October 2006


Vignette Papini #6 : Jean-Pierre Papin

24/10/2006 21:15
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Digest :

« Je m'appelle JPP / je suis né à Valenciennes / un jour j'ai eu un beau ballon / pour mon Noël... »

Tordons le cou à la légendaire chanson des Guignols : JPP n'est pas né à Valenciennes, mais à Boulogne-sur-Mer, patrie de Franck Ribéry – avec lequel il partage un sens subtil de l'approximation syntaxique et de l'acrobatie verbale.

L'énumération des étapes de sa carrière de joueur ressemble à un crescendo à la Bach (Jean-Sébastien, pas Jacek) : INF Vichy, Valenciennes, FC Bruges, Marseille, Milan AC, Bayern Munich.
La suite ressemble plutôt à du Obispo (oui, oui, Pascal) : Bordeaux, Guingamp, FC Bassin d'Arcachon-Cap-Ferret.

Revenons dans le détail sur cette extraordinaire carrière qui va faire de notre JPP l'un des plus grands footballeurs français de tous les temps.

Bien que formé à l'INF Vichy, il ne rejoint pas Laval mais Valenciennes, qui n'est pas sa ville natale (je le rappelle pour les distraits) mais celle où il va enquiller les buts en 2 saisons de D2 face à des formations aussi redoutables qu'Abbeville, Quimper ou Orléans, et où il va se faire remarquer par le prestigieux FC Bruges et son légendaire maillot bleu ciel – bleu nuit.
Dans la Venise du Nord, JPP ne fait pas dans la dentelle et offre aux Flamands tout sauf une saison blanche (de Bruges – ah ah) : il marque but sur but, y compris en Coupe d'Europe (à une époque où c'est encore une tradition française que de se faire éliminer par le Valur Reykjavik), et gagne le droit de participer à l'été 1986 à un stage de coiffure d'un mois au Mexique offert par Henri Michel.

A son retour du pays des sombreros et de la turista, on se l'arrache : c'est finalement l'Olympique de Marseille, sur lequel Nanard T. vient de faire main basse, qui emporte le morceau en l'extirpant in extremis des griffes monégasques.
Et c'est bien sûr au Vélodrome qu'il va devenir la star incontestée du football français : il alignera cahouètes, pralines et autres amuses bouches avec une régularité de métronome.
L'hégémonie de l'OM sur le foot français est totale, et le Cacolac coule à flot.
Il sera 5 fois de suite meilleur buteur du Championnat de France et remportera même le prestigieux Ballon d'Or européen en 1991. Il aura enfin l'immense talent de s'éclipser juste avant la fameuse saison 1992-93, et ne sera jamais rattrapé par les relents méphitiques de victoires entachées de soupçons ad eternam et d'enveloppes enterrées dans la cabane au fond du jardin.

Car en 1992, c'est un défi d'une toute autre nature qui l'attend : s'imposer au sein de la meilleure équipe du monde, le Milan AC, aux côtés du joueur le plus classieux de l'histoire du football, Marco van Basten.
JPP passe deux saisons étranges : la moitié du temps sur le banc, l'autre moitié sur le terrain à marquer des buts de folie.
Les Italiens se demandent s'il ne confond pas les mots « cannonieri » et « canelonni ».
Diminué par une bronchite qui durera deux ans et qu'il ne voudra pas soigner (je joue San Siro, qu'ils ont dit), Papin quitte le Milan AC et rejoint le Bayern de Munich.

En Bavière, JPP ne goûte guère le régime Spaten-Löwenbräu-Paulaner ; son Cacolac lui manque.
Au bout de 2 saisons ratées, il retourne en France, et c'est avec stupéfaction qu'on le découvre peroxydé sous l'immonde maillot Waïtiti des Girondins de Bordeaux.
Il reste deux ans, le temps de s'attacher à cette région, fait un dernier tour de piste sous les couleurs de Guingamp et décide qu'il est temps de se Rippozer : à 35 ans, JPP met un terme à sa carrière de footballeur professionnel.

Certains chiffres laissent rêveurs quand on les compare : Jean-Pierre Papin : 50 sélections – Frank Leboeuf : 50 sélections...

