Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Idriss Saadi, un taureau en pointe

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Par athor
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Dans sa volonté de muscler son secteur offensif, le Racing a enregistré, pour quatre saisons, la venue du puissant attaquant Idriss Saadi, auteur d'une saison convaincante en Belgique et désireux d'enfin d'imposer en L1.

A deux semaines de la reprise du championnat de L1, et alors que l'effectif entame la dernière ligne droite de sa préparation estivale, le Racing poursuit ses emplettes en vue de renforcer son équipe. Si les signatures de Bingourou Kamara et de Landry Bonnefoi ont permis de boucler le chantier du poste de gardien de but, Thierry Laurey affiche encore la volonté de renforcer les trois autres lignes par au moins un élément. L'arrivée du buteur Idriss Saadi permet ainsi de compléter le secteur offensif, même si un coup y reste possible d'ici la fin du mois d'août.

Le nouvel avant-centre du Racing arrive à la Meinau avec la mission de remplacer Khalid Boutaïb et ses 20 buts inscrits la saison dernière. Une tâche que le nouvel international algérien semble à même de remplir, lui qui a certes connu plusieurs contretemps au cours de sa carrière mais qui a toujours démontré une grande habilité face au but. Né à Valence, Idriss Saadi rejoint le centre de formation de l'AS Saint-Etienne à l'âge de 14 ans. Déjà doté d'un gros physique pour son âge, avec un tour de cuisse impressionnant (le directeur du centre de formation le surnommera "le taureau"), il s'impose comme le leader offensif et le buteur dans les différentes catégories d'âge. Les chiffres sont d'ailleurs assez impressionnants, puisque en deux saisons dans la catégorie des moins de 16 ans, l'attaquant affiche un bilan de 31 buts en 28 matchs. En 2009, alors qu'il n'a que 17 ans, il termine la saison avec l'équipe des 18 ans (4 buts en 8 matchs) puis avec l'équipe réserve en CFA (4 matchs, 1 but). Évidemment, avec une telle cote, la DTN se penche sur son cas et il enchaîne les convocations dans les différentes sélections de jeunes, des U16 jusqu'aux U19. Son parcours stéphanois poursuit alors cette trajectoire ascendante : titulaire avec l'équipe réserve, tombée en CFA2, il plante 17 buts en 25 rencontres et commence à toquer à la porte de l'équipe professionnelle. Christophe Galtier l'intègre à ses entraînements et le convoque même dans le groupe en match officiel, sans toutefois le faire entrer en jeu. La saison 2010/2011 est du même tonneau : toujours titulaire avec l'équipe réserve (14 buts en 18 matchs), il est dans le même temps le fer de lance de l'équipe de l'ASSE en coupe Gambardella. Porteur du brassard de capitaine, il inscrit dix buts tout au long de la compétition, mais manque son tir au but en finale face à Monaco, vainqueur de l'épreuve. Avec l'équipe première enfin, il fait ses premiers pas en L1, avec neuf entrées en jeu. Ces deux saisons pleines attirent forcément à l'étranger : Manchester United, Manchester City, Liverpool et le Milan AC font part de leur intérêt, mais le joueur signe finalement son premier contrat professionnel en juin 2011.

Barré par la concurrence à Saint-Etienne, et dans un championnat de CFA devenu trop petit pour lui (6 buts en 7 matchs), il passe par la traditionnelle case "prêt en L2" pour obtenir du temps, et signe à Reims en janvier 2012. Sauf que le futur promu tourne bien offensivement, avec un duo Fauré-Ghilas qui enchaîne les buts. Idriss Saadi peine à trouver sa place, et ne participe qu'à dix rencontres. De retour dans le Forez, il n'a pas le temps de défaire ses valises qu'il est à nouveau prêté en L2, cette fois-ci au Gazélec Ajaccio. Chez le promu, il parvient cette fois-ci à s'imposer comme titulaire, et enchaîne les buts durant les premières semaines. Mais collectivement, les Corses vivent une saison compliquée, scotchés dans le bas de tableau. L'entraîneur Jean-Michel Cavalli est remplacé par un certain Thierry Laurey au mois de février, mais l'exercice se conclut par une relégation en National. Malgré cela, Saadi ressort de sa première saison pleine avec de la satisfaction car « elle m'a beaucoup appris et fait progresser dans certains domaines. De plus, j'ai pris en maturité et je me suis aguerri. J'ai mis sept buts, j'aurai pu faire mieux mais à moi de le prouver dès l'année prochaine à l'ASSE. » Il n'en aura toutefois pas la possibilité car Galtier ne compte pas sur lui dans son schéma à une seule pointe, préférant miser sur Erding ou Brandao. En janvier 2014, il trouve un accord pour s'engager avec Clermont, toujours en L2.

