March 2006


Rencontre avec l'ours polaire....

26/03/2006 15:50
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Extrait du journal de bord de ma randonnée au Spitzberg en aout 2004 par mon guide Pascal Lacanal

Rencontres
avec des ours
Journal du Spitsberg – Pascal Lacanal

Vendredi 27 août
12 heures – Au quatrième jour, sous le pic de Kolberget qui domine le site à l'abandon de Grumantbyen, nous avançons sous un crachin ordinaire.
Toute la matinée, nous avons suivi l'ancien chemin de fer qui desservait le port minier d'exportation sur la Colesbukta, la baie du charbon. L'itinéraire suit le trait de côte et une galerie de bois protège toute une section de la voie sous un fort escarpement menaçant. Au début, il est plaisant de se faufiler dans ce couloir de madriers mais à sauter d'une traverse sur l'autre le jeu devient vite fastidieux. Parfois les ouvrages sont avachis et il faut se courber ou bien s'écarter pour pénétrer à nouveau dans le boyau en clair obscur ; une autre fois encore, c'est un pont qui n'enjambe plus un ravin, alors on descend, on remonte et on entre à nouveau sous la voûte. Le travail du gel a déformé celui des hommes, ainsi le ballast a gonflé, s'est déplacé ou s'est effondré ; les rails gondolent, divaguent inutiles. Un outil oublié, des isolateurs de porcelaine blanche sur une ligne téléphonique coupée, des boulons rouillés, un wagonnet basculé, on cherche les fantômes. Nous sortons au jour sur une terrasse assez large où la voie peut enfin circuler sans protection. Sur une plateforme de briques gagnée par la végétation, un lit en fer se détache sur fond de mer. La maison a sans doute été récupérée, par contre le couchage n'en valait plus la peine. Et toujours nous cahotons, traverse après traverse. Enfin nous pensons apercevoir Grumantbyen quand la falaise se redresse et vient barrer la vue. A présent, c'est un percement en béton dans lequel il faudrait se glisser. Avec mes bottes, je m'avance dans l'eau qui occupe la base du tunnel. A quelques pas, une vieille neige dure obstrue totalement le passage. A l'extérieur, Olivier tente un contournement à flanc de montagne, or il revient déjà, la pente est trop forte. Il nous a donc fallu grimper de face sur ces éboulis mêlés de terre, aussi relevés qu'une échelle. Pour la première fois depuis le départ, Christophe accuse le coup.
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12 heures 20 - A presque deux cent mètres d'altitude je cherche mon chemin dans une brume qui s'épaissit au fur et à mesure de l'ascension. Puis, la pente s'adoucit et j'essaie de lire dans les lichens épais un vague piétinement de la végétation, une ombre de sentier. Nous atteignons un petit replat et tout d'un coup me vient au nez cette odeur unique et inoubliable. Aucun doute, l'effluve est puissant, la preuve certaine d'une urine d'ours toute fraîche. Le groupe se resserre, Frédéric rappelle son père à l'ordre : « Allez Papa, déconne pas ! » mais Jacques le rabroue, il en a vu d'autres. Pluie ou pas, je déshabille Carabine de sa housse. Nous n'y voyons pas à cinquante mètres et je n'aurai peut-être pas beaucoup de temps pour envoyer la première sommation.

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Bientôt nous trouvons le profond vallon qui relie l'ancienne station minière de Grummant aux terrains d'exploitation situés vers le col qu'il me faut trouver. En perdant le moins de hauteur possible, nous nous dirigeons d'abord vers le cours d'eau. Avant de rejoindre celui-ci, dans un creux du versant, abrités du vent, nous mettons en route le brûleur pour une soupe chaude salutaire. Il pleut.
Nous reprenons la montée. Il est 14 heures et nous avons pénétré dans ce plafond nuageux si ordinaire au Spitsberg. Pas trop d'inquiétude. Nous sommes maintenant contraints de souvent marcher dans le torrent pour ne pas nous écarter du vallon. Soudain, Frédéric nous arrête. Un bruit ! Bruit de pierres. Des pas dans les pierres. Ça vient de ces éboulis noirs, or nous n'avons pas trente mètres de visibilité. J'appelle, mais le coton des nuées étouffe ma voix. Je n'ai encore jamais vu de renne dans des moraines sans végétation. Alors...
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Merci a mon guide Pascal ainsi qu'a mes amis Jacques,Frédéric et Olivier.

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Randonnée Groenland 2005

22/03/2006 19:42
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Pour les amateurs du grand Nord cliquez ici
Le recit de mon trekking groenlandais par mes amis du Jura.
Merci a Annie et au Bruno ainsi qu'a un guide exceptionel le Stéphane, et aussi notre ami belge Pierre .
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