Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Pour les supporters du Racing, c’est la saison de tous les records !

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Par fsrcs
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Record d’abonnés, record de fréquentation à domicile comme à l’extérieur, record de guichets fermés, aucun match à moins de 21 000 spectateurs pour la première fois : jamais le Racing n'a été autant soutenu que cette saison.

Le retour en L1 a été marqué par deux records d’affluence battus en championnat :
- la fréquentation à domicile : 457 573, moyenne de 24 083 (y compris les supporters adverses) ;
- la fréquentation à l'extérieur : 9 746, moyenne de 513.
(Données établies selon les chiffres de racingstub.com)

Record à domicile

La précédente meilleure performance avait été établi lors de la saison 1992-1993 où, sous les ordres de Gilbert Gress, l'équipe strasbourgeoise fut soutenue par 21 693 spectateurs en moyenne (412 167 en cumulé) : cette saison était celle du retour dans l'élite après trois années consécutives en D2.

Si le nombre de places disponibles a fortement diminué par rapport au précédent record, en raison de la réduction de la capacité d’accueil en 2001, l'amplitude a grandement diminué entre les grandes affiches et les réceptions moins prestigieuses.

En 92-93, la venue de l'OM avait rassemblé 39 033 personnes à la Meinau, mais à l'autre bout de l'échelle la réception de Caen n'avait attiré que 11 619 spectateurs.
A l'inverse, cette saison, tous les matchs se sont déroulés devant plus de 21 000 personnes, pour la première fois de l'histoire : plus encore que le record d’affluence, c'est cette fidélité qui est impressionnante !

Ces performances sont en partie la conséquence du système de packs mis en place pour plusieurs matchs (avec des affiches prestigieuses et d’autres moins emballantes) mis aussi d’un autre record, celui du nombre d’abonnés (15 650) qui a également influencé un dernier chiffre marquant : les six rencontres disputées à guichets fermés (plus le match de coupe contre Paris), soit presque un tiers des matchs.
Là aussi, c’est du jamais vu car depuis au moins 40 ans le stade n’avait jamais été plein plus de trois par saison.

#EquipeMoyenneTotalMiniMaxi
1Paris SG46.930891.66940.92047.759
2Marseille46.616885.71232.74560.410
3Lyon46.005874.09131.67958.069
4Lille33.200597.60826.45049.082
5St-Etienne28.142534.68921.28238.993
6Bordeaux26.048494.90914.36841.290
7Nantes24.559466.62617.77634.486
8RCS24.083457.57821.06726.015
9Rennes23.111439.11116.88829.194
10Nice22.876434.65316.38333.478
11Caen17.187326.54515.14420.249
12Toulouse16.929321.65610.34831.909
13Metz14.844282.03311.23925.015
14Guingamp14.502275.53111.90118.378
15Montpellier13.458255.6979.54920.975
16Dijon12.228232.33810.09115.160
17Troyes12.196231.7298.90620.006
18Angers11.065210.2428.01715.794
19Amiens9.521180.8917.77212.297
20Monaco9.243175.6186.33316.588

La moyenne de fréquentation du stade de la Meinau se classe dans la première moitié de la L1

Bien entendu, ces records sont également grandement liés au retour inespéré en L1, après un parcours hors norme alors que le club a frôlé la disparition à l'été 2011.

Les années dans le monde amateur ont renforcé les liens entre le public et le Racing, qui est resté une institution importante en Alsace, même en CFA2.
Un club enraciné dans l'imaginaire d’une ville voit le soutien du public s’autonomiser partiellement du niveau sportif : pendant toutes ces années, les supporters ont tenu à témoigner de leur fidélité à toute épreuve et les dirigeants ont su faire vivre l'espoir.

Enfin, les actions menées par le club pour favoriser la convivialité bien avant le coup d’envoi des rencontres, conformément à la tradition alsacienne, ont également contribué à ces performances.

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Un casse-croûte en tribune avant un match (1935)

Ces chiffres sont d’autant plus remarquables que la vie des supporters ne s’est pas simplifiée au cours des dernières décennies : la grande majorité des rencontres se déroulaient auparavant le samedi soir, les créneaux se sont désormais multipliés pour satisfaire les télévisions, avec des programmations annoncées souvent tardivement, obligeant les supporters à jongler avec leur emploi du temps.

