Turbulences autour d'un médicament vedette

05/09/2006 11:02
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Le cas pratique d'un management des risques manqué par deux ténors du secteur pharmaceutique.
Qu'est-ce que le Plavix?

Le Plavix est présenté comme un anticoagulant. Lors d'opérations traitant de maladies artérielles et cardiaques, tels que les accidents vasculaires cérébraux ischémique, infarctus du myocarde ou artérite des membres inférieurs, on administre le médicament de sorte à prévenir des réactions des plaquettes sanguines qui formeraient des caillots. Le plavix agit de manière à bloquer une suréaction des plaquettes sanguines consécutive à une hémorragie.

Largement utilisé dans les hôpitaux, le médicament connaît un succès éclatant puisqu'il se place au second rang des médicaments les plus lucratifs, vendu dans 80 pays par Sanofi-Aventis et Bristol-Myers Squibb, il leur rapporte 5,6 milliards de dollars.

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Les raisons du raffut :

Tous les grands laboratoires n'ignorent pas la menace des génériqueurs, des industriels qui guettent l'expiration des droits d'un brevet pour produire et commercialiser des médicaments dits génériques, les mêmes sans propriété intellectuelle, à des prix inférieurs. Dans ce cas, BMS et Sanofi, de façon proactive ont signé un accord avec le canadien Apotex, de sorte à ce que la firme de génériques ne produise pas une copie avant 2011, mais qu'elle obtienne l'exclusivité de sa commercialisation six mois avant la fin du brevet. En échange, Sanofi et BMS devaient notamment lui verser 40 millions de dollars et ils ont aussi accepté de ne percevoir qu'un dédommagement réduit en cas de remise en cause de l'accord, de reprise du procès, et de succès devant la justice. Machiavéliquement, les dirigeants d'Apotex ont fait déraillerles négociations pour aboutir aux refus des autorités américaines. Se faisant le 8 Août, en vertu de l'accord, Apotex lançait sur le marché une version générique du Plavix vendu 30 % moins cher, si bien qu'en trois semaines, la version copiée s'était déjà arrogée 74 % des ordonnances aux Etats-unis. Les hôpitaux en ont profité pour s'approvisionner jusqu'à la fin de l'année.

En conséquence, le manque à gagner est de 640 millions d'euros pour les deux grands laboratoires.

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