Le Poiré sur Vie, liqueur à l’ouvrage

Le Racing sous forte… Pression.

Amatrice de vins, l’Alsace est également une région historiquement brassicole. Malheureusement quand il s’agit de football, ça fait des années que le Racing ne brasse plus que du vent. Cette année ne semble pas déroger à la règle, avec des résultats en dents de scie.

Inutile de refaire l’historique de la saison. Le Racing commence fort mais pour les attaquants, les vendanges ne s’arrêtent pas en octobre. A partir de là, ça va de mal en pils et les supporters s’arrachent les cheveux, qu’ils soient bruns houblons.

Au soir du match d’Epinal où ils ont montré un mental d’un niveau Affligem, on n’y croit plus. « C’est fini » entend-on ici et là. Alors ? Echec et malt ?

Pas du tout. Car de bière ou non, la lumière fût. A la faveur d’une dynamique nouvelle et relancée grâce notamment à un mercato hivernal encourageant. Il paraitrait que Chrétien aurait dit à un coéquipier « Leffe-toi et marche ». Ou que Grimm serait allé à l’abbaye.

Bref nos joueurs ont enfilé leur bleu de Chouffe et sont repartis au travail. Forcément, ça va mieux et les alsaciens « chopent » les trois points contre des concurrents directs. Comme quoi ça paie de montrer les Kro.

Arrive alors l’adversaire le plus abordable (sur le papier) depuis des semaines. Le suiveur assidu du Racing voit à des kilomètres que ça sent le guet-à-pintes. Et ça ne manque pas, puisque le Racing s’incline à l’issue d’une nuit sans rythme (comme ne le chantait pas Corona).

Les joueurs se sont-ils crus sortis de la cuisse de Jupiler ? Difficile de comprendre ce qu’il s’est passé. On imagine en tout cas aisément qu’ils se sont attirés les foudres de Jacky Duguépéroux. Le Poiré sur Vie permettra de juger si l’on a assisté à la mise en bière des espoirs de montée.

Le Poiré sur Vie, au Panach’

La Vendée n’a pas de bière, mais comme son nom semble l’indiquer, le Poiré peut devenir une eau-de-vie. Il y a donc largement de quoi offrir un lendemain de soirée douloureux aux Alsaciens.
Bon soyons honnêtes, le Poiré, ce n’est pas non plus le FC Porto ou l’AS Rhum dont on connaît les soirées à l’Colisée.

Mais le Poiré c’est une honnête et solide équipe de National, avec tout ce que ça suppose d’exotisme bucolique. L’ancien Jeanne d’Arc du Poiré sur Vie est au troisième échelon français depuis 2011. Depuis, il Brandy ses couleurs dans le ventre mou du championnat.

Pourtant, cette année, tout n’est pas cirrhose et ils n’ont jamais été aussi proches du coup de Bar. 14ème du National, ils naviguent dans les mêmes eaux que le CA Bastia (tiens, tiens) ou que notre Racing l’année dernière. C’est-à-dire avec une peur au ventre et l’obligation de défendre tous les points Becks et ongles.

La faute essentiellement à une défense régulièrement aux abonnées absinthes qui leur coûte très cher. A l’heure des bilans, les Genôts constateront qu’être la quatrième plus mauvaise défense du championnat (au général comme à l’extérieur), c’est se faire Ha(raki)ri.

Pourtant malgré tant d’alcool, même les carottes vendéennes ne sont pas encore en cuite. Depuis 2015, les joueurs du Poiré enchainent des mini-séries de trois matchs alternativement positives et négatives qui les maintiennent au-dessus de la fatale ligne de flottaison. Évidemment, c’est dans un cycle vertueux (4 points contre Bastia et Chambly) que le VPSVF se présente à la Meinau. C’est pas encore du foot champagne mais ils ont le vin en poupe.

D’autant que le Racing n’est pas forcément très à l’aise contre cet adversaire. Battu dans les dernières minutes en Vendée cette saison, on se rappellera que le Poiré n’avait été nullement impressionné par la Meinau la saison dernière. Victoire 3-1 pour eux. Le Racing ne méritait pas mieux ou sinon il nous cachaça.

Mojito te salutant

C’est donc dans une atmosphère de dernière chance (jusqu’à la prochaine) que le Racing va devoir faire valoir son statut de favori dans ce match. Ceci pour rester encore au contact du podium. Voire de la quatrième place ?

Parce que la dernière nouveauté, c’est la rétrogradation annoncée du Nîmes Olympique pour une affaire de pots de vin. (On notera que les mecs étaient décidément raccords avec le thème de cette présentation d’avant-match).

Toujours est-il que les supporters du Racing, qui voient leurs verres à moitié plein, ont discerné l’opportunité de faire un vrai hold-up en prenant une 4ème place ainsi devenue accessit à la L2.

A priori, sauf formidable coup de théâtre, ça ne devrait pas arriver, mais ma foi, si ça peut éviter que la motivation des joueurs ne Suze…

Pour y croire, le Racing débute contre le Poiré sur Vie une série de trois rencontres à domicile en quatre matchs. Poiré, Chambly, Red Star donc. Au milieu, pour digérer, un trou normand à Avranches, dans le pays du Calva. Charge au Racing de s’imposer pour, enfin, instaurer la monarchie Absolut à la maison et continuer à rêver.

Pour cela, Jacky Duguépéroux dispose d’un effectif au complet ce vendredi, hormis la suspension d’Abdallah N’Dour. Mais entre l’ex-Genôt Ernest Seka, et peut-être le retour de Jeremy Blayac titulaire, on devrait avoir un cocktail cohérent. De quoi s’assurer quelques kirs au but. Ou au moins de ne pas se faire saké.

Mais parce que les spéculations, cointreau n’en faut, laissons les joueurs répondre sur le terrain. En espérant que l’enthousiasme récent du public n’aura pas été douché en Corse et que nos Bleus sauront récompenser leurs supporters avec la victoire.

Peu importe comment.

Parce qu’on se moque bien du flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse…