt, und dazü noch am Owa oder Nàchts. Ich hatt' d'r Fred'l un unser Tràpp ìm Jan'r geja Neuves-Maisons oder Belfort wella sahn. Schlìmm'r wart Février mìt -15 gsìn, awer do het d'r Verband àlli Spela àbgesàt. Am Owa ìm Biergàrta z'sìtza geht numma wenn d'Watter mìt spelt, un davo kà m'r gar nìt sicher sìn.

Ands Mai esch d'Saison erum, di fangt zerscht wìder 'm Ojgscht à.

Fer à paar Spel ìm Johr dat's diir kumma. Villicht kennt m'r à Zalt uffböja wann d'Watter nìt mìtspelt. Wàrum nìt ? D'Übéé hàn sich doch uff Jarville ehra äjeni Tribune wallà uffböja.

Fer d'r Betrieb von'm Biergàrta brücht m'r öj à Erlojbnis vu d'r Stadt un à « Licence ». Das esch wìder à hüfa Papier mìt « Conventions » un so wittersch. Oh pardon, do hàw I ebbis fàlsch gsàt. Convention.....

Dann kamt am à scheener Däj noch à ganz andersch Problem, d'r Uffstig züa d'Pro.
« Oh wie schön ! Oh wie schön ! Oh wie schön, so schön, so schön » sìnga d'Schwowa.
So scheen, dass d'r bleeder Evin mìt sim G'setz sich malda dat. Evin ! Evin ! Dar het à Nàmma. Antivin, antibière un net « Hée Vin ! ». Unsri Gsetzaschisser verbiäta uns alles. Derfsch nix meh sàn, nix meh fàlsch dànka, nimmà roicha un gàr nix meh trìnka. Mìt d'm Evin het dàs àlles àgfànga.

Noch etlichi Johra kamt m'r wìder in d'L2, mìt b'stimmt meh Publikum as heta, awer dann Firowa mìt'm Biergàrta.


Do hattà m'r jetzt à Biergàrta met alles was m'r ìm Elsass brücha. Win, Beer, Wìrschtla, Schnapsla, Brotwurscht, Merguezla, Sandwiches, Wadàla, Kàrpfa (ein Mol ìm Johr), Sürkrüt (Ojgscht-Septàmbr), Schnaka, Grumbeerakiächla, Bäckeofa (Dezàmb'r), sogar Sushi um manchi Ràtta ze locka, un 's kamt so 'na Arschkàpuziner mìt dià « Loi Evin » wo briäla dat wi nà Gauleiter.

Win ? Verboten !
Beer ? Verboten !
Miràball ? Verboten !
Himbeer ? Verboten !
Quatschla ? Verboten !
Amerseid'l ? Verboten !

Herr Prefakt, kumma, drìnka doch à Trèpfala !

HUIS CLOS !!!!!!

Numma waja dam bleder Seg'l vu Evin sott d' Biergàrta g'schlossa warà ? Das esch doch net manschàmejlich, 's wart sogàr unmanschlich.

Unmanschlich !!! Fred'l heersch mi ? Ho ! Fred'l ! Heersch mi od'r b`sich wìder dabi Sushis z'assà ? D'r Fred'l ìsch wie manchi Ràtta, ar esst garn Sushis.

M'r kennta üssm Biergàrta à Àrt «Enclave » màcha, so ebbis wi 'na « Succursale » vum ditscher Konsülàt, un scho dattà àndri Gestza galta. Un wann d'r Herr Prefakt net daggor esch, klàja m'r uff die « Cour Européenne des Droits de l'Homme » waja Unmanschlihkait. Verdammi, m'r ka doch nìt noch Johra (so wenig wì mejlich àwer) à Biergàrta schliessa ! Mensches Kìnd, m'r müàn 's doch üssnutza, dass d'Schwowa so noh wohna un as m'r die « Cour Européenne des Droits de l'Homme » uff Strossburi hàn. Europa müàss un oj ebbis brìnga un nìt ìmmer koschta !

Oh jeee ! Europa. Dàs wart noch à ander Problem wa m'r àndlich, Gott weiss wann, wìder à Mol à « Coupe d'Europe » dattà spela. Awer bis dert àna, kenna m'r zerscht à paar Johra lang ìn unsrem Biergàrta viel Seidel un Schoppa trìnka. « Coupe d'Europe » ! Kumm fànga m'r zerscht mìt'm Uffstieg in CFA. Dàs wart schon à Grund z'm fira, mìt oder ohna Biergàrta.

---

Préavis : Le texte ci-après n'est qu'une traduction, l'original ayant été pensé en alsacien. J'ai tenté d'adopter une traduction qui ne figurera pas dans l'anthologie de la littérature française, mais proche du sens et de l'expression originaux.

