Samedi, sur le boulevard A###, chez un brocanteur bien établi, j'ai trouvé trois vieux exemplaires qui vont rassasier mes soirées de ligue des champions.
Les éditions du Rocher propose Histoires désobligeantes de Léon Bloy, un exemplaire de 1947 pour un euro cinquante. Les quatre premières pages ne sont pas découpées par le haut, mais le texte se lit très bien, ce que j'ai pu constater sur un banc de la galerie marchande situé au boulevard Sylvain D### en lisant l'introduction intitulée L'enragé volontaire ou la conspiration du silence ("j'ai le fanatisme de l'ingratitude", hum, délicieux, "on a cru bêtement, il est vrai, que le silence me tuerait. C'est vouloir empoisonner un crocodile avec du bouillon de crapaud"). Dans ma besace, il y a aussi journal d'un allemand souvenirs 1914-1945, de Sebastian Haffner pour trois euros cinquante, une belle affaire... Finkie en a beaucoup parlé dans ses émissions, un livre témoignage sur la vie banale et atroce sous le nazisme, probablement plus réaliste et accablant que les bienveillantes, par bien des égards trop sensationnaliste. Si vous étiez là, je vous en lirez bien un bout. Arrête contre arrête, j'ai mis un exemplaire de Une femme à sa fenêtre de Pierre drieu la Rochelle, eu pour une poignée de cent dans une édition Gallimard des seventies. J'ai un petit faible honteux pour drieu la rochelle, que je lis à intervalle régulier dans des moments d'attente et qui en plus ne me permet pas de briller en société. Je demanderais peut-être à NV (le haut-fonctionnaire) ce qu'il a pensé de cette histoire. Ne pas croire que les livres de Drieu sont interchangeables comme L'homme couvert de femmes à sa fenêtre ou encore La comédie de l'homme à cheval trompé, cela n'aurait aucun sens. Puis, j'ai craqué pour un livre bon marché, un manuel pour apprendre une langue en quarante leçons des annés quatre-vingt dont je crois bien plus à la magie que des slogans de campagnes.
