Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Portrait pas du tout objectif : Chonchon et Arrache.

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Portrait
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Par kaniber68
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© UB90

Les capos râlent mais en chefs.

La première fois que je les ai vus, j’ai cru que je voyais mal. Ils étaient torse à poil, alors que nous, vu la température ambiante, on avait mis plein de poils sur nos torses. Faut dire que j’étais jusqu’alors un habitué de la tribune nord, la tribune des papys et des mamys, me disant en considérant le quart de virage des Ultras que tous ces agités étaient très bien dans leur bocal et qu’il était hors de question que j’y glisse ne serait-ce qu’une nageoire. Et puis, petit à petit, le temps a passé…

« Chonchon, arrache-moi la jambe ! »

Samedi 28 avril, 19 heures. Le kop fume des clopes et la tension ne rentrerait même pas dans un tensiomètre. Le Racing est génial ! Il n’a pas son pareil pour nous coller les glandes en fin de saison et on se dit qu’il doit le faire exprès. Après tout, c’est quand même mieux que d’être supporters de Rennes, vu que nous ça fait un bail qu’on n’croit plus au Père Noël. Ce soir-là c’est Nice, mais ça pourrait être Marcq-en-Barœul qu’on n’en serait pas moins tendus. Et puis les capos arrivent et se plantent dans leur guérite, debouts sur des palettes de chez Meteor. Et ils décapsulent.

Ces garçons auraient-ils la foi ?

Le kop n’attendait qu’eux. Et v’là-t ’y pas que le plus chevelu des deux se lance et se met à éructer des paroles presque inaudibles où il est question, me semble-t-il, du Racingclubdestrasbourg. On n’y entrave pas grand-chose, mais ce gars est tellement persuasif que le kop se met à tanguer, à s’agiter comme dans une église évangélique. On sent l’agitateur déjà un peu usé et on se dit qu’il ne tiendra jamais la session, quand le deuxième prend le relais. A peine moins persuasif que le premier, sous sa casquette qui est la marque des ceusses qui sont accablés d’une calvitie précoce, il se lance dans une révision générale des tubes qui font la gloire de cette chorale dont on ne voudra jamais à la cathédrale. Mais on s’en fout, vu qu’la Meinau c’est aussi une cathédrale.

On achève bien les capos

Et le match commence. Mais les capos sont ailleurs. Leur match, i s’déroule devant leurs yeux mais à l’envers. Et là, on comprend enfin le sens du mot « paradoxe » : ces deux gars ont été présents à tous les matchs, mais ils n’en ont pas vu un seul ! Et pour cause, leur équipe c’est la tribune ouest, avec des remplaçants à la pelle, des attaquants en veux-tu en voilà, des défenseurs qui défoncent et des gardiens dont le seul but est « Allez Racing, tes supporters sont là ! » Mais ça y est, les capos sont chauds. La litanie prend son rythme de croisière et elle va durer 90 minutes. Mise à part la mi-temps, dont on comprend à présent qu’elle a été inventée uniquement pour les capos. Le match devient dur, les Bleus rament comme dans la galère capitane. Mais les chants sont incessants, balancés comme dans une cour de caserne par Chonchon et Arrache qui sont au paroxysme de leurs larynx. Le kop tremble, larmoie, désespère, mais les duettistes le remettent à chaque fois dans le sens de la marche. Ils sont sur les rotules, au bord de l’implosion… quand l’arbitre siffle enfin la fin.

Da capo

« Dans quel état j’erre ? » C’est le genre de question que Chonchon et Arrache doivent se poser en rentrant chez eux. Alors, on se demande comment se passent leurs nuits d’après match et surtout dans quel état ils se réveillent. Ont-ils au moins un bon oto-rhino dans leurs relations ? N’empêche, si le public de la Meinau (c’est-à-dire la tribune ouest) est le douzième homme des Bleus, ces deux capos en sont au-moins leur onzième homme et demi. Le Racing leur doit bien une quarantaine de boîtes de Bonbons des Vosges. Mais surtout la gnaque inconditionnelle du Mur Bleu qui fait la gloire de la Meinau et la surmultipliée d’une équipe qui, en grande partie grâce à lui, devrait s’en sortir (je n’ose pas écrire : « Aurait dû s’en sortir »). Chonchon et Arrache méritent bien une tarte flambée à leurs noms. Avec, exceptionnellement le 12 mai, des rondelles de saucisson de Lyon.

kaniber68

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