L'armée d'occupation des deux principaux camps politiques a bien balisé le terrain médiatique, afin d'y concentrer les forces de la campagne.
Petit exemple d'élimination symbolique.
A l'assistance curieuse, nous signalons l'intérêt du programme de radio, "on refait le monde", aimable café du comptoir entre gens de la presse, diffusé hier. Petit exemple d'élimination symbolique.
Le dysfonctionnement du journalisme ne se cache plus, hélas, et s'étale complaisamment dans la bonne humeur de ses fautes. Ainsi, chacun des quatre intervenants y avouaient de ne pas s'être déplacé à la énième proclamation de candidature du ministre de l'intérieur, alors qu'ils le commentèrent abondamment. Ils reconnaissaient que de toute façon les seules images fournies par le parti étaient suffisantes et que pour une équipe de télé, les "conditions étaient difficiles", donc aucune image dissidente ne nourrissait leurs impressions, de ce fait avouait sans rire un type du figaro, il avait du mal à choisir des photos qui étaient dans toutes les gazettes, semblables. Un autre intervenant rappellait sans s'étouffer d'indignation qu'il y a vingt ans, ils avaient déposé les caméras au pied de l'Elysée parce que l'équipe de Mitterrand voulait orienter les prises de vue. En effet, que dirait-on si c'était la Cgt la seule habilitée à fournir les images des manifestations?
Par ailleurs, outre le fait qu'ils ne nient pas l'indéniable qualité des équipes de communications des deux prétendants les plus médiatiques, il s'épanchent longuement sur le duel annoncé, même lorsque le sujet de discussion proposé est "les trente-six autres candidats". Si l'animateur tente de recentrer le débat, l'ancien directeur de l'information de Antenne 2, "de Villiers, pourquoi en parler?" (le droit à l'information ?...). Enfin, Serge July a déclaré que les deux seuls événements ont été créés par les candidats en tête des temps d'antennes, de toute façon.
Cette émission ne fut que la preuve de l'omnipotence de la classe médiatique à choisir d'eux-mêmes la campagne.
