Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Colmar : ça passe ou ça casse !

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Avant-match
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Par mediasoc
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© denisub90

Après 5 défaites lors des 7 dernières rencontres, les SR Colmar sont bien loin de l’objectif attendu en début de saison : la montée en L2. Pourtant, c’est l’année ou jamais.

En progression constante chaque année depuis leur montée en National en 2010, les SR Colmar étaient arrivés au pied du podium la saison passée avec une belle 4ème place. La saison touchait presque la perfection avec les deux victoires face au rival régional, notre club chéri le Racing Club de Strasbourg. La 4ème place aurait même pu être l’accessit pour la Ligue 2 après la disparition de Luzenac, si les règlements ne repêchaient pas en priorité le premier relégable de la division supérieure. L’entourage du club haut-rhinois pouvait donc légitimement penser que la saison actuelle serait la bonne.

Tout avait si bien commencé cet été avec un recrutement que l’on pourrait appeler « de consolidation ». Pour remplacer Marquès promu dans la capitale régionale et Armand qui avait perdu le soutien du coach, le recrutement s’est porté sur Samir Henaini, un gros morceau du National tant à Arles qu’à Fréjus (49 buts en 149 matchs). Youssouf Touré, ancien Colmarien aguerri au National, était lui aussi de retour après avoir laissé de bons souvenirs aux supporters lors de son premier passage.
Au milieu, Mickael Diakota venait de Luzenac avec son bagage athlétique pour renforcer l’entrejeu aux côtés d’Abdoulaye Diawara et Sébastien Chéré.
Christophe Hérelle, auteur d’une bonne première saison en prêt chez les Verts, était embauché pour de bon dans une défense centrale qui perdait le « frondeur » Benoît Haaby.
Pour gagner un peu de force sur les coups de pied arrêtés, Emmanuel Bourgaud a également été invité à la fête.
Finalement, le seul accroc inattendu venait du départ de Pape Sané, l’attaquant ésotérique prêté par les Chamois Niortais. Auteur de 5 buts en 29 rencontres avec les Verts, il brille avec Bourg-Peronnas avec ses 14 buts inscrits en une demie saison.

En étudiant le tableau des transferts, on pourrait donc penser que la balance était nulle et que Colmar était bien parti pour rééditer la même performance que la saison passée.

Un club qui se modernise



L’encadrement a également été renforcé. Enseignant d’Education Physique et Sportive à Saint-Louis, Damien Ott s’est mis en disponibilité pour enfin profiter d’une saison entière consacrée à son ouvrage colmarien. Il en était de même pour le fidèle adjoint Robert Pavlinic. De temps partiels à temps plein, la direction donnait son aval à une structuration renforcée d’un club qui se dit encore familial et convivial. Dans les coulisses, on sent également poindre une nouvelle ambition. Les travaux du Stadium avancent bien depuis l’été afin d’apporter un nouveau confort aux usagers tout en rentrant dans les clous des exigences du National, si ce n’est de la Ligue 2. L’espace presse est agrandi, les stadiers sont plus présents, une entreprise de sécurité garde même le parking VIP, tandis que la visibilité des sponsors est mieux travaillée. La présence de l’entrepreneur Christophe Gryscka, propriétaire d’un laboratoire pharmaceutique à portée européenne, n’y est pas pour rien dans ses petites touches culturelles.

Les tensions de la structuration interne


Les SR Colmar sont-ils restés pour autant un club familial ? Pas tant que ça quand on analyse l’environnement du club. Fini le temps des Hunsinger ou Lihrmann, qui fleuraient bon les causeries authentiques et les primes de match dérisoires. Des premiers signes de cassures étaient déjà visibles ces dernières saisons dans ce club qui est le cul entre les deux chaises de l’amateurisme et du professionnalisme. Déjà lors la première saison en National, une fronde menée par l’entraîneur des gardiens d’alors Laurent Weber faisait trembler les murs de l’édifice colmarien. In extremis, le président historique Roland Hunsinger - en réalité désavoué par le comité du club - renouvelait sa confiance à Damien Ott et Dominique Lihrmann, porteurs du courant traditionnel.


Roland Hunsinger raconte les SRC par Journal Dernières Nouvelles d'Alsace

La saison passée, aussi bien qu’elle avait fini, avait mal commencé avec le départ de Lihrmann, excédé par la mentalité des joueurs et des agents, après 10 ans de bons et loyaux services. Quelques semaines plus tard, la mutinerie (supposée) menée par les anciens joueurs professionnels tels Cédric Liabeuf et Benoît Haaby, a également fait vaciller l’image traditionnelle du club. Arrivant à saturation d’un entraîneur déjà en poste depuis 5 ans, un petit groupe de joueurs tentaient de tirer la sonnette d’alarme sur le manque d’ambition au sein du club. Non sans mal, le staff colmarien a alors assaini la situation en blacklistant les principaux intéressés, remisant au placard les Verger ou Liabeuf, finalement sur le départ. La quatrième place finale ne peut pas leur donner tort sur ce point.

