Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Et si Traoré…

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Souvenir/anecdote
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Par athor
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Il y a des instants où le destin de tout un club peut basculer, une fraction de seconde qui conditionne tout un avenir. Quelle aurait été l’histoire récente du Racing si Kandia Traoré avait égalisé à Montpellier en 2009 ?

29 mai 2009, on joue les arrêts de jeu de ce fameux match entre Montpellier et Strasbourg. Faute d’avoir été réguliers tout au long de la saison, perdant bêtement des points à Reims ou à Boulogne, le Racing est condamné à tout miser sur ces dernières 90 minutes, pour arracher au minimum un point, synonyme de montée en L1. Mais mené par deux buts à un, il se dirige tout droit vers une cruelle désillusion. Tout se déroule comme un cauchemar, une défense apathique sur les deux buts adverses, un penalty manqué par Renaud Cohade et une attaque incapable d’inquiéter les deux gardiens successifs de Montpellier. Dans le parcage visiteurs, c’est l’abattement pour les quelques centaines de supporters ayant fait le déplacement ce vendredi, et les deux capos ne peuvent retenir les premières larmes tout en lançant les derniers chants. La fierté des couleurs jusqu’au bout. Plus que quelques instants, et c’en sera terminé. Sauf que, excentré côté droit, Kandia Traoré s’infiltre dans la surface et se présente face à Jourdren. Le temps s’arrête, c’est l’ultime espoir de toute une région, l’instant où tout bascule sur une simple frappe croisée qui heurte le poteau pour achever sa course derrière la ligne de but. Incroyable RCS, qui renverse la situation dans les toutes dernières secondes, puisque l’arbitre siffle la fin du match dans la foulée. Dans le parcage, c’est l’extase, les larmes ont changé de raison, tout le monde s’embrasse, avant de constater l’envahissement de terrain d’Héraultais en colère et l’intervention musclée des CRS. Près de 76 interpellations seront réalisées par les forces de l’ordre, et plusieurs blessés, dont Rolland Courbis, pris à partie par ses supporters, sont à déplorer. Ivres de bonheur, les Strasbourgeois attendront deux heures dans leur secteur réservé, avant de quitter la ville pour un retour mémorable. Strasbourg termine 3ème de L2 et monte en première division.

Dès le lendemain, la presse régionale comme nationale revient sur l’exploit. Mais déjà, Stéphane Godin révèle les tensions qui se tramaient depuis des mois en coulisses. Dans les colonnes de l’Alsace, on apprend ainsi que Philippe Ginestet et Jean-Marc Furlan ne se parlaient plus, en raison de l’influence néfaste de plusieurs personnes, de Ferhat Khirat à Pierre Ginestet en passant par le staff médical. Devant cet état de fait, un accord à l’amiable est rapidement trouvé, moyennant une indemnité relativement élevée. Déjà un poids pour un budget déjà léger, et un premier handicap pour la construction d’une équipe performante.

D’autant que dans le même temps, le projet mirifique de l’Eurostadium est abandonné, du fait des trop grandes exigences du groupe Hammerson vis-à-vis de la municipalité. A la tête d’un club pour lequel il ne nourrit plus vraiment d’espérance, et miné par des problèmes personnels, Philippe Ginestet annonce dès le 13 juin sa volonté de céder le Racing. Dans ce contexte, les rumeurs enflent, on évoque tous les scénarii possibles, de l’investisseur du Moyen-Orient à l’image de la vente de Manchester City un an auparavant, au retour de Jacky Kientz. La seule piste concrète, du moins, révélée à la presse, mène à Loïc Féry, un financier basé à Londres mais qui, devant la méfiance des actionnaires minoritaires, fini par rejoindre la Bretagne et Lorient. Si l’incertitude est de mise en Alsace, c’est également le cas chez sa victime, Montpellier, où Louis Nicollin jette l’éponge après s’être fendu d’une interview choc dans le journal l’Equipe, où il disait en avoir « plein le cul de ce sport de tarlouze » (sic). Déjà, l’ombre du dépôt de bilan plane au-dessus de la Mosson.

