Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Top 10 : Les déconvenues du Racing en Coupe de France

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Souvenir/anecdote
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Par kitl
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© allez-racing

L’image de l’humble David terrassant le Goliath professionnel appartient à la « légende » complaisamment perpétuée de la Coupe de France. Le RC Strasbourg n’a pas fait exception, se prenant régulièrement le tapis chez plus modeste que lui.

Alors que le Racing rend visite au Poiré-sur-Vie, et surtout que la Coupe de France fête sa centième édition, cette rétrospective permet de dégager certaines tendances : Strasbourg déplore depuis les débuts du professionnalisme une quinzaine d’éliminations contre des équipes de rang inférieur. Parmi celles-ci, aucune ne semble s’être tenue au stade de la Meinau – statistique à vérifier, mais permise par le format ayant présidé en Coupe durant des décennies : trente-deuxièmes de finale sur terrain neutre, puis matchs aller-retour jusqu’à la finale. La généralisation des matchs « secs » depuis une vingtaine d’années a mécaniquement augmenté le nombre d’exploits, d’épopées, de Petits poucets et tout le toutim.

Enfin, la hiérarchie des dix déconvenues est personnelle, pondérée en fonction du pedigree de l’adversaire et du stade de la compétition, chacun sera libre de retenir son propre classement des déroutes.

1. Calais (CFA), quart de finale, 2000


Fidèle à sa tradition de club cyclothymique, le Racing marche du tonnerre en début d’année 2000. L’arrivée de Claude Le Roy sur le banc correspond à un redressement notable, Strasbourg s’extrayant de la zone rouge en faisant fi d’un calendrier délicat, tout en poursuivant son parcours dans les deux Coupes. Assiste-on enfin aux premiers succès de l’ère IMG ? Capable de s’imposer en Principauté puis de sombrer à Gueugnon en Coupe de la Ligue, l’équipe se chargera de doucher l’enthousiasme naissant. Heureusement, reste la Coupe de France grâce à une qualification arrachée au forceps face au PSG.
En quart de finale à Bollaert, le RCS tient une occasion en (sang et) or face à Calais, club de CFA. Hélas, les modestes protégés de Ladislas Lozano – qui l’était peu, lui, modeste – renvoient le Racing à ses errances. Echouafni avait pourtant ouvert le score, avant que les Calaisiens n’exploitent la fébrilité de Thierry Debès. Cette élimination inqualifiable restera longtemps en travers de la gorge des supporters alsaciens, à peine consolés par le sort des Girondins de Bordeaux, battus dans des mêmes proportions en demi-finale. La planète médiatique s’emparera avec les meilleurs sentiments du monde de l’histoire des amateurs du CRUFC, Schille, Becque, Vasseur ou encore Jérôme Dutitre, formé à Strasbourg. Le Racing découvrira le Stade de France l’année d’après, sans pouvoir savourer une finale venant à peine adoucir une effroyable saison.

2. Nîmes (National 1), quart de finale, 1996


Mars 1996. Epargné jusque-là par le tirage au sort (Valenciennes, Poissy, Niort), le Racing est envoyé au stade des Costières affronter des Gardois en grande difficulté en championnat. Quatre mois après la confrontation perdue face au Milan AC, il tarde aux Strasbourgeois de voir leur équipe sortir de l’hibernation. Pour cette rencontre, Jacky Duguépéroux déplore les suspensions de Leboeuf, Baticle et Djetou, ainsi que la blessure de Sauzée. Frankowski a été préféré à Marc Keller, convalescent, tandis que Philippe Thys sort de sa pré-retraite et occupe le poste de libéro. En face, le Nîmes Olympique aligne une jeune équipe encadrée par Philippe Sence et Christian Perez. Gêné par Zitelli, le portier nîmois manque sa sortie et offre le but à Frankowski. Nîmes renverse la vapeur en deux minutes, Perez profitant d’une bévue de Thys sur le 2-1. Mostovoi, sur un but de filou entaché d’un contrôle de la main, égalise, à la grande colère des Nîmois. La rencontre part en prolongation.
Duguépéroux a raclé les fonds de tiroirs, en faisant entrer François Keller et Eric Vogel. Le match entre dans la troisième dimension à la 110ème minute de jeu : penalty imaginaire pour Nîmes, que Ramdane envoie sur le poteau ! Dans la foulée, M. Colombo accorde un coup-franc aux locaux suite à une contestation de Mostovoi. La tentative gardoise est mal renvoyée, le ballon arrive dans la surface, Vencel juge mal sa trajectoire et laisse Sabin offrir la qualification à Nîmes !
Ce match suffit à incarner la terrible impression d’inachevé laissée par l’équipe 1994-1996, si talentueuse mais à qui il manqua sans doute du cœur ou des tripes.

