Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

RCS - Guingamp, côté tribunes

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4.0 / 5 (2 notes)
Date
Catégorie
Côté tribunes
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Auteur(s)
Par tikko67
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© rachmaninov

Le Racing a passé une soirée difficile dans son antre, devant 22578 spectateurs.

Il m'est demandé de raconter tout ce que seuls les spectateurs présents à la Meinau ont pu voir, donc, dans mon article, vous aurez l’immense honneur de voir, d'entendre, de sentir et de ressentir le match à travers ma personne. Mettez vos casque VR à la poubelle, nous sommes en 2018, vous voici à présent en immersion !

L'avant match


Arrivé au stade à 19h30, c'est plutôt calme, la route est dégagée et la foule n'inonde pas les entrées du stade, j'entre dans l'enceinte de notre belle Meinau. Une fois dans le stade, j'en profite pour déguster un vin chaud. Déguster est un bien grand mot, il était chaud à m'en brûler la langue mais j'ai surtout eu peur de faire un trou dans la table lorsqu'une goutte a malencontreusement glissé le long du gobelet jusqu'au plateau de celle-ci. Vu l'acidité de ce truc, je suis sûr que Mac Gyver pourrait nous concocter une petite bombe ! Bon je suis radin et à 3 euros le gobelet, je le finis. Les poils de mon corps se dressent et un frisson me remonte de l'orteil à la nuque.

Je fais un coucou à une cigogne qui se laisse prendre en photo avec des supporters, elle a eu la superbe idée de mettre un maillot rouge. Je lui dis « euh tu sais que le rouge c'est la couleur de Guingamp ? » Elle me regarde sans sourciller, me répond un truc incompréhensible, je crois qu'elle ne m'a pas compris et moi non plus d’ailleurs, je ne peux pas lui en vouloir, il faut dire je parle pas le cigogne !

Je passe ensuite devant la boutique qui déborde comme bien souvent. J'ai une pensée pour la personne derrière la caisse, la goutte de sueur perlant sur le front qui doit penser : « j aurais du dire que j'ai fait cigogne première langue, je serais au chaud dans un costume en train de prendre la pose plutôt que de suer derrière la caisse ».

Première mi-temps


J'arrive dans le kop au moment de l'entrée des équipes et comme à l'accoutumée, le stade se lève pour acclamer nos joueurs. Comme d'habitude, mes poils se dressent devant cette ambiance, notre Meinau, notre Racing cela me rend mes yeux d'enfant ! Les Guingampais gagnant le toss, décident d'inverser les cotés, le Racing attaque donc du coté du kop en première mi-temps.Nous faisons entendre notre mécontentement de voir les fesses du portier suédois aussi tôt dans la soirée !
Le match débute, je sens le kop plutôt chaud.

Après trois minutes et le premier arrêt d'Oukidja tout le monde doit se dire que la soirée va être longue. Le capo complimente le kop « allez les gars c'est bien, c'est bien mieux que dimanche, allez on continue ! » Puis vient la 8eme minute et le premier but. Le kop a à peine baissé d'un ton lorsque le petit ballon piqué de Salibur fait trembler les filets. Mais les chants reprennent de plus belle.

Les chants continuent jusqu'à la 14ème minute où Benezet double la mise, gros coup au moral, la soirée est vraiment mal embarquée. Le kop frémit, baisse d'intensité mais continue de pousser.

Dans le dernier quart d'heure de cette première mi-temps, le kop embarque tout le stade pour pousser nos joueurs à réduire la marque après que le capo nous a harangués « allez réveillez vous, allez, on appelle le stade ! » Malgré cela, la frustration prime quand Sakho, qui a l'opportunité de pénétrer dans la surface, s’arrête net et joue de sa superbe technique pour transmettre pour la 47ème fois un excellent ballon directement dans les pieds d'un Guingampais. Dans la foulée de ce geste aussi audacieux qu’inattendu, il sortira pour laisser sa place à Blayac, quelques sifflets s'entendent mais le kop répond plus fort en applaudissant le joueur.

Les fautes se multiplient aux abord de la surface adverse, le public pousse Lala, qui dans les dernières secondes des arrêts de jeu, part faire une longue touche en marchant tranquillement et en enlevant délicatement ses gants doigts par doigt pour ne pas les abîmer.

L'arbitre siffle la mi-temps, personne ne siffle nos joueurs, je peux même entendre quelques applaudissements.

Viens la mi-temps où les buvettes sont prise d'assaut et où en tribune, on refait déjà la première mi-temps.
J’entends des réflexions tactiques dignes des plus grands entraîneurs que les bars PMU aient connus, tels que « moi, à la place de Laurey, j'aurais mis en place un 5-4-1 avec deux milieux défensifs et je jouerais le contre », d'autres auraient voulu voir Nogueira au milieu et certains se demandent encore pourquoi Saadi n'est pas titulaire. Moi je ris.

Deuxième mi-temps


Le kop fait du bruit mais bien moins fort qu'en fin de première mi-temps. Je peux sentir qu'en cas de but strasbourgeois, le stade se lèverait comme un seul homme et pousserait nos joueurs en faisant vivre un enfer aux Guingampais. Au lieu de cela, le kop et le stade rigolent devant le centre du gauche de Seka digne d'un pupille (ou U8 pour les plus jeunes) asthmatique grippé mais on ne lui en veut pas. Jusqu'à la 63ème et son remplacement par Foulquier, on ne lui en voudra pas de se mettre systématiquement sur son pied droit après avoir vu sa précision digne d'un chirurgien, à qui on aurait amputé huit doigts, lorsque il utilise son pied gauche. Le but ne viendra pas, malgré l’énorme cadeau reçu par Blayac de la part de l’arrière latéral adverse. Notre numéro 13 fait un contrôle un peu long et ne parvient pas à tromper le portier des rouges. Si même avec de l'aide on n'y arrive pas, c'est qu'il faut se résoudre au pire.

Le kop est presque éteint, le spectacle est dur à voir avec un jeu haché par des Guingampais qui ont l'air de souffrir le martyr à chaque coup. On a tous compris que, de ce match, on ne tirera aucun point. Le capo arrive à faire renaître un peu d'ambiance : « les gars, vous n'avez pas d'amour propre, on perd contre Guingamp, 2 à 0, allez, on se bouge » mais cela ne durera que 5 minutes.

Tant bien que mal, on chante sans grosse envie, on fait un tendu d’écharpes, on chante encore sur l'aire d'Aznavour qui ressemble comme bien souvent à un infâme yaourt...
Certaines tribunes commencent à se vider et ne peuvent observer ce geste désespéré de Koné qui, à terre et malgré les boites à chaussures qu'il n'a pas enlevé autour de ses crampons ce soir, arrive en rampant à gagner son duel contre deux rouges et évite le 3 a 0.

Le match se termine enfin. que ce fut long ! Le public ne siffle pas et le kop applaudit mais c'est un applaudissement léger dans lequel moi j’entends « les gars, on n'a pas le droit de perdre de cette façon, bougez vous »

tikko67

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