Gryczka à l’épreuve de la présidence


Les tremblements ne se produisent pas que dans le versant sportif mais également à la présidence. La personnalité de Christophe Gryczka, président depuis 2 ans, et l’animosité qui se créée autour de lui n’y sont pas étrangères. Le jeune entrepreneur dynamique exerçant notamment en Suisse découvre vite dans quelle galère il s’est embarqué, alors que bon nombre de ses proches l’en avaient dissuadé. Une situation finalement comparable à la présidence du Racing qui doit être le pire emploi de la région, celui avec le plus d’emmerdes et le moins de retours positifs.

Pourtant pourvoyeur d’une partie du budget des SR Colmar, cela n’empêche pas la mairie de lui chatouiller les chevilles, comme après ce derby contre le Racing au Stadium à l’automne 2013. Le maire Gilbert Meyer lui aurait reproché un temps d’attente trop long pour servir les merguez à la mi-temps de la rencontre ! Suite à la même rencontre, ce sont ses propres supporters - les Col’Verts - qui ont porté plainte contre lui après les avoir changé de tribune pour la rencontre, provoquant selon eux des problèmes de sécurité. Les Col’Verts finiront par s’auto-dissoudre.
Le Maire ne s’est d’ailleurs pas arrêté à la buvette, il a également accusé Christophe Gryczka de vouloir faire de la politique aux municipales qui approchaient à grand pas. Il est vrai que le président du sponsor maillot Booa s’était présenté, sans succès.

Un costume trop grand ?


Mais le clou du spectacle Gryczka reste bien sûr ses multiples charges contre Strasbourg. Tout est bon dans le cochon pour s’entendre parler dans les médias. Tout d’abord magnanime face aux Strasbourgeois lors de la première opposition en novembre 2013 (il a accepté de bouger ses supporters pour laisser tout un côté du stade aux supporters bleus et blancs), il a ensuite brillé par son agacement à chaque occasion, même si dans l’environnement du président on précise qu’il est très heureux d’accueillir un derby, ne serait-ce pour la billetterie.

En juillet 2014, il a considéré qu’avec le repêchage du Racing, «le football et le sport en général n’en sortent pas grandis». Avant la dernière confrontation, sur l’antenne de France 3 Alsace, il a affirmé que Colmar est pris en otage par le Racing. Ayant vendu plusieurs dizaines de billets à des partenaires avant la réunion d’organisation de la rencontre, il avait dû rembourser et replacer ces spectateurs. Puis, quelques semaines après le match, il reprochait aux Strasbourgeois de ne pas avoir vendu 23 du milliers de places allouées lors du derby (au tarif inhabituel de 15 euros).

En décembre 2013, il avait affirmé vouloir passer la main à d’autres investisseurs, en compagnie de son adjoint Jean-Louis Jaegli. Le peu de réaction qui a suivi cette annonce les a confortés dans leur rôle en attendant l’arrivée d’autres acteurs.

Après avoir vécu trois derniers mois difficiles, les Colmariens ont décidé de se murer dans le silence, en refusant la presse jusqu’à la veille du match. Le président a même affirmé ne pas vouloir assister à la rencontre « pour ne pas se faire insulter pendant 90 minutes ».

Avec la forte augmentation de l’investissement du club dans son organisation et son infrastructure, ainsi que la consolidation du projet sportif par le recrutement, il se peut qu’un échec en fin de saison laisse des traces indélébiles dans le club haut-rhinois. Tandis que Damien Ott semble s’essouffler à la tête des Verts après 7 saisons, le changement pourrait également venir de Christophe Gryczka, qui a de nombreuses fois exprimé de la lassitude à son poste de président. Seule une montée pourrait les récompenser.

mediasoc

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Stammtisch
  • pando67 mon prono était bon
  • takl ça manque d'imprevu
  • takl Le Real sans Benzema c'est un peu nul quand même
  • kitl 16 corners à 0 pour City :o)
  • chrisneudorf Inexistant Arsenal. Qualification logique de Munich
  • takl ça devient compliqué pour Madrid quand même je trouve
  • kitl ça se décoince, si ça reste comme ça, parfait
  • valdestras On se fait chier ce soir par rapport à hier
  • cigonhao Qu en pense mouloungoal ?
  • domes Manchester et arsenal
  • pando67 je pronostique une qualif du bayern et du real ce soir
  • tenseur Un maintien est déjà top, ne rêvons pas trop. Il y a quelques semaines, le maintien était en grand danger
  • daikaran @ samksn67 Sisi ! Et je pense même la majorité. C'est juste que, comme d'hab', on la ferme.
  • gohelforever vacances - 2
  • gohelforever vacances - 2
  • takl bonne nuit à tous
  • takl j'arrête là sinon ça va partir en cachouètes :)
  • takl résultat y'a plus que des extrémistes trop méga lol
  • takl Bayrou et Macron ils ont calmé tout le monde avec le principe de soit-disant se placer au milieu de l'échiquier :)
  • samksn67 Quand le projet sera un peu plus lisible ça devrait se calmer je pense

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