Sans entraîneur, et avec un effectif uniquement délesté de ses joueurs en fin de contrat, le RCS ne ressemble pas à grand-chose à la reprise de l’entraînement. Jean-Luc Herzog, qui gère les affaires courantes, doit tout de même faire signer un entraîneur. Ce sera Gernot Rohr, accompagné d’un ancien Strasbourgeois en la personne de José Cobos. Presque un choix par défaut, puisque la seule alternative, proposée par certains actionnaires, consistait à un retour de Gilbert Gress. Le recrutement se concentre sur des joueurs libres, mais également sur deux attaquants pistés par le club depuis plusieurs mois : Olivier Giroud, en provenance de Tours, et Sebastian Soria Quintana, uruguayen en provenance du Qatar, avec qui il existait déjà un accord en cas de montée. Un gros investissement consenti. Les matchs amicaux sont une formalité pour la troupe de Gernot Rohr, malgré un match tendu face à Karlsruhe, et les expulsions de Mamadou Bah et de Laurent Agouazi, autre recrue de ce mercato.

Le 1er août, alors que Montpellier reçoit une véritable correction 5-0 à Istres, dans un obscur match de coupe de la Ligue, Philippe Ginestet, invité par France 3 Alsace annonce avoir trouvé un accord pour céder l’intégralité de ses parts à un consortium franco-allemand, comprenant des entreprises implantées localement à l’image de Tryba, Lohr et surtout Würth. La présence, minoritaire certes, du géant allemand du BTP Max Bogl donne déjà des idées à certains sur un futur projet de stade, alors que s’ouvre la perspective d’un Euro 20016 à Strasbourg. Seule condition pour cette transaction, la refonte de la structure capitalistique du club, et le rachat des parts aux actionnaires minoritaires. Si certains d’entre eux se montrent réticents, et conservent leur participation, le consortium, nommé Racing Développement, détient désormais 82% du club. A la tête de celui-ci, Julien Fournier est désigné président délégué, après une expérience plutôt concluante à Marseille.

Un immense chantier s’ouvre alors à lui, le Racing restant à restructurer dans son intégralité. Sur le terrain, les hommes de Gernot Rohr reçoivent le PSG et parviennent à arracher un match nul héroïque dans les arrêts de jeu. Le même scénario que deux mois auparavant. La saison reste longue, mais le meilleur est à venir…

A suivre

athor

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Stammtisch
  • guigues hopla
  • chris68 le trio direct racing Menes Keller hyper malaisan
  • il-vecchio Wie bitte? MK veut une presse Propagandastaffel ou la Pravda pour les russophones.
  • iuliu68 bon normalement Thomas Fritz devrait pointer le bout de son parapluie
  • iuliu68 Jafar, Fontenla
  • chris68 le racing leur menace de plus les accepter en conf" qu'ils se doivent de relayer la com' officielle?
  • chris68 c'est quoi encore cet article de direct racing?
  • takl ça y est je suis énervé.
  • takl vivement la flamekueche burger vegan sans gluten. Avec sauce samourai.
  • takl les flammekueches chimiques de kauffer's sont un signe précurseur de l'Apocalypse.
  • takl après Alain Falento, verrons-nous réapparaitre Jafar Halali?
  • gibi68 Le malheur des uns va peut être faire le bonheur des autres
  • chrischarp Ouh la, ça va être vraiment compliqué pour Nantes qui vient de perdre Simon...
  • guigues hopla
  • alainh68 0 - 0 , à la fin du temps réglementaire et des prolongations et 5-4 aux tirs aux buts
  • alainh68 Pologne qualifiée et dans le groupe de la France
  • takl On dirait le nom d'une entreprise de BTP
  • jack Laporte - Le Normand
  • jack Charnière 100% d’origine française pour l’Espagne ce soir
  • takl vivement qu'il devienne espagnol!

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