Hier ist der Stublog MEEM. Méwé.


Red is dead

23/05/2014 09:33
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On n'a plus le coeur à rire, les Choucroutiers sont dans l'ascenseur. Et, avant de dormir à la belle étoile de la DNCG, Sirius affronte l'Etoile Rouge de Belgrade-Saint-Ouen.

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De la supériorité de l'Alsace sur la Gascogne et le Languedoc réunis.

13/01/2014 17:44
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De la supériorité de l'Alsace sur la Gascogne et le Languedoc réunis.

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L'Alsace a inventé le foie gras

Toulouse et Colomiers dans sa proche banlieue appartiennent à la géographie secrète du pays, c'est un élément de la Façade Ouest. La droite qui nous lie à la Norvège et Gibraltar, donc une frange toujours un peu suspecte de parentés celtes et atlantiques.
La civilisation qui a semé des mégalithes de Carnac au Portugal devait avoir une idée précise de l'Ouest, devait l'habiter partout avec une seule langue, cuisine, marque de slip. Il est pourtant presque impossible d'en dégager l'essence; tout au plus sait on qu'elle inclut, dans une certaine proportion, de longues balades sur des bords de mer fortement ventés dans une végétation de bout du monde. On ne peut pas retenir un Ouestien saisi de la fièvre stupide du glouglou (ou du flocfloc) démesuré, et quand bien même il serait coincé à Montpellier, il ira s'abîmer dans la contemplation à la Grande Motte, ou même dans une baignoire.

Un caillou de plage le plonge dans le ravissement : pensez donc, il a traversé la mer entière ! Avec les moyens de locomotion qu'on devine ! Parti gros comme une montagne, il n'est arrivé là qu'au prix de ses dernières forces, pour se jeter dans la sandale dont il avait fait le but de son existence ; c'est un sédiment, c'est un fossile ! Ce n'est déjà plus le caillou ordinaire !

Mais sorti des promenades de bord de mer, la façade ouest ne tient pas à grand-chose. Il vaudrait mieux ne pas en parler du tout. Ce serait comme de dire que le grand Est n'est pas à faire, qu'il est Grenat par exemple, ce serait absurde. On ne saurait même pas trop quoi en faire, de la façade ouest, si elle persistait à exister. Le Québec est vendu; la Royale n'a pas pu prendre l'Angleterre; il y a les moissons à faire et Plus Belle la Vie c'est à Marseille et puis Thalassa avec les saumons d'Ecosse à trois yeux, on a déjà vu. Alors, on s'en moque de la façade ouest, on ne parle jamais que du « Norausud ».

Le Sud-Ouest a copié c'est sûr

On découpe donc l'Ouest en grand morceaux plus simples, qui en deviennent aussi plus petits ; d'abord le Nord-Ouest, qu'on va tout de suite laisser de côté, et puis le Sud-Ouest; il comprend les Landes, là le pinard, là c'est les ours, là encore c'est une ville, un département (il y en a plusieurs difficiles à placer; Tarn, Tarn-et-Garonne, Garonne toute seule, Marabout, Bout de Ficelle,...).

« Une ville », c'est beaucoup, on parle là de Toulouse ; mais mérité dans l'ensemble, car il a dû falloir du temps pour faire grossir le village, pierre après pierre. On n'a pas jeté ici des palais des milles et nuits comme s'il en tombait des poches (par comparaison regardons à Gand ce que c'est qu'un riche Flamand riche s'ennuie !). Il y avait quelques cailloux, la charrue en verse de gros parfois, il y avait du mortier en salive ou autre matière animale, il y aura donc une place (Capitole), un bâtiment (une mairie). Ce qu'on fait des cailloux ordinaires !

On compte dans les parages plusieurs maréchaux de France et d'Artagnan lui-même n'est pas très loin. En temps de guerre on est tout surpris d'en voir sortir de là des masses d'apparentés français, le coeur plutôt vaillant, les sentiments nationaux plutôt fiables. Ce sont là de bons points. On nous dit qu'ils sont issus d'une tradition religieuse compliquée et recluse, qui discutait de l'existence de Dieu, de mort et de ces sortes de choses mais la question cathare a été tranchée par la bombe au napalm il y a bien longtemps.