Quant à sa carrière d'entraîneur professionnel, nous pourrons tous dire avec émotion que c'est au Racing que nous l'avons vu naître.
Grâce au banco de Ginestet, qui a décidé de ne pas faire appel à l'un des habituels mercenaires qui font le tour de France des bancs de touche, mais plutôt à un jeune coach inexpérimenté à ce niveau.
On peut d'ailleurs constater que JPP n'ayant pas eu une réputation d'« entraîneur né » comme d'autres ont pu l'avoir, il n'a pas immédiatement commencé sa carrière d'entraîneur dans un club prestigieux.
Il a au moins eu le mérite de commencer par la base, en n'hésitant pas à mettre les mains dans le cambouis du monde amateur (on attend toujours que certains « entraîneurs nés » en face autant, comme par exemple un certain Laurent B. du côté de l'Olympique d'Alès...).

Vous trouverez peut-être que je n'ai pas été très « mordant » avec JPP ; mais il faut quand même rappeler que c'est le footballeur le plus prestigieux qui soit jamais passé par notre club (n'en déplaise à un certain Gilbert G. de Neudorf). Ca impressionne...

Bon, assez ciré les pompes comme ça, l'heure est venue de le tailler un peu quand même...



Qualités de joueur : seul joueur au monde à comprendre ce langage particulier qu'est le «Krissouadeule».

Défauts de joueur : a préféré faire la bise à Mitterrand plutôt que de lui rouler une pelle comme l'aurait fait Canto.

Qualités d'entraîneur : a tout de suite vu ce que Gmamdia apporterait à l'équipe professionnelle cette saison.

Défauts d'entraîneur : n'a pas tout de suite vu ce que De Gea n'apporterait pas à l'équipe professionnelle cette saison.

Signe particulier : a longtemps porté le brassard de capitaine le plus laid du football français (un genre d'immonde foulard Hermès offert par sa rombière).

Geste technique de joueur maîtrisé : s'il est un geste qu'il a maîtrisé, c'est bien celui qu'il a inventé et qui porte son nom : la papinade. Rappelons aux plus jeunes que ce geste consiste à frapper la sphère dans les positions les plus improbables et au défi de toutes les lois physiques connues à ce jour pour l'envoyer finir sa course à l'endroit exact où se rejoignent la barre transversale et le montant vertical du but.

Geste technique de joueur non maîtrisé : l'amorti de la tête de la canette vide suivi d'une reprise de volée l'envoyant directement dans le conteneur à verre (ou dans la gueule de l'envoyeur).

Geste technique d'entraîneur maîtrisé : renvoyer ses hommes à leur nullité crasse de joueurs de Ligue 2 en frappant des Exocets avec ses mocassins sous les clameurs du public de la Meinau lors des séances d'échauffement d'avant-match.

Geste technique d'entraîneur non maîtrisé : l'accroupissage dans la zone technique pour se mettre à la hauteur de son duo de catcheurs Lacour-Cohade.

Son match référence (joueur) : France-Canada (Coupe du Monde 1986) où il préserve la qualité des relations diplomatiques franco-canadiennes en évitant au match de se terminer sur un score de 8 à 0 pour la France.

Son match catastrophe (joueur) : on hésite entre la finale OM-Milan qu'il commencera sur le banc et le France-Bulgarie de sinistre mémoire qui le privera de la virée au Nouveau Monde avec Picasso et son équipe de peintres.

Son match référence (entraîneur) : en 8ème de finale de la Coupe du Sud-Médoc, la victoire en 3ème mi-temps contre le FC Surfeurs-Lacanau-Océan par 27 bouteilles d'Entre-Deux-Mers à 26.

Son match catastrophe (entraîneur) : en ¼ de finale de la Coupe du Sud-Médoc, la défaite contre l'AS Ostréiculteurs-Andernos suite à l'ingestion par ses joueurs d'huîtres pas fraîches.

Surnoms ridicules : les Guignols l'ont fait avant moi... Allez, pour le plaisir : Patator, P-A-P-1, STO, J'en Peux Plus

Avenir probable : en 2012, il dirige toujours le Racing qui reste sur sa 3ème victoire d'affilée en Ligue des Champions sous ses ordres. Son entente avec le manager général Arsène Wenger est excellente. Il refuse les offres du Bwin-Milan, du Siemens-Real et du Smirnoff-Chelsea parce qu'il « adore les bradwurcht ».



http://www.guignols.com/images/papin.gif

Baudelaire du jour...