3. Lyon-Duchère (CFA), 32èmes de finale, 2006


Après Calais et Bourg-Péronnas, entrecoupés d’un succès ric-rac à Marignane, le Racing du début du siècle entend briser sa malédiction des clubs amateurs. L’effectif de Lyon-Duchère a pour particularité d’avoir fréquenté à 90% le centre de formation de l’OL. Strasbourg n’est pas dans une forme olympique à quelques jours des Jeux de Turin : sur la scène nationale, il ne l’a emporté qu’à trois reprises depuis août, uniquement contre des clubs lorrains. Néanmoins, le parcours inespéré en Coupe de l’UEFA confère un aspect insolite à cette saison.
Jacky Duguépéroux est confronté à une cascade de forfaits : quatorze joueurs manquent à l’appel pour diverses raisons – CAN, blessures, suspensions –, la liste ne faisant que grossir à l’approche du match. Pour ne rien arranger, l’avant-match est placé sous le signe de la polémique, la faute à des propos peu amènes d’un défenseur lyonnais, Jérôme Tonnetot, aussitôt soutenu par son agent, sur le niveau du RCS et les qualités de son entraîneur. Au stade de Balmont, le Racing se présente avec un groupe rajeuni, Vergerolle occupant le poste de latéral gauche. Le revenant Abdessadki dépanne en arrière droit, tandis que la recrue tant espérée, Szilard Nemeth, débute sur le banc. Strasbourg domine copieusement la rencontre, frappant les montants par Carlier puis Diané, avant que Nemeth ne loupe l’immanquable. Le dénouement habituel intervient : Ulrich Le Pen rate son tir au but, le deuxième de la série, sans que Puydebois ne puisse en sortir un. Une déception de plus, tellement prévisible au regard du reste de la saison.

4. Bourg-Péronnas (CFA), 32èmes de finale, 2003


Pas encore débarrassé de Patrick Proisy, le RC Strasbourg débarque en Bresse en claquant des dents. La pelouse est enneigée, le temps est glacial et Bourg-Péronnas est habitué à taper des clubs de première division. Certes, le match ne se dispute pas dans l’exigu stade municipal de Péronnas, mais bien à Bourg-en-Bresse, dans un stade Marcel-Verchère guère mieux aménagé à l’époque. Au surplus, Ivan Hasek ne semble pas faire de cette compétition une priorité : Ljuboja, Martins et Ismaël sont ménagés. Bourg-Péronnas ouvre le score et conserve son avantage jusqu’au bout, sa défense commandée par un certain Tonnetot repoussant les rares escarmouches alsaciennes. Plus contrariante que déshonorante, cette élimination donnera le ton d’une seconde partie de saison bien moins aboutie que la première, le Racing s’étant encroûté à la 13ème place fin janvier pour ne plus y bouger.

5. Konacker (amateurs), 64èmes de finale , 1939


Peu d’informations nous sont parvenues sur cet infamant revers concédé face aux amateurs mosellans de l’AS Konacker, une ancienne ferme reconvertie en cité ouvrière en ces temps d’essor sidérurgique, située non loin d’Hayange. Ni le date, ni le lieu, ni le tour de la compétition (a priori le cinquième, juste avant les 32èmes), ni à plus forte raison les protagonistes de la partie n’ont traversé les âges. Orphelin d’Elek Schwartz et d’Oscar Heisserer, le Racing allait vivre sa moins bonne saison de l’avant-guerre.