En revanche, tous sont pénétrés de fiertés et rivalités régionales incompréhensibles, qu'ils s'efforcent certes d'exprimer d'une manière proche du français universel, malgré l'accent, mais c'est peine perdue, le malaise s'installe. Car on sature rapidement de folklore pour s'inquiéter aussitôt de ce qu'il recèle de violence latente ; le Bordelais exècre le Toulousain, qui méprise l'Aveyronnais, qui lui-même l'empale, l'Ariégeois mange les tripes... c'est insoluble.
On n'essayera même pas d'attaquer les certitudes depuis l'extérieur tant le sérieux qui les entoure est menaçant. L'étranger n'a rien à dire, un « génocide linguistique » breton ou occitan est si vite arrivé.

Merci quand même pour l'évacuation en 1870

Prenons par exemple l'oeuvre de Claude Nougaro, de qualité certifiée par le syndicat d'initiative de Toulouse et environs. On ne peut tout simplement que le vénérer. Écoutons un peu son accent, « un torrent de cailloux roule dans ton accent » ; là, le Poète nous fait emprunter un long chemin imaginaire, est-ce une toux grasse, les glaires sont elles colorées, ou c'est un vilain calcul mal placé ? S'agit-il d'un bègue à la voix un peu épaisse ? C'est pas si limpide, un « torrent de cailloux ».

En fait il s'est probablement trouvé que Clauclau a aperçu, un jour, un torrent entouré de cailloux - c'est un modèle assez courant. Il faut même avouer qu'en parlant de torrent, on voit déjà un peu de l'eau dévalant sur des cailloux. Et il suffit ensuite d'admettre que les cailloux sont à la fois contenu et contenant et le « torrent de cailloux » est joué ! Quel maître, quelle image ! On songe au baudelairien « Le rire joue en ton visage, Comme un vent frais dans un ciel clair », mais le bruit en plus. Le Barbelivien du cassoulet a mis dans le mille ! Ce qu'on peut faire du torrent et du caillou ordinaires !

Déjà ivres de poésie, prenons encore ces trois phrases :

1) Parfois au fond de moi se ranime, l'eau verte du canal du Midi, Et la brique rouge des Minimes, Ô mon pays, ô Toulouse.
2) Parfois au fond de moi se ranime, l'eau marron du grand Canal d'Alsace, la brique de Sainte Marie aux Mines, oh gott verdammi, oh purée l'Alsace.
3) Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin, Plus mon petit Liré, que le mont Palatin, Et plus que l'air marin la doulceur angevine.

Une seule des trois phrases est musicale, ponctuée de rimes élégantes, repose sur des images simples mais magistralement agencée, une seule est splendide, n'est pas plate comme le Bassin Aquitain. Elle vous fera remporter un panier garni si vous la trouvez (demandez à racingstub.com). Et surtout, gare ! A ne pas honorer une fausse gloire locale prospérant sur la médiocrité et l'ignorance ! Ce serait comme continuer d'admirer Gilbert Gress après un 7-0 contre Istres, comme avoir affaire à un kakou ordinaire !

Sinon gagner la RWC c'est quand vous voulez

Voilà comment désamorcer les habituelles moqueries que rencontrent les petites bizarreries locales; par la Grandeur. Elle les fait même dépasser pour Flaubert, l'outrage pouvant grandir encore la grandeur.

Colomiers. Banlieue de Toulouse.

Colomiers. Stade de Séléry, devenu Michel Bendichou, du nom du mécène qui a fait de l'US Colomiers un grand club.

Colomiers, il y a dix ou quinze ans. Finale du Challenge européen 1998, gagnée contre Agen. Finale de Coupe d'Europe 1999, perdue contre l'Ulster. Finale du Brennus 2000, perdue contre le Stade. Français, le stade, forcément, on était là les premiers. Et puis si le Stade en question avait été toulousain, la banlieue aurait battu le centre ville, comme si Schilik battait le Racing en somme.

Colomiers à l'époque, une charnière Fabien Galthié-David Skrela. Des joueurs de devoir comme Francis N'Tamack, le frère d'Émile. Moins élégant, forcément, sauf à s'appeler Laurent Cabannes, on n'est pas aussi élégant qu'un ailier quand on est troisième latte.