16/10/2006 17:31
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Aujourd'hui, mon boss m'a dit « bosse, Matteo ! ».
Mais comme il n'a pas dit Jacadi, j'ai décidé de ne pas obéir à son injonction et de revenir vous casser les... pieds avec Baudelaire.

Don't worry, je serai bref.
J'avais juste envie de faire partager le bonheur que me procure le petit texte suivant, tiré des Petits Poèmes en Prose.
Ou comment, avec une économie de mots et un style épuré, atteindre au sublime.



L'Etranger


Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis? Ton père, ta mère, ta soeur ou ton frère?
– Je n'ai ni père, ni mère, ni soeur, ni frère.
– Tes amis?
– Vous vous servez là d'une parole dont le sens m'est resté jusqu'à ce jour inconnu.
– Ta patrie?
– J'ignore sous quelle latitude elle est située.
– La beauté?
– Je l'aimerais volontiers, déesse et immortelle.
– L'or?
– Je le hais comme vous haïssez Dieu.
– Eh! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger?
– J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages !



C'est pas la classe mondiale, ça ?


Sinon, j'ai relu un article d'une mauvaise foi drôlissime de Houellebecq intitulé Jacques Prévert est un con. Il me fera toujours marrer, celui-là !
Baudelaire, Houellebecq et Prévert, les trois plus grands poètes français ?
(cette nouille de Michaux est belge)

Promis, mon prochain billet, c'est une Vignette Papini, et pas n'importe laquelle : JPP himself !


http://www.nazeman.org/images-mini/nuages/nuages-012.jpg

Charles Baudelaire (1821 - 1867)

11/10/2006 22:06
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Attention, ceci est un billet sérieux.
Homme de peu de foi, passe ton chemin et va chercher bonheur sur les blogs de fan2machinchose ou de louloutte68.

Car je vais sortir mon petit couplet sur Baudelaire.
Je n'ai pas honte de le dire, Baudelaire accompagne ma vie.

Avant de donner son nom à des collèges de ZUP, Charles Baudelaire fut l'un des esprits les plus brillants à avoir traversé la littérature française, pourtant fort bien pourvue en la matière.
L'auteur des Fleurs du Mal est en effet le poète ultime.
Loin de la poésie des farandoles naïves et des illusions sucrées, loin des petits princes et des moutons, il extrait la substantifique moelle de l'existence et la donne à voir telle qu'elle est ; ses poèmes évoquent de manière subtile et désabusée le désir et la frustration, la passion et l'abandon, la mélancolie et la mort.
Ses textes qui sentent le stupre et la charogne élèvent le cynisme au rang d'art majeur.
Baudelaire parvient à décrire sans artifices la réalité de la vie et à la transcender pour atteindre au sublime et à l'universel.
Absurdement catalogué comme un poète pour adolescents romantiques et morbides, ce génie visionnaire a livré une oeuvre de toute beauté, dont il n'y a aucun équivalent en langue française.
On pourrait voir en Houellebecq un genre de continuateur, du moins dans l'esprit, si ce n'est dans la lettre (le style neurasthénique caractéristique de son époque faisant pâle figure à côté de la flamboyance du Maître).

Si je disais un peu plus haut que Baudelaire m'accompagne, c'est parce que j'ai le sentiment qu'à chaque situation (je dirais même à chaque sensation) de ma vie correspond l'un de ses textes.
Ils ont en effet un pouvoir d'évocation d'une telle puissance que j'ai l'impression d'entrer en résonance avec eux.
J'invite ceux qui croient que je fume du libanais à se rendre compte par eux-mêmes de la profondeur métaphysique de cette oeuvre définitive.

Mon « Baudelaire » du jour serait le poème suivant, un classique qui a fait suer des générations de lycéens :


A une passante


La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d'une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ;

Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.

Un éclair... puis la nuit ! - Fugitive beauté
Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?

Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être !
Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais !



