Orage, eau (mais) des espoirs

Evidemment, on savait que, malgré la similitude de couleurs de maillots, on n'allait pas revoir une reconstitution du récent France–Belgique, avec ce match amical entre nos Bleus et les Rouges de l’ASNL, joué ce vendredi 20 juillet à 18h. Le tout petit stade du Heissenstein à Guebwiller n'allait, certes, ne nous apporter aucun relent de Russie après l'ivresse de la deuxième étoile mondiale pour la France, mais on ne s’attendait pas à ce qu’un orage d’une telle force, accompagné de grêle, ne s’invite ainsi. Interrompant le match pendant un bon quart d’heure, après autant de temps joué. Certes, les éclairs avaient prévenu que quelque chose se tramait, mais d’une telle force, non. Ainsi, ceux qui n’avaient pas encore footballistiquement dessoulé, revenaient donc les pieds sur terre, peu trompés sur la marchandise mais trempés jusqu’à la moelle…

Avant cette intrusion intempestive des éléments atmosphériques, l’équipe alignée par Laurey comportait un subtil mélange d’anciens, de jeunes prometteurs et de nouveaux joueurs:

A la 2’, Fofana avait le temps de montrer de belles qualités, en perçant seul une solide défense nancéenne, emmenée par leur nouvelle recrue, Ernest Seka. Celui-ci contre d’ailleurs un tir d’Ajorque, déjà à la 5’. Le jeu, rapidement pris en main par les Strasbourgeois, commençait à pencher à droite avec Zemzemi et Aaneba plus souvent sollicités que les autres. Au retour des vestiaires après l’interruption rendue nécessaire par la violence de la pluie, Strasbourg reprend les commandes du match sans se montrer pour autant très dangereux, l’état du terrain, jonché de flaques en différents endroits, rendant aussi difficile toute velléité de jeu rapide et technique. Juste le temps pour les supporters courageux de s’apercevoir qu’Ajorque se déplace avec aisance et intelligence malgré sa grande taille, de jauger la technique de Thomasson (auteur d’un poteau dans un angle fermé qui pourra compter comme action franche faute de mieux), mais surtout d’apprécier une certaine homogénéité entre les différents joueurs malgré la différence de statut. Et notamment Simakan et Fofana, très à l’aise et qui démontrent qu’ils pourront entrer en cours de jeu durant cette deuxième année de L1. Les Nancéens, assez rugueux, écourtent le temps de jeu de Corgnet, remplacé vers la 15’ par Liénard. A noter aussi le fait que si Laurey aime bien enguirlander les joueurs auxquels ils croient et si on se souvient du résultat sur Liénard, Zemzemi est promis à un grand avenir…

L’équipe change un peu en deuxième mi-temps. On ne verra toujours pas l’Aholou, mais les entrées de Lala et Martin cassent un peu l’homogénéité des joueurs quand ils montrent la supériorité de leur technique sur le reste de l’équipe, peut-être un peu trop pour Lala, toujours un peu nonchalant faute d’être malmené, peu tranchant en attaque et pour tout dire peu enchanté d’être (encore) là. Les Bleus se présentent avec cette configuration, en 4-1-4-1 / 4-4-2:


Cette deuxième mi-temps sera à l’image de la première. Un gros combat physique sur un terrain peu propice au beau jeu. La quantité de déchets laissée sur la pelouse donnera du travail aux services de recyclages de la ville pour un mois au moins… Et dans tout ça peu d’actions emballantes. On frémit à nos dépens lorsque Lala donne un ballon à un joueur adverse juste devant la surface de réparation de Kamara ; ce dernier sauve son équipe d’une belle parade. Strasbourg aura quelques minutes encourageantes en toute fin de match, capable de petites étincelles de beau jeu, mais rien de comparables avec les éclairs qui ont sévi plus tôt. Comme un symbole, Liénard a son premier corner à tirer à dix minutes de la fin. On pourra détacher une belle action entre Zohi et le puissant Fofana, ce dernier offrant aussi un très beau ballon à Liénard qui n’arrive pas à ouvrir un score désespérément vierge. Et qui le restera jusqu’à la fin.

Entré pour dix minutes, Mitrovic nous montrera son sens du placement et son intelligence de jeu, qui nous laisse sur notre faim et une grosse envie de le revoir aux côtés d’une recrue en défense centrale. Caci, au jeu assez terne et attendu, aura quelques petits bouts d’action intéressantes lorsqu’il joue plus haut, mais le grand enseignement de ce match aura été surtout de nous présenter Simakan et Fofana. Kamara qui aura loupé une sortie lobé par le ballon, aidé par l’arbitre sifflant une faute généreuse sur lui, et qui n’aura toujours pas réussi à lever ses ballons, prouve qu’il est le même que l’année dernière.

A la 90’ minute, et pas une seconde de plus, l’arbitre met fin au match, laissant Bingourou Kamara, Ajorque ou Liénard prendre un bain de foule mouillée en attendant des jours meilleurs, plus secs et plus riches en buts. Ça ne sera pas dur…