l'avenir du Kosovo

25/03/2006 11:38
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Notre pool d'experts internationaux a dépêché almendralejinho, spécialiste de haut vol des balkans pour une rapide mais précise, comme un double enchaînement crochet droit double contact gauche, regard à droite, regard à gauche Maloudéen, explication sur la résolution du conflit du Kosovo
L'avenir du Kosovo est en cours de négociation, le profil du continent européen en suspens.

Le Groupe de Contact pour le Kosovo (France, USA, Allemagne, Russie, Italie, GB) a choisi d'ouvrir les négociations concernant l'avenir de ce territoire, disputé entre serbes et albanais depuis des années, et qui fut le théâtre à partir de 1989 de nettoyage ethnique et de crimes contre l'humanité perpétrés par le régime de Milosevic. Ces négociations font suite aussi à la campagne de bombardements aériens surmédiatisée de l'OTAN, décidée sans aval du Conseil de sécurité, et à plus de six ans de présence internationale, en la personne morale de l'Onu qui administre le territoire tant bien que mal.

La partie n'est pas gagnée: d'un côté, les albanais, représentant 90% de la population, ne veulent rien accepter d'autres que l'indépendance. De l'autre, les serbes, en minorité, mais disposant du droit international avec eux et de la présence de nombreux sites de l'église orthodoxe sur le territoire, considéré à juste titre comme le berceau de la Serbie. Entre les deux, l'envoyé spécial du Secrétaire-général des Nations unies, chargé de trouver un terrain d'entente. Il est aidé en cela par le Groupe de Contact, dont les membres affichent leur unité. Ils veulent une solution « négociée, réaliste » et qui permettrait d'établir « un Kosovo mutli-ethnique », qui ne porte pas atteinte à la stabilité de la région.

Tout un programme. A demi-mots, les russes refusent d'aller trop vite, contrairement aux américains et anglais qui souhaitent offrir l'indépendance le plus rapidement possible. La France, dans une posititon médiane qui lui va bien, souhaite offrir toutes les garanties pour la stabilité de la région, appelle belgrade et pristina à faire des concessions. Rome reste silencieuse, trop occupée à regarder Berslusconi à la télévision. Tout devrait être terminé pour la fin de l'année 2006. En théorie.

Ces négociations sont exemplaires de l'état des rapports de force et des tensions qui existent sur le continent européen. Les relations transatlantiques sont actuellement excellentes, paris, Berlin, Londres, Rome et Washington s'appellent régulièrement, et partagent les mêmes vues, notamment celle que les Balkans constituent désormais l'arrière-cour uniquement de l'Union européenne. Putin, que l'indépendance laisse de marbre, répète régulièrement devant les médias que si le Kosovo devenait indépendant, rien ne pourra empêcher les régions majoritairement peuplées de russophones de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Nord de largeur leurs amarres géorgiennes. Une stratégie à double tranchant pour Vladimir, qui a tendance à oublier le vacarme de la Tchétchénie.

Bruxelles ne fait pas de remous, mais s'active en coulisse, qu'on se le dise. Car la souveraineté du Kosovo devrait faire long feu : le projet est de l'intégrer le plus vite possible dans l'UE, sans que les albanais aient eu le temps de dire ouf et les serbes de l'envahir. Entre temps, un nouveau challenge se sera posé à l'Union : celui de remplacer l'ONU qui administre le territoire. Après avoir joué les gros bras en Iturie au Congo, et les policiers en macédoine, en Bosnie, ou en Palestine, l'UE va recréer à Pristina, ce qu'elle sait si bien faire à Bruxelles : une administration.
Nous sommes confiants.

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