Colomiers, l'antichambre du Stade, pas le plus ancien, le suivant du suivant (Bordeaux a précédé Toulouse, c'est normal, les Anglais ont toujours précédé les Espagnols). Combien de joueurs ont commencé à jouer avec Toulouse et puis, au milieu de l'adolescence, quand les filles du coin sont émerveillées de voir que le tas de graisse en face défonce les talonneurs d'en face, on leur dit d'aller ailleurs. Ailleurs, pour un gamin scolarisé au lycée Fermat, s'il est bon, c'est souvent l'USC-Que choisir. Bah justement, que choisir hormis le club de banlieue pas trop loin ?
Un exemple ? David Skrela. Le mec qui a joué à l'ouverture au Stade après Diego Dominguez. Le mec qui a raté quarante-huit pénalités à vingt mètres face aux perches contre l'Australie en 2008. Le mec qui chiale même quand il sourit. Bah il a fallu attendre presque la trentaine pour le voir jouer à Toulouse, pas en banlieue. Pas le plus beau à voir, mais rudement efficace au plaquage, sérieux dans le jeu, dévoué à son équipe. Humble. Columérin quoi, pas toulousain.

Un autre exemple de joueur incarnant les « Valeurs du rugby » © ? Jean-Luc Sadourny. Le mec qui a succédé à Serge Blanco sous le maillot au coq frappé du n°15. L'auteur de l'essai du siècle, en 1994, à Christchurch. Le joueur classe par excellence, je crois qu'à part Philippe Sella et Franck Mesnel, on n'a pas connu plus classe en France (et en Angleterre réunies, mais le seul joueur anglais élégant joue encore et parle mieux français que la moitié des stubistes, bien qu'il ait un prénom ridicule).

Encore un ? Fabien Galthié. Comme Sadourny, formé à l'USC. Toujours remplaçant au début des coupes du monde, toujours titulaire à la fin. Le mec qui sert les avants sous le déluge de Durban en 1995 pour pilonner les escrocs d'Invictus et Mandela ? C'est lui. Le coup de pied par-dessus la défense néo-zélandaise en 1999 qui finit dans la course de son futur coéquipier Dominici ? C'était lui. Le mec qui finit par devenir capitaine de l'équipe de France à 34 ans, en 2003, l'année de son seul titre en club ? Toujours lui. Le mec qui rit aux blagues de Matthieu Lartot qui répète à chaque matche que Jamie Heaslip est à la fête ? Encore lui, par solidarité. Galthié est classe et humble. Et presque loser. Comme l'USC.

Allez, un dernier pour la route. Éric Béchu. Il a été l'éducateur de Galthié, puis son adjoint entraîneur des avants de Montpellier. Il est mort, on a tous chialé. C'était un mec bien, je crois. Mais qu'on ait tous chialé, c'est certain. Bah les difficultés de l'USC à rester même en ProD2, ça nous fait chialer aussi, un peu moins mais quand même. Surtout quand on sait que le club est descendu de Top16 en Fédérale 1 quand son président emblématique Michel Bendichou est mort.

Colomiers, c'est un esprit de lose qui ressemble tellement au Racing que finalement, c'est comme si on avait un cousin dans le Sud Ouest.

Hey mais c'est quoi cette blague, c'est pas RCS Rugby contre USC le match ? Woptain les gars, je crois que j'ai poussé la lose encore plus loin que j'aurais dû.

C'est bien ce que meut Colomiers, un de ces si fascinants clubs de National, injustement méconnu. De ceux-là même qui font le caractère d'une compétition palpitante dont les connaisseurs louent le savoureux "fond de jeu" et son infinie richesse.
Alors que tout doit être employé pour éviter le CFA, où les clubs sont abjects, le Racing pourrait s'épanouir en National au milieu d'autres petits Colomiers. Et qu'est ce qui est petit d'abord ? N'a-t-on pas fait une sorte de club d'un caillou défiscalisé ordinaire ?

Merci à jpdarky et zottel

Pot-de-vin

16/05/2013 17:49
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Pas de billet ? Même sous la table ? Fichtre, diantre, sacrebleu, foutrecul et cornegidouille, dois-je dire !
Et bien qu'à cela ne tienne, nous ferons sans billet mais avec dignité.
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