C'est terminé

Même si plus personne ne faisait semblant d'y croire, se sont encore près de 20 000 personnes qui se sont déplacées hier après-midi pour une dernière de la saison aux allures d'enterrement. La faute aux demi-tarifs, à la bonne action envers la croix rouge ou un goût prononcé pour les mises à mort ? Il faut dire que les derbys de l'Est cette saison ont été fructueux puisque l'on se souvient de la première victoire en championnat (1-2) décrochée à Marcel Picot et de l'éclatante victoire en coupe de France (4-0) cet hiver. D'autant qu'on pouvait espérer un relâchement de Nancéens qui ont assuré leur maintien depuis plusieurs journées et qui viennent de succéder aux Strasbourgeois au palmarès de la coupe de la Ligue, une saison bien négociée pour un promu. Match de « gala » et quasi dénué d'enjeu donc, arbitré par monsieur Colombo.

Les deux formations rentrent timidement dans la partie même si Nancy garde bien le ballon et tente d'apporter le danger par ses deux pointes Kim et Kroupi. Il faut attendre la 17ème minute de jeu, et la première véritable occasion de la partie, pour voir Amara Diané ouvrir le score d'une tête à la reprise d'un centre venu de la gauche. L'Ivoirien se blesse sur cette action et l'euphorie (toute relative) sera de courte durée pour le public puisque, avant même le retour de l'attaquant sur le terrain, Élie Kroupi répond à Amara Diané en reprenant de la tête un centre venu de la droite. Revigorés par cette égalisation immédiate les Nancéens profitent d'une énorme erreur d'Abou Mosalem pour prendre l'avantage, Kroupi réalisant le doublé. Abou auteur de cette improbable perte de balle sera remplacé par Arthur Boka dans la foulée. A peine cinq minutes plus tard, une faute en pleine surface de Jean Christophe Devaux sur Kim permettra à Kroupi de réaliser le coup du chapeau. Avec 3 buts en moins d'un quart d'heure le match sent le roussi pour des Strasbourgeois qu'on imagine pas très intéressé par la partie... 3-1, ce sera le score à la mi-temps l'ASNL continuant de dominer les débats.

La deuxième période ne présente plus guère d'intérêt, la question principale semble encore de deviner combien de ballons le malheureux Stéphane Cassard devra encore chercher au fond de ses filets avant que ne s'achève ce calvaire. Le jeune Rudy Carlier remplace Diané en attaque pour cette seconde période où les Alsaciens semblent montrer un peu plus d'orgueil en tentant, vainement, de réduire la marque à l'image de Sidi Keita dont la frappe de 30 mètres n'inquiète guère le portier adverse (59ème). Zerka et Bérenguer pour Nancy entrent en jeu tandis que Pascal Johansen sort sous les sifflets. A noter une tentative de retourné acrobatique de Pontus Farnerud qui passe largement au dessus des buts de Bracigliano et une énorme occasion pour Yacine Abdessadki servi par Carlier. On notera l'entrée de Sarkissian en fin de match. Malgré la domination constante en seconde période les Bleus ne sont pas parvenus à revenir au score, 3-1 score final. Un match à l'image de la saison...

Ca y est, le Racing Club de Strasbourg est désormais mathématiquement (et ça, ça veut tout dire) relégable d'autant que dans le même temps Troyes s'impose face à Toulouse, se sauvant définitivement. Les deux dernières rencontres disputées en déplacement ne seront plus qu'anecdotiques et l'heure doit déjà être à la reconstruction pour le seul objectif envisageable : la remontée immédiate. On ne peut qu'espérer que ces joueurs qui ne se sont pas battus pour le maintien et qui, espérons le, partiront pour certains très vite sous d'autres cieux, évitent d'être humiliés par leur deux prestigieux adversaires : Marseille et Auxerre tous deux en lutte pour les places d'honneur et l'Europe.