6. Noisy-le-Sec (D4), 8ème tour, 1992


De cette saison 1991-1992, la mémoire collective a retenu les affluences irréelles, le mano à mano haletant avec les Girondins de Bordeaux et le final en apothéose contre Rennes. Bien moins glorieux fut le parcours en Coupe de France, qui vit le Racing bouté hors de la compétition avant les 32èmes de finale – une première après-guerre dont peu de monde se glorifie aujourd’hui. Après une qualification laborieuse décrochée aux tirs au but à Gueugnon, le RCS de Gilbert Gress confirma ses difficultés hors de ses bases au stade Salvador-Allende de Noisy-le-Sec. Leader de sa poule de Division 4, le club du 93 animé par la famille Sandjak s’impose en prolongation, après avoir égalisé à la dernière minute du temps réglementaire.

7. Epinal (N), 32èmes de finale, 1998


Rarement le RCS ne se sera montré aussi bipolaire que cette saison-là. Capable d’exploits en Coupe de l’UEFA, le onze de Jacky Duguépéroux frise le ridicule à de nombreuses reprises en championnat, comme à Châteauroux. Les coupes nationales seront finalement fatales à l’entraîneur breton : défaite 3-2 à Cannes en Coupe de la Ligue, après avoir mené 2-0 à la 70ème minute, suivie dix jours plus tard d’une élimination déshonorante à la Colombière, après avoir là aussi ouvert le score. A noter les premières minutes sous les couleurs ciel et blanches de Seo, venu pallier le départ de David Zitelli et lancer le coup d’envoi du tout nouveau « mercato » de janvier. Et la présence cette saison-là dans l’effectif vosgien, vous l’auriez parié, de Jérôme Tonnetot.

8. Auxerre (D2), demi-finales, 1979


Il paraît de prime abord saugrenu d’inclure une demi-finale dans ce hit-parade de l’échec. Ce serait passer outre le sentiment d’abattement qui s’empara de la Meinau ce samedi 9 juin 1979, jour de la demi-finale retour contre Auxerre. Dans la foulée de la conquête de son historique titre de champion de France, un autre objectif attendait le Racing : la finale de la Coupe de France. Il suffisait d’enjamber l’AJA, valeur sûre de Division 2 mais adversaire prenable. Le 0-0 à l’aller avec une formation défensive est vécu comme un bon résultat, le retour n’allait être qu’une formalité. Mais privé de ses Sudistes Novi et Jouve, blessés, le RCS se fait rejoindre à deux reprises et laisse les Icaunais accéder en finale au bénéfice des buts inscrits à l’extérieur. Le public, qui n’attendait que d’envahir pour la première fois le nouveau Parc des Princes, demeura longtemps prostré et l’équipe gardera un goût d’inachevé des dernières minutes de cette formidable saison 1978-1979.

9. Douai (D2), 32èmes de finale, 1949


Pour la première fois, le Racing est contraint de jouer sa survie en première division. Marquée par d’innombrables mouvements de joueurs, la saison 1948-49 fut rapidement placée sous de mauvais auspices, la faute aux blessures précoces d’Oscar Heisserer et Paco Mateo ou encore aux indisponibilités au poste de gardien de but de Lergenmuller (blessé), Remetter et Schaeffer (sous les drapeaux). A Nancy, Strasbourg sombre face au SC Douai (1-3), club évoluant dans les bas-fonds de la deuxième division. Finalement avant-dernier du championnat, le RCS sera repêché par la bonne grâce de l’abandon de la section professionnelle des SR Colmar…

10. Cannes (D2), 32èmes de finale, 1973


Strasbourg retrouve l’AS Cannes, l’un des rares adversaires à l’avoir un tant soit peu enquiquiné au cours de ce cavalier seul que fut la saison précédente (1971-1972) de D2. Disputé comme de coutume sur terrain neutre à Evian, ce match est surtout marqué par la confirmation de Léonard Specht, seul réserviste propulsé en équipe première suite à la grève des joueurs de décembre 1972 à avoir immédiatement crevé l’écran. Le RPSM s’incline sur un but du Yougoslave Max Dundov.