Un Biergarten à la Meinau

Les derniers temps on a vu Frédéric partout. Place de l'Etoile devant la cité administrative, sur un toit à coté de la cathédrale, dans toutes les télévisions régionales, à la radio, dans l'Alsace et ce brave homme a même trouvé quelques heures afin d'accorder une interview à Racingstub.com (1ère partie, 2ème partie)

Là, il a pu s'exprimer autant qu'il voulait. Il a parlé de tout, de la mairie, de Keller, de l'association, de Spielmann, de ces délicieux et délicats sushis au Miyama Mayfair en compagnie de l'Attila-de-Rochefort (*). C'est en fin d'entretien qu'il vint avec son idée de Biergarten

Un Biergarten à la Meinau !!

A peine en ligne, ou « online », voici que notre Trapp de ce journal révolutionnaire s'est précipité dessus, comme les abeilles sur du miel, ou un Sudgauvien sur une carpe-frite ou un paysan de Krautergersheim sur une choucroute. Je dis notre Trapp car il est très au fait des footballs italien et allemand. Notre Trapp ne s'appelle pas Hans, mais Antoine. C'est le Trapp Antoine (**).

L'idée est bonne mais pas simple à réaliser. Un Biergarten est à ciel ouvert. Je le sais, j'habite de l'autre coté (***). Un Biergarten est ouvert en été, mais le football se joue plutôt dans les saisons froides et en plus le soir ou la nuit. J'aurais voulu les voir, Frédéric et notre Trapp en janvier contre Neuves-Maisons ou Belfort. En février c'était encore pire avec -15, mais là, la fédération a reporté tous les matches. On ne peut s'asseoir le soir dans un Biergarten que lorsque le temps est de la partie et de cela on ne peut en être certain.

Fin mai, la saison est finie, elle ne recommence qu'en août.

Pour quelques matches cela reviendrait cher. Peut-être pourrait-on bâtir une tente lorsque le temps n'est pas au beau. Pourquoi pas ? Les UB ont bien voulu construire leur propre tribune à Jarville.

Pour exploiter un Biergarten, il faudrait encore une autorisation de la ville et une licence. Ça ferait de nouveau des tas de papiers avec des « conventions » etc... Oh pardon, là j'ai écrit un mot qui fâche. Convention...

Et un beau jour surviendrait un tout autre problème. La montée en pro. « Oh wie schön ! Oh wie schön ! Oh wie schön, so schön, so schön » chantent les Allemands.
Si beau que cet imbécile d'Evin se rappellerait à notre souvenir avec sa loi. Evin ! Evin ! Il en a un nom. Antivin, antibière et pas « Héé vin ! ». Nos chieurs de lois nous interdisent tout. T'as plus le droit de rien dire, plus mal penser, plus fumer et plus rien boire. C'est avec Evin que tout a commencé.

Après plusieurs années, nous retrouverions la L2, avec assurément davantage de public qu'aujourd'hui, mais fini le Biergarten. Nous aurions un Biergarten avec tout ce qu'il nous faut en Alsace. Vin, bière, saucisses, schnaps, saucisses à frire, merguez, sandwiches, jambonneau, carpes-frites (une fois par an), choucroute (août-septembre), escargots, galettes de pomme de terre, Bäckeofa (décembre) et même des sushis pour attirer certains rats et un enfoiré débarquerait avec cette loi Evin en beuglant comme un Gauleiter.

Vin ? Verboten !
Bière ? Verboten !
Mirabelle ? Verboten !
Framboise ? Verboten !
Questch ? Verboten !
Picon ? Verboten !

Monsieur le Préfet, allez buvez donc un verre !

HUIS CLOS !!!!!!


Il faudrait fermer le Biergarten juste à cause de cet endoffé d'Evin ? C'est tout de même pas pensable, ce serait même inhumain.

Inhumain !! Frédéric, tu m'entends ? Ho ! Frédéric ! Tu m'entends ou tu es de nouveau en train de manger des sushis. Frédéric est comme certains rats, il aime bien manger des sushis.

On pourrait transformer notre Biergarten en une forme d'enclave, un genre de succursale du consulat d'Allemagne et d'autres lois seraient alors en vigueur. Et si le Préfet n'est pas d'accord, on portera plainte à la Cour Européenne des Droits de l'Homme pour traitement inhumain. Bon sang de misère, on ne peut pas ainsi fermer un Biergarten après des années (le moins possible). Enfin quoi, il faut tout de même exploiter notre proximité géographique avec les Allemands et profiter de la présence de la Cour Européenne des Droits de l'Homme à Strasbourg. L'Europe doit aussi nous apporter quelque chose et pas exclusivement nous coûter.

Houla ! L'Europe. Ce serait encore un autre problème, lorsque Dieu sait quand, nous jouerions à nouveau une coupe d'Europe. Mais d'ici là, nous pourrons d'abord boire de nombreuses chopes de bière et de vin dans notre Biergarten. Coupe d'Europe ! Allez, commençons d'abord par monter en CFA. Ce serait déjà une raison de fêter, avec ou sans Biergarten.




(*) Hosàschisser est intraduisible, mais tellement plus expressif.
(**) Volontairement mal traduit, lisez la VO, vous comprendrez.
(***) Non, je ne précise pas du Rhin. Je veux garder l'esprit original.