A propos d'une femme à sa fenêtre

30/05/2007 12:01
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Nous reçûmes une lettre, non pas d'accompagnaman qui doit désormais se la couler douce avec sa marmaille proliférante, mais d'un vieil écrivain mort.
Pascal a dit : "On n'aime jamais personne, mais seulement des qualités."
Et dans un passage terrible, il démontre qu'on ne peut pas aimer quelqu'un pour lui-même, mais pour ses qualités apparentes. Car, par exemple, ôtez à un homme son intelligence, il devient choquant - "injuste", dit Pascal - qu'une femme intelligente elle-même continue à l'aimer. J'ai toujours été persuadé et blessé de cette vérité et je rêvais depuis longtemps d'inventer une fiction où elle éclatât d'une façon frappante.
Au cours, d'un voyage en Grèce, j'ai cru la trouver. J'imaginai une femme jeune, jolie, riche, Marquise Santorini. Un hasard lui fait arracher des mains de la police d'Athènes, où son mari est diplomate, un jeune communiste Michel Boutros. quelle qualité peut-elle donc aimer dans cet homme qui la froisse dans tous ses préjugés? C'est un beau garçon? Oui, mais l'explication est insuffisante, car Margot est une femme difficile. Elle croit deviner en lui un homme d'avenir qui deviendra un grand chef et avec qui elle courra une forte aventure.
Boutros, de son côté, aime Margot, mais il devine ses mobiles. Très exactement, il comprend que si Margot l'aime, c'est parce qu'il est demeuré le bourgeois qu'il était avant de devenir communiste. Il s'en effraie.
Le noeud de mon livre est donc là : est-ce que Boutros inspiré par l'antique Pythie qu'il va avec Margot consulter à Delphes, acceptera cette loi que la femme, toujours imprégnée d'un puissant réalisme, ne peut aimer un homme que pour sa force et son prestige?

P.D.L.R.

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