Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Vincent Gragnic à la mène

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Par athor
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© rachmaninov

A la recherche d'un meneur de jeu pour animer son milieu de terrain, le Racing s'est tourné vers l'expérience de Vincent Gragnic, 33 ans.

Les amateurs de football à l'ancienne vont être ravis. En instaurant une organisation en 4-4-2 avec un milieu en losange, Thierry Laurey va ressusciter le mythe du numéro 10 au Racing, un joueur qui sera chargé d'animer le jeu derrière les deux attaquants axiaux. Pour un rôle aussi capital, le club se devait de se tourner vers le recrutement d'un joueur fiable et expérimenté. Après quelques semaines de recherches, le nom de Vincent Gragnic est apparu. D'abord plus ou moins à l'essai selon son entraîneur (« On ne fait pas faire un essai à un joueur de son expérience. Nous n’avons pas de doutes sur ses qualités. Il est venu voir à Strasbourg si ça lui convient et ça nous permet de voir où il en est et si ça nous convient aussi »), l'ancien Auxerrois a, en l'espace de deux matchs amicaux, convaincu le RCS de lui offrir un contrat d'un an. A 33 ans, Gragnic débarque en Alsace avec dans son rétro une riche carrière.

Breton pur beurre, le joueur débute dans le club de sa ville, Arzano, à côté de Quimperlé. A 14 ans, il rejoint les équipes de jeunes du FC Lorient voisin, jusqu'à intégrer l'équipe réserve du club à l'âge de 17 ans. En 2002, alors que les Merlus viennent de tomber en deuxième division, non sans avoir ramassé une coupe de France au passage, Gragnic est intégré dans l'effectif par Yvon Pouliquen, mais n'y effectue qu'une seule apparition sur le banc, à l'occasion d'un premier tour de coupe de la ligue. Il faut attendre la saison suivante et le retour de Christian Gourcuff sur le banc pour voir le milieu offensif goûter un peu plus à l'équipe première. Ses cinq apparitions, dont trois titularisations en fin de saison, suffisent pour que le club lui offre son premier contrat professionnel. Une signature qui reste encore aujourd'hui l'un de ses plus grands souvenirs: « je ne m’y attendais pas du tout. Je faisais de bons matches avec la réserve mais quand on me l’a annoncé c’était une réelle surprise mais un grand bonheur. » Avec ce nouveau statut, il début la saison 2004:2005 dans la peau d'un titulaire, avec en prime un but lors de la première journée contre Sedan. Malgré la concurrence de Karim Ziani et de Stéphane Pédron, notamment, il dispute 27 matchs, dont 16 comme titulaire, à seulement 21 ans. Insuffisant à son goût, puisqu'il décide de quitter Lorient pour aller trouver du temps de jeu ailleurs, sur les conseils de son agent. Une décision qu'il regrette rapidement: « c’était peut-être une erreur de ma part. Mon agent de l'époque m'avait embobiné. » Direction le National et le club de Sannois Saint-Gratien, et une saison mitigée, malgré une trentaine de matchs disputés. Miné moralement par le manque de confiance de ses dirigeants, il répond alors aux sollicitations de Libourne, promu en L2: « j’ai eu la chance d’avoir Didier Tholot (entraîneur de Libourne) et le président Laydis qui m’ont fait confiance en venant me chercher dans la galère à Sannois Saint Gratien en National. Ils m’ont donné une chance que j’ai su saisir. » Bénéficiant d'une liberté totale sur tout le front de l'attaque, Vincent Gragnic flambe et termine la saison avec 6 buts et 9 passes décisives en 31 rencontres.

Des performances qui attirent l’œil des recruteurs des clubs plus huppés. Désireux de réitérer le même coup qu'avec Mathieu Valbuena, autre joueur de Libourne passé à Marseille un an auparavant, José Anigo se montre le plus insistant. Et forcément, cet intérêt ne laisse pas le Breton insensible: « quand l'OM a appelé mon agent, je n'ai pas réfléchi ! Je sais que Bordeaux et Metz se sont renseignés, mais aucun n'a affiché la détermination des dirigeants olympiens. » Transféré contre 400 000€, il ne trouve toutefois pas sa place au milieu des Nasri, Zenden et Valbuena, et se retrouve prêté en L2, à Troyes dès le mois de janvier. De retour à la Commanderie à l'intersaison, mais non désiré par Eric Gerets, il est vendu au Stade de Reims, toujours en L2. A nouveau en confiance, il réalise une bonne saison sur le plan personnel (4 buts et 5 passes décisives), mais ne peut empêcher la relégation du club champenois, qui avait tenté le coup de placer Luis Fernandez à la tête de l'équipe première. Rare satisfaction de l'effectif, il ne manque pas de sollicitations pour rebondir en L1 ou en L2. Mais les dirigeants se montrent inflexibles: « Le club m’avait donné son autorisation pour une indemnité de 800 000 euros. Cela m’a un peu énervé : une telle somme pour un joueur de Ligue 2 qui descend en National, c’est vraiment abusé, mais bon…, c’est comme ça, il faut faire avec. » Et faire avec, c'est réaliser une bonne saison en National, avec 7 réalisations, mais également un bon nombre de passes décisives pour le goléador Cédric Fauré et ses 25 buts. Une année toutefois ternie par une grave blessure au genou, contractée au mois d'avril 2010 sur la pelouse du Paris FC.

