Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Disparition de José Souto

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Par kitl
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Grand artisan de la campagne européenne du Stade lavallois en 1983, ce pur produit du football mosellan mit deux saisons durant sa facilité technique au service de l’entrejeu d’un Racing entraîné vers les profondeurs…

Né à quelques encablures de Saint-Jacques-de-Compostelle, le jeune Souto arrive à Thionville dans les bagages de ses parents. On a connu mieux comme lieu de pèlerinage que cette cité laborieuse balafrée par l’autoroute Metz-Luxembourg passant à quelques mètres d’une église.
La Lorraine industrieuse a besoin de bras pour faire tourner les hauts fourneaux et extraire la minette. A l’image de maints rejetons de l’immigration polonaise ou italienne, le petit José voit dans le football un moyen d’échapper à sa condition, à un moment où la conjoncture s’inverse.

Ce qui se passe sur les terrains de Thionville n’échappe évidemment pas aux yeux du grand club local, le Football Club de Metz, qu’il rejoint en 1977, à 18 ans. Le jeune attaquant peine à trouver sa place au milieu de cadors de l’époque – Nico Braun, Bernard Zénier – et repart en prêt au FC Thionville, en deuxième division, où évolue notamment Bernard Tischner.

Son retour au FCM est éphémère puisque Souto, désormais plutôt numéro 8, rejoint en 1981 le Stade lavallois, qui a choisi de miser sur les avant-centres allemands après la fin de l’ère Keruzoré. Seizièmes en 1981, les Tangos vont signer deux saisons canon, achevées en cinquième position. A cette époque, le portier mayennais Jean-Pierre Tempet garde même les buts de l’Equipe de France !

Qualifié pour la Coupe de l’UEFA 1983-1984, Laval s’attend à se faire manger tout cru par le Dynamo Kiev d’Oleg Blokhine. Contre toute attente, les hommes de Michel Le Milinaire résistent aux assauts soviétiques lors de l’aller à Kiev (0-0) avant que José Souto n’offre la qualification à un stade Francis-le-Basser éberlué. L’histoire gardera de cet affrontement homérique une déclaration du gardien Jean-Michel Godard, successeur de Tempet recruté à Noeux-les-Mines, qui gagnera le surnom de Grand Schtroumpf.

Le parcours s’arrêtera au tour suivant contre l’Austria de Vienne de Koncilia et Prohaska, malgré un nouveau match retour de folie. S’il n’est pas parvenu à placer durablement la paisible cité mayennaise sur la carte d’Europe, ce fol automne 1983 aura au moins décuplé le capital sympathie du public français pour les Lavallois, incarnation continentale du petit club faisant la nique aux gros.

A la recherche d’un glorieux passé pas si lointain, le Racing Club de Strasbourg flaire le bon coup et rapatrie Souto dans le nord-est. Fort de son nouveau stade, d’une huitième place en 1984 en dépit de nombreux bâillements, le Racing de Jürgen Sundermann s’est vu notifier la mission de produire davantage de spectacle, tout en conservant sa rigueur reconquise.

La signature de José Souto participe de cette campagne de séduction, en même temps que le recrutement d’une triplette Kelsch-Pécout-Soler des plus prometteuses. Les débuts sont tonitruants, du moins à la Meinau : 4-1 contre Metz, 4-2 contre Sochaux, 3-0 contre le Racing CP. Souto régale par sa technique, ses coups de pied arrêtés et se permet le luxe de manquer un penalty face aux Parisiens. Déséquilibré, le bloc-équipe cher à Sundermann se désagrège à l’automne. La défense a perdu toute solidité et le pauvre Patrick Ottmann souffre de la comparaison avec Dropsy.

Loin des espérances du début de saison, le RCS joue le maintien. Les Dernières Nouvelles d’Alsace réduisent leur pagination et abandonnent leur rubrique « film du match », sans doute lassés par la répétition des buts adverses. Reprenant sa rituelle indexation des affluences sur les résultats, le public strasbourgeois laisse sombrer une équipe pourtant composée de joueurs référencés – Piasecki, Nielsen, Vogel, les trois attaquants…

Ces derniers feront leur saison statistiquement parlant, tout comme Souto d’ailleurs (5 buts et 4 passes décisives), mais le Racing devra son salut à la décrispation prônée par Jean-Noël Huck, coéquipier bombardé entraîneur et artisan d’un rajeunissement des cadres en fin de saison 1984-1985.

Lancé dans une fuite en avant, Strasbourg poursuit son recrutement de galonnés – Larios, Brisson, Jeliazkov – mais la machine ne veut plus décoller. Toujours sous contrat, José Souto vit une saison bien plus morose, à l’image d’une équipe décramponnée dès les premières pentes. En dépit d’un énième changement d’entraîneur (Piasecki pour Huck), le Racing retrouve la D2 en fin de saison 1985-1986.

Libre de tout engagement, Souto rejoint Tours (D2) puis Lens (D1). Il tentera une dernière pige avortée par de récurrents soucis au genou à Quimper, club de deuxième division aux yeux plus gros que le ventre. Cette ultime expérience lui permettra de retrouver bon nombre d’anciens Messins (Michel Ettorre, Philippe Mahut ou Robert Barraja, son coéquipier au RCS).

Revenu dans son pays thionvillois d’adoption, José Souto devint l’entraîneur de son club formateur dans les années 1990. Reconverti dans l’isolation ou plus ponctuellement dans le commentaire sportif, il s’est éteint à l’aube de son soixantième anniversaire, des suites d’une longue maladie. Une disparition précoce qui n’est pas sans évoquer celle de son ancien capitaine au Racing Rémy Vogel en octobre 2016.

kitl

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  • chrisneudorf Kendji comme Palmade a fait parler la poudre!
  • goldman Vend billet concert Kendji 50 balles mdr
  • islay Geiss ©
  • gibi68 J'espère que ça se passera mieux pour Gameiro s'il part ...
  • gibi68 Il aurait pu partir avec les honneurs, mais là ça se finit en eau de boudin
  • guigues hopla
  • il-vecchio Mais on ne sait que pendant, que c'est la saison de trop.
  • il-vecchio Le problème récurrent de la saison de trop qu'on déclare ne pas vouloir faire.
  • chrisneudorf Il s'est ridiculisé en Corse et là à Sochaux
  • chrisneudorf Il aurait mieux valu pour lui d'arreter après saison dernière
  • knack90 @lafoudre Liénard est hors de forme depuis son arrivée à Sochaux. Il nous fait une Chilavert, sauf qu'il joue pas gardien.
  • alainh68 Et une meilleure différence de buts +60 pour le sporting et +44 pour benfica
  • alainh68 Sporting 7 points d'avance sur benfica à 4 journées de la fin
  • alainh68 lafoudre2 , 1 Leverkusen , 2 inter Milan , 3 Sporting je pense
  • lafoudre2 @skusunstar 1.Leverkusen 2.Inter Milan 3 RC Strasbourg
  • lafoudre2 Bizarre que Dimitri ne soit plus sur les feuilles de match de Sochaux. Quelqu'un sait-il s'il est blessé ?
  • alainh68 C'est bon , l'inter champion d'Italie après la victoire à Milan dans le derby milanais 2-1 pour l'inter
  • skysunstar 1.Leverkusen 2.Inter Milan 3. ??
  • alainh68 17 points d'avance sur le 2ème à 5 journées de la fin du championnat
  • alainh68 Pour l'instant l'inter de Milan champion d'Italie

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