Sinon, à part ça, je voulais aussi signaler que j'aime beaucoup la chanson de Wham ! « Where Did Your Heart Go » (rien à voir, je sais).


http://baudelaire.litteratura.com/images/s/portrait_.jpg

Vignette Papini #5 : Pascal Johansen

10/10/2006 13:22
1.839 lectures
Digest :

Né en 1979 dans notre bonne ville de Kôlm'r, le jeune Pascal commence comme tous les petits Alsaciens au FC Krummschuss.

Il est vite remarqué par les SRC locaux, puis par le RCS (heureusement pour lui, il n'embrassera pas la carrière de CRS).

Sur les bords du Krimmeri, Pagalou joue bien au ballon, et le tandem mafieux Proisy-Le Roy tente de le transférer à Bolton via Jersey sans réussite.

Il est toutefois remarqué par l'OM qui le recrute (Christophe Bouchet le présentera comme un « international danois venu d'un club allemand »).

Sur la Cane-Bière, Pascal nous fait un pastis. Harcelé par Alain Perrin (surnommé « le Vieux Porc »), il se démène sur le terrain pour échapper aux avances de son entraîneur.

L'arrivée d'Anigo (le « a » n'étant pas privatif dans ce cas précis) lui sera fatale et Pascal échappe ainsi au destin de proto-Ribéry qui lui tendait pourtant les bras.

La garantie de 2 ans étant échue, l'OM renvoie le colis au Racing.

De retour dans la capitale alsacienne, le Colmarois alterne le (très) bon et le (très très) mauvais.

Le Racing dégringole en Ligue 2 ; Pagalou rêve d'un départ et est contacté par les prestigieux clubs de la Jeunesse d'Esch, des Hamrun Spartans et du SV Linx.

Grognon, notre Pascal contractera une blessure sérieuse (entorse de l'ongle de l'auriculaire gauche) qui se révélera très douloureuse jusqu'au 31 août à 23 h 59 et qui disparaîtra comme par miracle le 1er septembre à 0 h 01.


Qualités : Alsacien, technique au-dessus de celle de Deroff et de Loué réunis, boute-en-train, rapatrié de la Commanderie

Défauts : Colmarien, grognon, soupe-au-lait, impact physique digne d'un pupille asthmatique, coiffure de kackes de sous-préfecture

Signe particulier : pareil à la ligne médiane, il divise les tribunes du stade de la Meinau.

Geste technique maîtrisé : la lippe boudeuse à la Jack Malone de « FBI Portés Disparus ».

Geste technique non maîtrisé : le transfert à Guingamp (retentera ce geste difficile au prochain mercato).

Son match référence : Pagalou demande à être rebaptisé officiellement « Johaninho » après son but « do Braziou » contre Metz (2-1) en 2006 (la préfecture du Haut-Rhin s'y opposera sagement).

Son match catastrophe : sachant son transfert à l'OM imminent, il se présente en tongs et caleçon de bain Snoopy sur la pelouse du stade du Ray en 2002 (défaite 0-4).

Surnoms ridicules : l'irritable d'Issenheim, Johansen et Pirlouit, Pagalou-lé-lé.

Expression adaptée : « Nul n'est prophète en son pays » (Saint-Luc). Dans la synagogue de Nazareth, Jésus est d'abord bien accueilli : c'est un enfant du pays, il est des nôtres ! Mais la prédication se termine mal, au point que l'auditoire envisage sa mise à mort. Ne pas confondre avec « Johansen est nul en son pays ».

Avenir probable : en 2027, Pascal (128 kg), devenu président des SRC, inaugure la Wolfberger-Arena, stade ultramoderne de 120.000 places destiné à recevoir les matches de Promotion d'Excellence contre Artzenheim, Guémar et l'Entente Hirtzfelden-Obersaasheim.



http://www.se-johansen.no/images/velkommen.jpg

Un héros très discret : Jean-Luc Lemonnier

07/10/2006 22:05
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En ces périodes de festivités et de congratulations diverses et variées, il m'a paru intéressant de mettre un coup de projecteur sur un de ces joueurs obscurs, qui, au même titre que les stars ou prétendues telles, ont fait, font et feront l'histoire du Racing.