Si on y ajoute la volonté des instances nationales de développer le football français en Asie malgré le décalage horaire, les partisans d’un football populaire doivent plus que jamais rester sur leurs gardes.

Il faut également souligner que le club peut faire encore mieux pour faire vivre la dimension populaire du Racing : l’abonnement relevait l’été dernier du parcours du combattant et la volonté de sectoriser la Meinau n’avait pas abouti à un compromis suffisamment satisfaisant entre les attentes du club et celles des supporters.

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Guichets de la Meinau

Partout dans le pays, la vente de tickets d’entrée était devenue moins importante ces dernières décennies par rapport à l’argent des droits tv, mais la billetterie est désormais redevenue une manne financière importante avec le prix des places et surtout les prestations annexes proposées.

Il fut un temps où la sectorisation n’existait pas : aujourd’hui, la catégorisation par type de supporters risque de limiter mécaniquement les places au sein de chaque tranche et interroge sur la mixité des publics.

Record à l'extérieur


Au cours des années passées dans le monde amateur, la proximité géographique des matchs combinée à l’envie de participer au renouveau du club ont développé l’envie de se déplacer pour encourager le RCS lors des rencontres à l’extérieur.

Grâce aux associations de supporters qui organisent les déplacements massifs, le retour dans l’élite a permis à de nombreux fans de garder cette habitude et de perpétuer la « culture déplacement ».

Ainsi, en dehors des finales de coupes, il n’y a jamais eu dans l’histoire du club autant de supporters à l’extérieur que lors du premier match de cette saison à Lyon (3 000 Strasbourgeois ; précédent record… l’an dernier à Lens, pour un match décisif pour la montée : 1 800).

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Déplacement à Lyon

Les déplacements ont également permis de constater que si l’ambiance de la Meinau est mise en valeur, c’est aussi parce que les années de répression l’ont souvent dégradée dans les autres stades de l’élite, où l’on a trop souvent cherché à installer majoritairement une clientèle plus sage mais aussi plus aisée et plus consommatrice.

Il est donc important d’avoir conscience de notre très grande chance à Strasbourg, d’en remercier les dirigeants du club et de travailler au maintien et au développement de cet avantage.

S’il est parfois difficile d’avoir un comptage exact pour les matchs à l’extérieur (certains supporters n’étant pas dans le parcage réservé aux visiteurs), il est certain que cette moyenne de 513 est un nouveau record, d’autant plus remarquable que désormais la totalité des rencontres sont visibles sans sortir de chez soi, grâce à la télévision.

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Déplacement à Dijon

Pour rappel, avant les années 2010, il n’y avait le plus souvent guère plus d’une centaine de fans du Racing en moyenne à l’extérieur, même s’il ne faut pas oublier les belles mobilisations passées au cours desquelles les supporters avaient fait la preuve de leur capacité de migration.

De plus à l’extérieur, comme à domicile, la saison restera marquée par le développement impressionnant, déjà initié les saisons précédentes, du nombre de supporters qui apportent un soutien actif à l’équipe pendant les rencontres.

Il est également à noter que ces performances auraient pu être plus importantes sans deux contraintes majeures : la programmation tardive des rencontres (parfois à peine quinze jours avant) et les restrictions administratives disproportionnées qui ont empêché des déplacements massifs à Saint-Etienne, Metz et Nantes.

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Beaucoup moins de personnes que d’habitude dans le parcage visiteurs de Saint-Symphorien

Des décisions préfectorales très regrettables alors que les supporters du RCS ont fait la preuve de leur bon comportement et que les dirigeants du Racing ont très souvent fait le nécessaire pour permettre aux supporters de se déplacer dans de bonnes conditions (notamment par la mise en place d’un référent supporter).

Et maintenant ?


En 1992, la Meinau était copieusement garnie et le club a connu deux soirées légendaires à six mois d’intervalle : la victoire en barrage face à Rennes et le nul face à l’OM. Pour assurer la place en D1 et tenir en échec la meilleure équipe de France.

En 2017-2018, la Meinau a battu ce record d’affluence et le club a connu deux nouvelles soirées légendaires, également à six mois d’intervalle, avec les succès face au PSG et à l’OL. Pour assurer la place en D1 et battre la meilleure équipe de France.