De retour à la compétition au mois de novembre, après la remontée du Stade de Reims en L2, il peine à retrouver une place de titulaire, mais optimise son temps de jeu avec 3 buts et 6 passes décisives en 942 minutes de jeu. En fin de contrat, et malgré une proposition de prolongation, Vincent Gragnic décide de quitter la Marne pour rejoindre les Ardennes et Sedan. Mais chez les Sangliers, le milieu peine à s'imposer, malgré quelques titularisations en début de saison: « au fil des matchs, je suis sorti du groupe. Pour qui, pour quoi ? je n'ai jamais eu d'explication, le président n'a jamais voulu s'exprimer sur quoi que ce soit. J'étais à la cave... ». A l'été 2012, il résilie son contrat et file dans le Sud, à Nîmes, où il renait. Aligné dans un rôle de 9 ½ et entouré de joueurs comme Nicolas Benezet, Riad Nouri et Mory Ogunbiyi, il s'impose comme le véritable leader offensif de l'équipe, avec un total de 17 buts sur la saison, une performance inédite pour lui: « je n'ai pas forcément plus d'occasions qu'avant, mais peut-être que je suis un peu plus les ballons, que je sens mieux les coups. Et le fait de bien se sentir dans cette équipe entre aussi en ligne de compte, c'est un tout. » Dans son sillage, les Crocos terminent à une belle 8ème place. L'exercice suivant est plus mitigé, puisque l'équipe est plus irrégulière, ce qui entraîne notamment un changement de coach au mois de décembre. Néanmoins, Gragnic boucle l'année avec un total de 9 buts et 4 passes décisives. Ces statistiques impressionnantes éveillent l'intérêt de bien des clubs, d'autant que le joueur est libre de tout contrat en ce mois de juin 2014.

C'est à Auxerre, club ambitieux de L2, qu'il pose alors ses valises, ainsi que les bases d'une nouvelle grosse saison, avec deux buts pour ses deux premières apparitions. Mais face à Clermont, il est stoppé par une déchirure à la cuisse, qui le tiendra éloigné des terrains durant plus de deux mois. De retour à la compétition à l'automne, il se remet à marquer (quatre buts sur les cinq matchs suivant son retour). Au soir de la 16ème journée, il affiche un bilan flatteur de sept matches, six titularisations pour 428 minutes jouées et six buts, soit un toutes les 71 minutes, le tout dans un rôle de milieu offensif axial. Mais au début du printemps, les choses se gâtent. Victime d'un début de tendinite au tendon d'Achille, il disparaît des feuilles de matchs et traine à l'infirmerie, où les médecins du club ne parviennent pas à le soigner. Au mois de juin, il est contraint de passer sur le billard. Quelques mois plus tard, au moment de reprendre, il contracte une algodystrophie, qui le handicape et retarde d'autant son retour dans le groupe. Des péripéties qui, selon lui, aurait pu être évités si le staff médical de l'AJA l'avait mieux traité dès le début. Il revient néanmoins peu à peu à la compétition au mois de février, avant de connaître sa première titularisation face à Niort le 4 mars, l'occasion de délivrer une passe décisive. Titulaire et en pleine forme en toute fin de saison, il achève la saison de manière convaincante, avec un but et une passe décisive. Handicapé par sa blessure, Vincent Gragnic a donc connu un passage contrasté dans l'Yonne, où son ratio temps de jeu/buts fut on ne peut plus honorable. En fin de contrat, et après avoir été approché par le RC Lens, le Breton a donc fait le choix de rejoindre le Racing, et d'y apporter toute l'expérience qu'il a pu gagner durant ses 229 rencontres de L2.

Citations issues de L'Alsace, la Provence, l'Équipe, l'Union, le Télégramme et le site officiel de Lorient.

athor

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