La querelle des arbitres

Depuis le début de la saison, les arbitres, ...
seuls contre tous au milieu des débats, ont été au centre des critiques des courageux acteurs du football français. Evidemment, ils ne sont pas exempt de tout reproche, comme en témoigne l'absurde expulsion du rennais B.Cheyrou.

Mais pourquoi ont-ils concentré tant de colère?

Un match se joue sur des détails, c'est vrai, c'est vrai surtout en France, où les schémas tactiques prudents, des consignes défensives strictes et bien respectées empêchent une profusion de buts, et même d'occasions. Les scores sont étriqués et c'est la plupart du temps celui qui ouvre le compteur qui emporte la partie. Contrairement aux footballs espagnol ou allemand, le premier but cuit les carottes. C'est pourquoi lors d'un match à une ou deux demies occasions, un pénalty non-sifflé est un fait de match crucial, faisant de l'arbitre le décideur, le chef d'orchestre de la rencontre, une sorte de passeur décisif. De ce fait, chaque décision sera commentée. N'est-ce vous pas attristé lorsqu'un entraîneur dit : "Nous aurions dû remporter le match si l'arbitre avait sifflé un pénalty"? (Comme il l'avait prévu...?) Le football professionnel français a perdu le goût du jeu et s'en remet à l'appréciation du seul non-joueur, l'arbitre. Significatif. Parrallélement à la pression des acteurs, les arbitres ont subi le cafouillage au plus haut niveau de leur hiérachie. A coup sûr, les décisions de durcissement des sanctions ont été contre la logique du jeu. En changeant les consignes régulièrement, il est difficile d'arbitrer dans la sérénité.De surcroît, les commentateurs de la chaîne cryptée passent au ralenti, au "révélateur" la moindre des décisions de hors-jeu qui, sifflé, devient un fait de match majeur. Pour les marchands de spectacle, tout incident fait parti de l'emballage-cadeau-"pour nos abonnés", alors pérorer des quarts d'heure additionnel sur un hors-jeu qui a été sifflé alors que B.kouassi partait seul au but pendant qu'il ne se passe rien en bas est tout aussi révélateur de la dramaturgie de notre zéro-zéro show.
C'est à mettre, je crois, en parallèle avec le fumeux débat sur la vidéo. Je m'y oppose pour trois raisons.
-d'un point de vue morale, l'éthique du sport veut que le sportif soit capable de remettre la décision à un être humain faillible comme lui, on respecte l'adversaire et l'arbitre à qui j'admets la dignité et l'honneur et la grandeur d'esprit de l'impartialité.
-d'un point de vue pratique, le fossé entre le monde amateur et professionnel ne doit pas se creuser car c'est un jeu, avant tout, qui ne doit sa fortune que parce qu'un jeune vézérontin ou bolivien peut s'identifier avec les vedettes. Ils font la même chose. Le football est un sport de ue simple et magique que Thierry Henry pratique sur le bitume de sa cité et la pelouse d'un stade olympique.
-d'un point de vue politique. Le lobby intense des médias (du latin intermédiaire) est là pour nous rappeler qu'ils veulent le contrôle , que ce sont eux qui doivent avoir le maître mot, être l'intermédiaire incontournable sans qui il n'y aurait aps de match, que ce sont les yeux de la technique qui surveillent. L'usage de la technique dans le monde sportif, par le biais du dopage, montre son aspect néfaste.

Le football est un sport de gentlemen (hormis B.Kouassi) alors respectons les arbitres.

Jules Deschanels

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