C’est tout sauf un hasard : le lien entre la ferveur du stade et les exploits de l’équipe est incontestable. Il est notamment souligné par les joueurs et le staff.
D’ailleurs, le club bénéficie aujourd'hui d'une cote de sympathie élevée en France et il est admis que la passion (représentée en partie par une tribune populaire dont le développement a dépassé toutes les espérances) a contribué à la renaissance du Racing sur des bases saines.

C’est une preuve supplémentaire que l’apport des supporters au football est nettement supérieur aux contraintes d’organisation et de sécurisation qu'ils génèrent.

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Tifo lors du match face au PSG

Si les cinq années qui ont suivi l’euphorie de 1992 ont été globalement belles, le club a fini par sombrer peu à peu à partir de 1997, malgré quelques passages heureux.

Alors qu’allons-nous faire de l’euphorie actuelle ? Le Racing va-t-il pouvoir se développer en tant que club « différent » malgré la pression des instances nationales et les impératifs financiers ? Est-ce que nous parviendrons, nous les supporters, à ne pas céder à une certaine impatience et à aider le Racing à progresser sans répéter les erreurs du passé ?

Ces questions s’inscrivent dans le contexte d’une rénovation désormais sérieusement envisagée du stade de la Meinau, tandis que les jeunes supporters présents dans les tribunes lors des réceptions du PSG et de l’OL ont probablement signé un contrat à vie avec le RCS.

La ferveur développée chez les plus jeunes est probablement la meilleure nouvelle de la saison et ce bilan chiffré permet de rappeler utilement que si un club meurt lorsqu’il n’a plus de supporters, le Racing est immortel… et n’a jamais été aussi vivant !


@filipe pour la @fsrcs

fsrcs

Commentaires (8)

Flux RSS 8 messages · Premier message par shenron · Dernier message par samh

  • C'est beau ce qu'on lit là.

    J'aurais aimé pouvoir aller au stade plus souvent cette année. Sur la fin j'étais bien moins impatient à l'idée de regarder les matchs. Il n'y avait pas l'enthousiasme, la ferveur, la connexion avec les autres.
  • Bravo pour ce bel article, et surtout bravo à tous les supporteurs qui ont permis cela
    Pour y avoir assisté, les années qui ont suivies 92 restent pour moi la référence (avec le fameux match contre l'OM cité) mais cette nouvelle génération de supporteurs est juste incroyable, si la ferveur perdure et que le club garde son sérieux une nouvelle page glorieuse va certainement s'écrire
  • Il est pas mal ce petit @filipe il devrait écrire des articles.
  • Super article @filipe .

    "les jeunes supporters présents dans les tribunes lors des réceptions du PSG et de l’OL ont probablement signé un contrat à vie avec le RCS."

    Perso j'ai signé mon contrat ad vita aeternam en 2006 l'année de la descente, alors si après cette saison et des victoires contre le PSG et Lyon dans une Meinau en fusion les "jeunes" (entre guillemets parce que je suis jeune aussi :p mais je parle bien de jeunes supporters qui suivent le club depuis peu) ne sont pas infectés par le virus Racing c'est à n'y plus rien comprendre...

    Je profite de ce commentaire pour féliciter la fédé (et les autres assoc of course) pour toutes les actions et les déplacements organisés. Je n'habite plus à Strasbourg donc plus de matchs à la Meinau pour moi cette année, mais je prend ma carte tous les ans car je sais que la fédé est dirigée par des personnes qui aiment le club et feront tout pour le défendre.

    Allez Racing !
  • si le stade aurait ete un peu plus grand et un peu plus moderne on aurait depasser les 25 000 de moyennes sans probleme
  • Superbe article, tout est dit, et des frissons sir la fin. Aucun doute, nous supportons le plus beau club du monde ! Gardons cette simplicité, cette ferveur, allez Racing !
  • C'est là qu'on voit que la moyenne d'affluence est faussée avec un stade d'affluence "faible".

    Notre minimum est de 21 000 spéctateurs, ce qui nous classerait 5ème avec ce critère.

    Avec un stade plus grand et des guichets fermés lors des grandes rencontre notre moyenne aurait explosé.
  • Excellente synthèse.
    Il manque juste (pour se faire mousser un peu) les données sur le taux de remplissage du stade où on doit être bien placé aussi.

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