Habitué à (re)lancer de jeunes talents offensifs, le club auvergnat se révèle vite le jardin idéal pour le puissant buteur. Titulaire à la 21ème journée à Laval, il ne quittera plus le onze de Régis Brouard, disputant l'intégralité des matchs restants. Mieux, il contribue grandement au maintien du club, avec notamment six buts inscrits sur les dix derniers matchs. Avec sept réalisations au total, il termine même meilleur buteur du club. Lancé, il porte son équipe la saison suivante, avec onze buts et deux passes décisives, de la tête, du pied droit, en renard, de l'extérieur de la surface, en bicyclette, mais surtout, par une présence physique très importante. Commençant même à susciter l'intérêt de clubs plus huppés, il est fauché brutalement en janvier 2015 par une rupture du ligament croisé du genou gauche. De retour au cours de l'été, il n'a toutefois pas disparu des radars des recruteurs, et après avoir inscrit un but en tour préliminaire de coupe de la ligue, il s'envole vers le Championship et le club de Cardiff City.
Au Pays de Galles, afin de ne pas prendre de risques, son club lui propose une nouvelle préparation physique afin de cibler les déficits musculaires liés à sa longue convalescence. Après six semaines, le staff médical donne son feu vert. Mais avec cette troisième préparation en huit mois, le corps d'Idriss Saadi est plus fragile : « ils ont voulu me faire faire un test de sprints pour savoir si j’étais bien. Je leur ai dit que j’étais fatigué, mais ils pensaient que ça allait tenir. Et ça a lâché. Je me suis fait une déchirure d’un centimètre au niveau du tendon de l’ischio-jambier. C’était trois semaines, un mois, pas grand-chose. Et en fait, je suis revenu au bout de trois semaines et c’est là que j’ai effectué ma première entrée. Et avec l’adrénaline et tout, j’y suis allé et j’ai fait une rechute. Je n’étais pourtant entré en jeu que pour les 15 dernières minutes. Ça n’a pas tenu, ça a redéchiré au même endroit et en plus grave. Ça a mis 10 semaines. » Et voilà comment le rêve anglais de l'attaquant se transforme en traversée du désert. Mis à part une entrée en jeu de 8 minutes à Fulham au mois d'avril, Saadi n'aura pas l'occasion de s'illustrer. L'été dernier, en quête de temps de jeu, il est prêté au club belge de Courtrai, dont le propriétaire est le même que celui de Cardiff, l'excentrique Vincent Tan (le genre de président capable de changer les couleurs historiques d'un club car il trouve le rouge plus joli que le bleu...).

En Belgique, Idriss Saadi, à nouveau en pleine possession de ses moyens, ne met pas longtemps à retrouver le chemin des filets. Dès sa première titularisation, face au FC Bruges, il plante un doublé en onze minutes, offrant une victoire de prestige à son équipe. Si Courtrai est destiné à jouer le maintien, la présence de son puissant attaquant permet au club de maintenir sa place au milieu de tableau. Buteur face à Anderlecht, Zulte-Waregem, Genk ou encore le Standard, il s'impose comme l'une des révélations de la Jupiler League, terminant troisième au classement des buteurs de la saison régulière. De retour au Pays-de-Galles avec le plein de confiance, il est intégré à la préparation de son club, se permettant même de scorer en match de préparation. Neil Warnock, le coach des Bluebirds, n'excluait alors pas de faire appel à lui durant la saison, mais plutôt comme joker offensif. Un rôle visiblement pas suffisant pour Idriss Saadi, désireux d'enfin regoûter à la L1, avec un statut de titulaire. C'est donc à Strasbourg, sous les ordres de son ancien entraîneur, qu'il tentera de faire valoir son physique mastoc (85kg pour 1,80m) et confirmer sa réputation de buteur.

Le joueur en détail


Parfois, ce sont les statistiques les plus simples qui définissent le mieux un joueur. La saison dernière, Idriss Saadi a inscrit 16 buts en 37 matchs de championnat de Belgique, play-offs compris. Le nouvel international algérien est un pur buteur, l'archétype du numéro 9 à l'aise face à la cage adverse. Son ancien entraîneur à Courtrai, Karim Belhocine, le décrit ainsi comme « quelqu'un qui va vite, qui sait se déplacer, qui sait jouer dos au jeu et qui travaille beaucoup pour l'équipe. » Et de vanter ses qualité de « puissance, vitesse et de profondeur. » Son ancien coéquipier Xavier Mercier, qui était le meneur de jeu de Courtrai, confirme que Saadi adore « prendre les espaces, il demande tout le temps le ballon et apporte à l'équipe. » Sa heatmap confirme cette disponibilité mais également un positionnement moyen plus important dans la surface adverse.
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Saadi est ainsi souvent à la conclusion des mouvements de son équipe, recherché le plus souvent en profondeur, mais également dans la surface, grâce à l'intelligence de ses déplacements. En moyenne, il a tiré 2,1 fois au but, cadrant 44% de ses tentatives. En valeur absolue, cela correspond à 64 tirs, dont 28 cadrés et donc 16 buts inscrits. Avec ces caractéristiques, sa participation au jeu est moins importante que d'autres attaquants, même s'il n'hésite pas à redescendre au milieu de terrain pour aller provoquer balle au pied (5,2 duels offensifs par match, et même 2,5 dribbles tentés, à 79% de réussite). Il pèche toutefois dans le duel aérien (4,1 par match, à 33% de réussite), même si cela ne l'a pas empêché d'inscrire quelques buts de la tête. Enfin, dernière caractéristique pas vraiment visible sur le plan statistique, sa présence physique capable de monopoliser un voire deux défenseurs, et ainsi libérer les espaces.

