L'Étoile à la relance

Narrer l'Histoire de l'Etoile FC Fréjus Saint-Raphaël ne nous ramène pas bien loin dans le passé. En effet, le club a été porté sur les fonds baptismaux le 2 juin 2009. Il est en fait le résultat de la fusion entre les clubs de Fréjus et de Saint-Raphaël, pourtant jadis rivaux. Cette opération relevait d'abord d'une nécessité économique, puisque les municipalités respectives avaient transféré la compétence sportive, et donc le versement des subventions, à l'agglomération. A l'époque, le député-maire Georges Ginesta ne s'en cachait d'ailleurs pas: « on s'est dit qu'il serait temps de s'unir dans un sport emblématique et historiquement présent chez nous, sans détruire le passé mais avec aussi la nécessité de faire des économies ». Mais au delà de ces simples considérations économiques, l'EFCFSR fût avant tout le rêve d'un homme, l'emblématique Guy David, revenu dans le Var en 2007 pour boucler une carrière bien remplie. A la tête de l'ES Fréjus, en CFA, il commence à établir des passerelles avec le voisin de Saint-Raphaël, en CFA2. Surtout, en 2008-2009, il monte un groupe capable de viser la montée en National, ce qui sera chose faite à la fin de la saison, à la faveur d'un repêchage. Malheureusement, Guy David ne connaîtra ni la fusion, ni l'accession à l'étage supérieur puisqu'il est décédé le 30 août 2008, au soir d'un match de CFA (lire Cardiac Kid).

Promu, l'Étoile, sous les ordres d'Athos Bandini, l'ancien adjoint de David, s'installe confortablement dans le milieu de tableau de la troisième division, grâce notamment à son trio offensif Dutil-Lubasa-Di Tommaso, auteur de 21 buts et 15 passes décisives. La saison suivante est celle de la confirmation, notamment avec un gros début de saison (3ème après 10 journée). Au sortir de l'hiver, les Varois se placent même comme des outsiders pour la montée, mais un gros trou d'air au moins de février annihile leurs chances de figurer sur le podium. Néanmoins, avec un belle 6ème place, Fréjus Saint-Raphaël montre son ambition de rejoindre, à terme, le monde professionnel.

La saison 2011-2012 porte donc le sceau de cet espoir, et le recrutement est fait en conséquence, avec des joueurs comme Mathieu Dreyer, Eyemen Henaini et surtout Mathieu Scarpelli, artisan de la montée de Guingamp quelques mois plus tôt avec 15 buts. Sur le banc, Bandini cède sa place à Franck Priou, l'ancien joueur de Mulhouse et de Cannes notamment, lequel vient de faire monter Martigues en National. Mais la mayonnaise ne prendra jamais, l'équipe se montre bien trop irrégulière, et encaisse quelques belles fessées, même à domicile (0-4 contre Créteil, 2-5 contre le Poiré-sur-Vie). Priou est débarqué dès le mois de décembre, et remplacé par le coach de la réserve. La saison se fini donc en roue libre à la 9ème place, loin des ambitions du début de saison.

Après cet échec, les présidents Marcel Sabbah et Alexandre Barbero décident de mettre les moyens en attirant Michel Estevan, spécialiste des montées avec un autre club issu d'une, fusion Arles-Avignon. L'équipe, qui a su conserver ses cadres, débute tambour battant par un succès probant 4-0 contre le Red Star. Mais derrière, les Varois patinent sérieusement et multiplient les matchs nuls et les défaites. Mi-octobre, au soir d'un revers à Créteil, ils sont même relégables avec 12 points en 12 matchs. Heureusement, dans le sillage d'Abdoulaye Baldé, l'EFCFSR relève la tête, sans atteindre toutefois une régularité suffisante. Il faut attendre le mois de mars pour assister au lancement de la machine. Après la lourde défaite concédée à Metz (3-0), les hommes d'Estevan enchaînent une superbe série de 12 rencontres sans défaites, passant ainsi de la 11ème à la 3ème place au soir de la dernière journée. Un ultime match en guise finale, entre des Sudistes sous la menace du CA Bastia et une équipe du Red Star qui lutte pour ne pas descendre, mais ce sont les Audoniens qui l'emportent, grâce à un doublé de Mandrichi, aujourd'hui au... CA Bastia.

Dès le lendemain de cette déception, que n'importe quel supporter du Racing peut imaginer, les dirigeants de Fréjus Saint-Raphaël font le choix de la continuité, en maintenant Michel Estevan. Avec un budget à la hausse (3,5M€ contre 3,2M€ en 2012/2013) et un championnat donc le niveau semble moins relevé du fait des différentes rétrogradations administratives, le club s'est encore renforcé, avec les arrivées de Virgile Reset, Guillaume Loriot, mais aussi et surtout Akim Orinel, ancien de la maison, et meilleur passeur de L2 en 2011-2012. Avec Mathieu Scarpelli et Kamel Larbi, le secteur offensif a fière allure. Néanmoins, le démarrage fut difficile, avec deux défaites concédés, à l'extérieur, lors des deux premières journées, mais pour sa première au stade Eugène Pourcin, l'Étoile va chercher à confirmer son statut de favori et donner raison à Michel Estevan: « Terminer à la 4e place, on sait faire ! Alors, cette saison, on va essayer de faire mieux ! »

Sources :

Le Fréjus St-Raphaël FC est né !, Var Matin 3 juin 2009

Etoile Frejus/Saint-Raphaël: Estevan est "impatient", Var Matin 7 août 2013