Blayac, un bon cru ?

Aveyronnais pur sucre, Jérémy Blayac est né à Saint-Affrique, petite ville de 8000 âmes, où il débute le foot avant de rejoindre Millau, puis Rodez, le club phare du département. Suivi à l'époque par Bordeaux, Montpellier et Toulouse, il choisit de rejoindre la ville rose pour intégrer le centre de formation et l'équipe des 17 ans Nationaux. Nous sommes alors en 2000/2001, et malgré les performances du mythique Victor Bonilla, l'équipe fanion est relégué sportivement en D2, mais, avec un déficit de plus de 70 millions de francs, le club achève sa chute en National. C'est le début de la fameuse aventure des Pitchounes, ces jeunes joueurs dont Cédric Fauré, Thibault Giresse et Achille Emana, encadré par les grognards Prunier, Revault et Lièvre. Blayac, du haut de ses 18 ans, fait partie de l'aventure et débute en équipe première, avec 12 apparitions.

Après deux montées consécutives, l'attaquant peine à éclore dans l'ombre de Cédric Fauré. Il connait tout de même ses premières minutes en L1, avec deux entrées en jeu contre Rennes et Montpellier. Pour peaufiner son apprentissage et surtout, avoir du temps de jeu, il décide alors de rejoindre Reims et la L2, mais l'expérience est plutôt mitigée, malgré 26 matchs, dont 14 comme titulaires, sous les ordres de Ladislas Lozano. Direction donc Cannes, alors ambitieux en National, où l'Aveyronnais effectue une saison pleine, sous les ordres de Michel Troin, « un coach qui l'a énormément fait progresser ». Après un prêt anonyme à Châteauroux, il débute la saison 2007/2008 de la meilleure des façons, avec 8 buts en 12 matchs de National, avant de se blesser gravement au bras.

Durant l'été, Michel Troin, devenu l'adjoint de Philippe Montanier à Boulogne-sur-Mer (et encore aujourd'hui à Rennes), l'attire sur la Côte d'Opale pour une nouvelle chance en L2. Et cette fois, c'est la bonne. Associé à Grégory Thil en attaque, Jérémy Blayac conduit le petit club sur le podium du championnat, avec l'issue que l'on sait, mais qu'on ne va pas rappeler ici, certains d'entre nous n'étant pas encore remis de ce mois de mai 2009. En Ligue 1, l'attaquant conserve son statut de joueur important, et apparaît 22 fois sur le terrain, dont 14 titularisations, pour 6 buts. De retour en deuxième division, il quitte l'USBCO en janvier 2011 pour Tours, où Daniel Sanchez le convoitait ardemment. L'expérience est plutôt mitigée durant deux saisons et demi, entre les changements d'entraîneurs et les résultats en dent de scie de l'équipe, mais le bilan comptable de l'attaquant est plutôt honorable, avec 20 buts en 69 matchs.

En fin de contrat, il signe alors à Angers, toujours en L2, où l'entraîneur, Stéphane Moulin, le suit depuis sa formation à Toulouse, et ne tarit pas d'éloges sur lui: « c'est un attaquant relativement complet, qui peut jouer en appui, grâce à sa capacité de conservation du ballon dos au but, mais qui est aussi capable de prendre les espaces. Il prend beaucoup de place, et il est très adroit devant les buts et difficile à maîtrise ». Mais, barré à son poste par Yattara et Ayari (les deux meilleurs buteurs du club), il doit se contenter d'un rôle de joker. Cela ne l'empêche tout de même pas de disputer 30 matchs, avec 6 buts à la clé. Ramené à son temps de jeu effectif, 1172 minutes, il n'est pas loin d'un but tous les deux matchs.

Cette saison, le jeu angevin, construit autour de l'excellent Sofiane Boufal, tout juste parti à Lille, axé sur la vitesse et la profondeur, a peu à peu poussé Blayac vers le banc et les tribunes. Aujourd'hui précédé d'une solide expérience de près de 300 matchs professionnels, l'attaquant de 31 ans, au gabarit athlétique, semble correspondre trait pour trait au portrait robot défini par Jacky Duguépéroux. A l'aise aussi bien dans un schéma à deux attaquants (comme à Boulogne-sur-Mer) ou seul en pointe, avec ses qualités de remiseur, il semble constituer une réelle plus-value dans l'effectif du RCS.