Idriss Saadi présente donc le profil de l'avant centre typique des schémas à une seule pointe. Puissant physiquement et rapide, il est à l'aise dans un jeu direct, basé sur la profondeur, comme celui prôné par Courtrai la saison dernière, dans un 4-2-3-1. Dans le collectif mis en place par Thierry Laurey, il est ainsi permis d'imaginer un duo gagnant entre la qualité de passe et l'intelligence de jeu d'un Benjamin Corgnet, et les courses et les qualités de finisseurs de Saadi.

athor

Commentaires (8)

Flux RSS 8 messages · Premier message par ninion · Dernier message par echouafni

  • Bravo pour la rapidité et la qualité de l'article, Athor! Apparemment, voilà une excellente recrue! Espérons que Saadi confirme au Racing sa dernière saison en Belgique!
  • Merci pour cet article !

    Luck'@athor , le stubiste qui publie ses articles plus vite que son ombre...
  • Excellente présentation, merci!
  • Athor t'es Marc Keller dans la vraie vie non ? :D
  • Je pense que cette recrue est labellisée "@athor certified" car l'article est assez élogieux sur ses qualités de buteur. Je partage moi aussi cette confiance en Saadi qui semble avoir un bon profil. Le peu que j'ai pu voir montre de belles qualités. Bonne chance à lui et plein de buts pour notre Racing ! Et super article où l'on apprend plein de choses, merci !
  • Je suis supporter stéphanois et je suis vraiment heureux de voir qu'Idriss aura sa chance en ligue 1. Honnêtement je n'aurais même pas craché sur un retour à Sainté. Je ne pense pas qu'un Diony (dans le même style) soit bien au dessus par exemple. Saadi c'est le genre d'attaquant qui a le but dans le sang, il était extrêmement adroit en jeunes chez nous et je ne pense pas que ce soit une qualité qui se perde. Il s'est retrouvé barré par Aubam chez nous puis Galtier ne lui a jamais vien donné sa chance. Il aurait du connaître une carrière beaucoup plus linéaire mais bon les prêts, les blessures, c'est ainsi... Enfin tout ça pour dire que vous avez fait un super récrue selon moi et que vous allez apprécier le garçon en plus de ça. Je vais suivre votre saison rien que pour voir ce qu'il va donner en L1 avec la maturité et la confiance de Laurey ça peut être très intéressant. Bonne saison à vous! ;)
  • La classe @athor merci
  • Encore en fois : quel bel article d'@athor ! On est dans l'excellence tout simplement. Je serais journaliste sportif aux DNA, je serais un peu honteux par comparaison.

    Sympa les propos de @ALV

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  • pando67 Après réflexion, je me suis peut être un peu enflammé
  • pando67 Mais non vous n'y êtes pas du tout, on a repris confiance et on va faire comme face à Lille !
  • the-naturel Un peu d'optimisme bon sang !
  • the-naturel Tenseur sans déconner si tous tes scores s'avéraient exact, on serait dernier avec -12 points
  • athor 35-0 pour Rennes, évidemment
  • coyote67 Nantes joueit bien aussi tu disais...
  • coyote67 ah ben tiens Tenseur, le contraire m'aurait étonné ;-)
  • the-naturel Hello mon prono 1-8, triplé de Stephan
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  • iuliu68 Jafar, Fontenla, Keller 1, 2 et 3...
  • guigues hopla
  • chris68 le trio direct racing Menes Keller hyper malaisan
  • il-vecchio Wie bitte? MK veut une presse Propagandastaffel ou la Pravda pour les russophones.
  • iuliu68 bon normalement Thomas Fritz devrait pointer le bout de son parapluie
  • iuliu68 Jafar, Fontenla
  • chris68 le racing leur menace de plus les accepter en conf" qu'ils se doivent de relayer la com' officielle?
  • chris68 c'est quoi encore cet article de direct racing?
  • takl ça y est je suis énervé.

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