Supertramp : band of the century (1/15)

01/01/2009 23:55
850 lectures
1970 : Supertramp
Je réédite en tout anonymat mes billets de critique sur les albums de Supertramp. Un par jour, tous les jours à 23:55, comme au bon vieux temps de leur première édition, il y a plus de 3 ans déjà. If anybody's listening...

Album éponyme pour la première réalisation du « groupe » si l'on peut déjà se permettre de l'appeler ainsi. En effet, ils ne sont à l'époque que quatre (au lieu de cinq durant la période la plus faste) et seuls les deux leaders resteront après les deux premiers albums du groupe puisque Richard Palmer (guitare) et Robert Millar (percussion et harmonica) auront tôt fait de se séparer de leur camarades devant le maigre succès du premier opus.

D'une source proche de l'inspiration blues de Rick Davies, l'album porte plusieurs couleurs, mais déjà une certaine « particularité Supertramp ». Les sonorités instrumentales d'une part, mais encore plus la voix si particulière du charismatique chanteur Roger Hodgson, montrent à qui veut bien faire se repencher sur les premières productions du groupe que l'album porte bien les germes de ce qui fera le succès de l'album Crime of the Century (1974). Assez anachronique pour l'époque, le style Supertramp devra encore attendre quatre années avant de s'imposer.


http://www.artistdirect.com/Images/Sources/AMGCOVERS/music/cover2...


Plusieurs morceaux lents pour cet album, et pas vraiment de « lâchage » auquel nous a habitué Rick Davies par la suite, c'est ce que l'on retiendra de cet album. Surtout porté sur la guitare électrique (le groupe n'étant pas encore pourvu à l'époque de son trublion de saxophoniste multifonctions John Helliwell), les mélodies sont résolument rock, très progressives (au sens premier du terme, car l'on ne peut clairement pas parler ici de rrock progressif), quoique un peu trop douces dans l'ensemble. Surtout, elles présentent de multiples tableaux comme par exemple dans try again, un titre de douze minutes qui fait la part belle aux instruments, à l'instar de l'album opéra rock Brother where you Bound quinze ans plus tard.

Le groupe essuie donc avec cette réalisation son premier échec, il se dira même que les concerts de Supertramp de 1973 (avant Crime of the Century, donc) comportaient plus de personnes sur scène que de spectateurs. Heureusement pour le fan que je suis, les deux leaders Rick Davies et Roger Hodgson n'ont pas baissé les bras...


Le premier album du groupe comporte 10 titres :

SURELY (intro) : petit couplet d'une demi-minute qui introduit avec douceur cette album, et surtout qui permet de lui donner une unité grâce à la reprise de ce thème en dernière piste. Somme toute une chose assez courante chez les groupes se réclamant progressifs, Alan Parsons Project le faisant par exemple sur tous ces albums ou presque.

IT'S A LONG ROAD : mélodie entraînante et swing impressionnant pour cette chanson menée par un claviériste déjanté. Rapide dans les passages instrumentaux, plus lent quand la voix vient les recouvrir, on appréciera les quelques changements de rythmes qui rendent le tout moins monotone et surtout moins « classique ».

AUBADE : chanson calme une nouvelle fois, une voix lunaire sur une guitare assez berçante. Ca me rappelle un peu la voix que prendra Michel Polnareff quelques années plus tard pour chanter sa lettre à France, le dressage de poil en moins, pour ce troisième titre.

WORDS UNSPOKEN : magnifique slow du groupe qui réalise là un titre qui ne se démarque pas forcement de ceux de l'époque, mais qui est terriblement touchant. Two thumbs up pour l'interprétation Roger Hodgson.

MAYBE I'M A BEGGAR : là encore un Roger Hodgson dont on ne peut qu'être admiratif. Véritablement touchant encore une fois. Douceur, tendresse même, dans la mélodie, et surtout des changements de tempo surprenants (on croirait une cassette qui commence à se mettre en marche, avec un son de plus en plus rapide), bref une petite merveille à découvrir.

HOME AGAIN : une fois n'est pas coutume, une chanson douce. Un chanteur qui encore une fois joue sur son souffle pour donné à l'interprétation quelque chose d'intéressant, de propre au groupe.

NOTHING TO SHOW : l'erreur de l'album. Pour moi qui n'aime pas les mélodies et les textes qui tendent vers le psychédélique, je suis servi. Une instrumentalisation saccadée couverte de paroles qui tournent quasiment sur les trois mots du titre ; ce genre de chanson désagréable qui une fois entendue ne peuvent plus être sorti de la tête, mais par laquelle on ne peut qu'être agacé. Brrrh ! Heureusement, un passage instrumental plus pinkfloydesque, toutes proportions gardées, vient sauver le tout vers la fin.

SHADOW SONG : petite douceur encore une fois, agréable, surtout après le désastre de la piste précédente. On notera un bon mélange des différentes voix du groupe. L'apparition d'instruments à vent est aussi bienvenue.

TRY AGAIN : marathon de douze minutes aux multiples facettes mais avec un thème récurrent. Rien de plus à ajouter si ce n'est qu'au milieu on a le plaisir d'entendre une mélodie qui ressemble comme deux gouttes d'eau à mon morceau favoris de musique baroque : la fugue (celle suivant la toccata) de J.S. Bach, suivie d'une sorte d'improvisation guitare rock très bien menée.

SURELY : comme prévu on retrouve ici le thème initial de l'album. Cette fois-ci développé, il devient un slow qui ne doit son originalité qu'à son séparation en deux par un blanc d'une dizaine de secondes. Plaisant, mais pas de quoi pavoiser.

Simon_

Commentaires (0)

Flux RSS
  • Aucun message pour l'instant.

Commenter

Flux RSS garkham_250.JPG

garkham

Voir son profil complet

Chargement... Chargement...