Par souci d’exhaustivité, citons encore des éliminations par Colmar en 1946, par Forbach en 1959 et Troyes en 1962 – trois solides clubs de D2 –, l'habituelle défaite à Sedan en 2005 sans oublier le fiasco de Créteil en 1997, club de National 1 emmené par quelques vieux grognards comme Nîmes l’année précédente, qui aurait mérité d’intégrer le classement mais qu’il convient de tempérer par le contexte de l’époque : le RCS était déjà qualifié pour la finale de Coupe de la Ligue et avait un très bon coup à jouer en championnat.

Ces déconvenues s’inscrivent dans la longue histoire du RC Strasbourg. Certaines d’entre-elles portent le sceau de saisons définitivement désastreuses (1948-1949 ou 2005-2006) ou du moins mouvementées. D’autres furent expurgées de l’histoire officielle du club, pour laisser place à des triomphes ultérieurs (1992), ou demeurent telle une tache, microscopique mais indélébile, venant assombrir le dénouement d’une « saison inoubliable ».

kitl

Commentaires (8)

Flux RSS 8 messages · Premier message par athor · Dernier message par domarchivsas

  • Jérôme Tonnetot, l'éliminator ! Les interventions de @footpayan sur le topic d'avant match de La Duchère sont l'un des grands moments de l'histoire du stub :)
  • Que de mauvais souvenirs... Et pourtant, je me surprends à y penser avec nostalgie, ils font aussi partie de la "légende" du Racing.

    - Calais : match horrible mais un doute subsiste sur la validité d'un des buts de Calais qui n'a peut-être pas franchi la ligne.

    - Je me souviens bien des autres (sauf les matchs antérieurs à 19990) : Noisy, Epinal, Bourg Péronnas...

    - La défaite contre la Duchère est mythique aussi pour le Stub grâce aux interventions surréalistes de l'agent de "l'éliminator" sur notre forum. On s'était bien marrés !
  • Excellent, je n'avais pas idée du parcours assez remarquable de Tonnetot.

    Calais était un phénomène médiatique sans équivalent depuis, Quevilly ne leur arrive même pas à la cheville en termes d'hystérie journalistique... Je me souviens bien que j'était assez déçu de les voir truster la Une de l'Equipe du jour de mes 18 ans suite à leur victoire contre Bordeaux. :(
  • De mon coté c'est effectivement cette 1/2 finale retour contre Auxerre qui restera un de mes pires souvenirs en coupe de France ....
    Il y a aussi la 1/2 finale de 1981 contre St Etienne ou après une défaite 2-1 au match aller, le Racing menait 1-0 a quelques minutes de la fin et donc avait la finale en vue mais l'égalisation Stéphanoise dans les dernières minutes est venue réduire a néant le rêve.
    Je m'en souviens comme si c'était hier et surtout de la pluie incessante ou j'étais trempé comme une soupe et le désespoir en fin de match....
  • Très bon travail de mémoire.
    Il a fallut remuer et dépoussiérer les archives pour faire une telle synthèse .

    J.TONNETOT ? je le connais bien,il a joué au SAS en 1997/1998.

    Petit message au passage:
    "Pas de gaffe demain au Poiré"
  • Le cauchemar de la demi de 1979 contre un AJA naissant !
    Déception d'autant plus grande qu'on était certain de réaliser le doublé... :((
  • Aller, un peu de positivisme !!!
    Je préfère garder en tête la demi finale face à Metz, avec l'orage, les éclairs et la délivrance par Pouliquen !! Quel match ! Si on pouvais en revivre au prochain tour un semblable, je signe de suite !
  • sebalsace67 a écrit, le 02/02/2017 10:18 :
    Aller, un peu de positivisme !!!
    Je préfère garder en tête la demi finale face à Metz, avec l'orage, les éclairs et la délivrance par Pouliquen !! Quel match ! Si on pouvais en revivre au prochain tour un semblable, je signe de suite !


    L'histoire est un éternel recommencement......alors patience sebalsace67,tu vas encore en revivre d'autres des soirées comme celle là:)

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  • lafoudre2 Bizarre que Dimitri ne soit plus sur les feuilles de match de Sochaux. Quelqu'un sait-il s'il est blessé ?
  • alainh68 C'est bon , l'inter champion d'Italie après la victoire à Milan dans le derby milanais 2-1 pour l'inter

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