RCS - Paris SG, côté tribunes

Tout compte fait, le public ne réagit pas si mal quand on voit la bonne affluence (17800 spectateurs), et ce malgré le match en semaine, malgré la fraîcheur hivernale et malgré le Racing tout simplement. Alors, est-on venu voir Paris ? Est-on venu voir jouer les nouvelles recrues ? Est-on venu pour les sandwiches de Ritter ? Personne n'a la réponse, le Père Fouras jette la clé à la mer et on redescend les escaliers avec le sentiment de s'être fait floué par le vieux parce qu'il n'y avait de toute façon pas de réponse rationnelle à cette question.

On notera que le stade mettra du temps à se remplir en raison d'un accident sur l'autoroute. Le coup d'envoi est retardé de 5 minutes. Bonne mobilisation du public donc. Quid du Kop ? Lassés, les UB90 expriment leur écoeurement avec une banderole « On en a plein le cul ! ». Des rouleaux d'étoffe destinés à l'hygiène corporelle de la rondelle d'évacuation sont également distribués dans le kop pour mieux illustrer le message finement scatologique. Durant l'hymne de Virginie Schaeffer, un petit tendu de PQ (puisqu'il s'agissait bien de ce genre d'étoffe) est organisé spontanément, une manière humoristique d'évacuer toute la frustration du moment. Quand on a l'occasion de sourire un peu avant un match du Racing on en profite... Puis à l'entrée des joueurs les rouleaux sont lancés du kop pour le tifo d'un match qui s'annonçait particulièrement merdique. Les UB90, comme contre Nancy en Coupe, décident de ne pas animer la tribune tant l'esprit n'est vraiment pas à la fête. Les membres du Kop sont donc libres de chanter s'ils le souhaitent tant qu'il n'y a pas d'encouragement pour l'équipe adverse ou de provocations gratuites. Côté parisien présence d'environ 150 supporters parisiens. Pas d'incidents entre eux comme certains pouvaient le craindre (une des deux associations au coeur du conflit actuel des tribunes parisiennes était a priori absente, ceci expliquant sans doute cela...).

Quelques personnes tentent de lancer quelques gazouillis mais peu de monde semble vraiment motivé. Pour le reste de la Meinau ce n'est pas mieux. Le but du Racing vient à point nommé pour redonner le moral aux troupes. Mais le but de Pauleta refera redescendre sur terre ceux qui ont osé rêver trop fort. En deuxième mi-temps, les spectateurs se lèveront sur les décisions arbitrales et applaudiront la sortie de Loué. Pour le reste ce n'est qu'un souffle d'agacement qui s'empare des tribunes strasbourgeoises. Nervosité qui prend aussi une partie du kop puisque les chants anti-Parisiens lancés par le KCB ont le don d'agacer les UB90. Le « Mais ils sont où les Ultra Boys ? » lancé par le haut de la tribune n'arrange rien à l'histoire. Quelques Ultras montent vers la porte du KCB pour répondre concrètement à la question qu'on leur pose de loin. Et le silence fut. Quelques stadiers investissent le kop pour s'assurer que tout se passe bien. Il n'y aura rien d'autre à signaler.

Le match se finit. Dieu que ce fut long... Le public siffle copieusement mais quelques joueurs ont le cran (ou l'insouciance ?) de s'avancer vers le kop et la tribune Ouest (Abdessadki, Alex Farnerud, Haggui). Ils sont accueillis par de timides applaudissements. On peut se dire qu'ils s'en sortent pas si mal. Abdessadki, auteur d'un bon match, semble s'excuser du résultat auprès des spectateurs.

Aller à la Meinau devient une routine déconcertante et on peut se demander si finalement il n'y a pas que les sadomasochistes qui y trouvent leur compte. Cette saison clownesque (je fais référence au clown blanc, celui qui pleure...) semble interminable. On dit que les blagues les plus courtes sont les meilleures alors vivement la chute de l'histoire parce que les passionnés, qu'ils soient dans le kop ou les autres tribunes, commencent à rire jaune. Ou peut-être montrent-ils enfin les dents.