Petits soldats aux états de service impeccables, héros très discrets, ils n'ont pas toujours eu en retour la gratitude qu'ils étaient légitimement en droit d'attendre.

Je voudrais donc évoquer ici le fabuleux destin de Jean-Luc Lemonnier.


Back in the future

Nous voici en des temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. A l'été 1987 exactement.
La situation n'est malheureusement pas neuve : le Racing est en 2ème Division (oui, pas en Ligue 2, en 2ème Division, marigot infect de 36 équipes – 2x18 – maelström bouillonnant composé d'équipes diverses et (a)variées).
Il entame sa 2ème saison d'affilée à ce niveau.
Retombé en D2 à l'orée de la saison 1986-87 et autoproclamé grand favori pour la montée, il s'est cassé les dents sur Abbeville, Saint-Dizier et tutti quanti.
Autant dire qu'il n'est pas fier de sa peu probante 9ème place.
Au début de la saison suivante, l'entraîneur a changé. Exit le Sphinx, place au rigoureux Franco-Polonais Henryk Kasperczak.
De même, l'attaque est remodelée, adieu Gudimard et Six, seul l'Allemand Reichert est conservé.
Une nouvelle ligne d'attaque est formée avec les arrivées de Cyriaque Didaux (Valenciennes) et de Jean-Luc Lemonnier (Le Puy).

Ailier de poche

Jean-Luc Lemonnier donc. Ailier droit au format de poche, formé au Havre, il arrive du club du CO Le Puy-en-Velay (ne riez pas ! Le club ponot – c'est comme ça qu'on dit – est à l'époque l'une des bonnes équipes de la D2 ).
JLL reste sur 3 bonnes saisons en Haute-Loire, et c'est tout naturellement qu'il accepte de rejoindre le club alsacien pour franchir un palier.
Ce qui sera fait haut la main.
Vif, rapide, technique, infatigable, il va être l'un des grands artisans de la remontée du Racing à la fin de la saison 87-88.
Il est l'archétype de l'ailier de l'époque (à l'image d'un Amisse ou plus tard d'un Cocard) : dribbleur, provoquant balle au pied, centre de gravité bas, qualité de centre et de passe très élevée et sens du jeu offensif.
Il dispute 32 matches de D2 cette saison-là, marquant 5 buts et donnant un nombre appréciable de passes décisives aux canonniers Reichert et Didaux.
Il finira champion de France de D2, vainqueur en finale de l'armada sochalienne de Sauzée, Paille, Rousset et consorts.

Pas un match en D1

A l'entame de la saison suivante, les supporters du Racing sont étonnés de constater que le club a recruté un joueur au profil quasi identique à celui de Lemonnier : il s'agit du jeune Jean-François Péron, arrivé de Dunkerque (D2).
Et de fait, c'est Péron qui joue. Et lui seul.
Lemonnier ne disputera pas le moindre match en D1 avec le Racing.
Comprenant vite que les dés sont pipés, il quitte le club à l'automne 88 pour rejoindre Perpignan en D2.
On perd ensuite sa trace (Perpignan étant descendu en D3).
Son cas illustre bien l'erreur des dirigeants strasbourgeois de l'époque : n'avoir pas voulu faire confiance au groupe qui avait obtenu la montée en D1, à l'image d'un Juan Simon, jeté comme une vieille chaussette Adidas et qui disputera la finale de la Coupe du Monde avec l'Argentine deux ans plus tard.
Le recrutement clinquant de 1988 (Pita, Gillot, Bade, Mège, Ferri) fera un flop et le club redescendra illico presto en D2 pour 3 longues saisons.

J'espère avoir réveillé quelques souvenirs chez ceux qui fréquentaient la Meinau à cette époque-là et je les encourage à publier à leur tour un billet sur un joueur oublié qu'ils ont apprécié (Chapuis, Gmamdia, Dorsin...).


Le bilan de Jean-Luc Lemonnier avec le Racing :

32 matches de D2, 5 buts (contre Dunkerque, Guingamp, Rouen, Beauvais et La Roche/Yon)
5 matches de Coupe de France, 2 buts (contre Belfort et Bresles)
2 matches de finale de Championnat de D2
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