Niort - RCS, côté tribunes

C'est dans le parc naturel régional du marais Poitevin que se situe le stade René Gaillard. Il est pourvu de deux tribunes assises couvertes dans sa longueur et de plusieurs petites tribunes éparses dans les virages et derrière les buts, dont notamment la notre pour un soir. Après quelques craintes sur le temps (orages et grosses averses dans le Poitou l'après-midi), c'est sous un magnifique soleil couchant et une température printanière que va se dérouler ce match entre les Chamois et le Racing.
Il est 19h45 quand j'arrive devant le stade et l'entrée « Clou Bouchet », le guichet visiteur semble avoir plus de succès que le guichet local vu la file d'attente, mais ce n'est qu'une impression, les Niortais étant déjà en possession de leur sésame, et nous aguichant même pour revendre des tickets en tribune populaire. Il faut dire que nos couleurs respectives ne permettent pas de nous différencier aux premiers abords, le bleu et le blanc allant aussi bien pour les supporters de Niort que ceux de Strasbourg.
Nous sommes à vu d’œil pas loin de 200 Strasbourgeois en tribune visiteurs, 2 bus (Fédé et UB90) + les conducteurs courageux sont venus accompagner la diaspora Alsacienne pour encourager le Racing et pourquoi pas fêter la montée dès ce soir dans le Poitevin.
Bâche UB90 fixée, drapeaux levés, supporters regroupés, la soirée commence comme toujours en chanson dès l'entrée des 22 joueurs sur le terrain. L'ambiance est vraiment bonne, et nous donnons beaucoup de voix, on sent que l'on peut être les acteurs et les premiers spectateurs de l'euphorie d'une montée dans l'élite nationale, montée attendue depuis 9ans maintenant !
L'ambiance en face semble plus timide, comme souvent en déplacement cette année, et a contrario du match de lundi à Lens. Néanmoins un groupe, les « Niort 1925 » sortent du lot, il sont regroupés en bout de la tribune pesage, bâche, drapeaux et gorges déployés.
Tout comme le Racing, nous sommes dans le match dès l'entame, et le premier but à la 10ème minute vient récompenser nos encouragements chaleureux. Et tout comme le Racing, le niveau baisse tout doucement au fil de la mi-temps, les Chamois reprenant le jeu à leur compte et les supporters apprenant les résultats en live des « matchs à suivre » à savoir, le break réalisé dès la trentième minute par Amiens et Troyes, nos poursuivants directs. De part ces deux sentiments, on sent que la montée directe, dès ce soir, est déjà hypothétique. Nos encouragements, tout de même nourris, n'auront jamais cessé, même après l'égalisation, juste avant la mi-temps et juste devant nous. Mais c'est grognons que nous nous dirigeons vers la buvette mise à notre disposition pour nous restaurer. Le temps d'échanger nos impressions de la première mi-temps autour d'un sandwich au jambon à l'os, du pays, ou à la rillette, nous ne baissons pas les bras, tenant pour réalité que nous sommes toujours premiers, notre destin entre les mains et que le match est loin d'être terminé.

La deuxième mi-temps, je sens le groupe des supporters encore plus regroupé, il faut dire qu'avec le soleil couché les températures se sont légèrement refroidies. Les encouragements et les chants sont plus nourris, plus forts et l'investissement des deux capos dans ce sens n'est pas innocent.
Le deuxième but Niortais sonne le glas de notre rage, mais pas de notre mobilisation. Il réveille également les spectateurs des chamois qui font entendre leur voix dans tout le stade. Les joueurs Strasbourgeois poussent pour égaliser et c'est sous le chant « nous sommes les Strasbourgeois, toujours présents pour toi, même en CFA » que les blancs d'un soir et qu'un Bahoken inspiré parviennent à égaliser et à nous redonner la place qu'est la nôtre, à savoir leader de la Ligue 2 et en pôle pour l'accession en Ligue 1.
C’est sous les chants et encouragements de tout le stade que se termine ce dernier et ultime match à l'extérieur du Racing cette saison, et on l'espère en Ligue 2. Frustration de ne pas avoir gagné, certes, mais la victoire ne nous aurait pas permis de fêter le titre tant attendu. On se console en ayant eu la satisfaction d'avoir échappé au traquenard, et en conservant la place de leader et tous nos moyens d'accéder à l'échelon supérieur, à la maison, à la Meinau, dans une ambiance qui sera certainement bien au-delà de notre imagination.
Ce fût également le dernier match de la saison pour moi, je suivrais, comme beaucoup je pense, le dernier match à la maison, autour de quelques picons, et une bouteille de crémant au frais pour le coup de sifflet final.
Au nom des expatriés du grand-ouest je dis : au revoir la Ligue 2, au revoir Tours, Laval et Niort. Bonjour la Ligue 1, bonjour Angers, Nantes et Bordeaux.
On y croit, Allez Racing !!