Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

L’Olympique quoi ?

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Avant-match
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Par jpdarky
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5 comm.

L’Olympique Lyonnais a eu une gloire dense, mais finalement brève à l’échelle des lustres qui constituent l’histoire du football français. Ne nous y trompons pas, samedi c’est l’OL de toujours qui vient à la Meinau, pas l’étoile filante des 00’s. Un club sans intérêt ni personnalité. L’OL c’est aussi une tripotée de mauvais souvenirs depuis que ce XXIè siècle s’ébroue vulgairement. Horrible.

(NDLR : ce papier ferait partie d’une série d’articles au ton volontiers désinvolte (1), voire carrément oublieux des nécessités de l’analyse footballistique technico-tactique poussée, ou de l’évocation documentée de hauts faits en rapport avec le club qui vient affronter le Racing ce samedi. C’est pourquoi, ayant été dûment prévenus, il vous sera impossible de vous plaindre et réclamer le moindre dédommagement. Cordialement.)

J’aurais pu croire


Pour parler de l’OL, on aurait pu essayer de réveiller de la rancoeur en rappelant les supporters strasbourgeois non consentants coursés et bastonnés autour du “formidable outil”. Le tout suivi des lamentables remugles de renvois de fin de soirée que le président de l’OL a laissé échapper dans sa chute apparemment interminable vers les tréfonds de la bassesse morale et de l’indécence érigée en profession de foi.

Pour parler de l’OL, on aurait pu tenter d’attiser les braises et rappeler le mémorable et terrible RCS-OL d’avril 2008, il y a 11 ans, il y a une éternité. On n’allait, pas vraiment où on voulait quand on le voulait. On allait vers la D2 à fond de train et en klaxonnant onze fois d’affilée. Et on s’est aimé encore, parce que l’amour n’était pas mouru. Match tragique, le jaune de Mouloungui, avec l’amère sensation que l’ignoble Perrin, idole des intelligents du foot, communiquait ses décisions à l’oubliable Enjimini et son sifflet-criquet permanent et unidirectionnel.

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Match tragique, où le président du club visiteur, dont la regrettable présence médiatique a déjà été évoquée plus haut, alors qu’il était encore caïd du Championnat de France, annonçait la chute programmée du monument dada-punk Racing dans les tréfonds de l’oubli en division inférieure, pour “les calmer”. Le tout après être allé visiter le vestiaire arbitral à la mi-temps alors que le Racing menait 1-0. Faisant ainsi fi des règles et us, étalant une fois encore à tous vents le sentiment d’impunité auquel il affirmait par ses actes pouvoir prétendre. Ce en quoi les faits de l’époque ne lui donnaient pas tort, le bougre. Mais cette impunité reposait sur du sable, ou plutôt du papier, nous y reviendrons.

Match tragique, où le regrettable Jean-Marc Mendel-Furlan, autre idole au rabais des sachants du football intellectuallo-donneur-de-leçons, dut faire serrer bien des mâchoires chez ses fans bien-pensants des fanzines internettiens prescripteurs d’opinion chez les CSP++. Grincer des dents ? Bah oui, c’est à l’issue de ce match que le regrettable Jean-Marc Mendel Furlan fit état de ses travaux de génétique footballistique à base de clichés nationaux éculés qu’on n’avait plus vus depuis l’ère révolue des chansonniers de fêtes et banquets où l’on rit de la belle-mère et du maçon portugais (2). Non sans avoir précédemment lancé un élégant “Macaroni de merde” à l’adresse de Grosso, depuis le banc de touche de l’infamie où il stagnait; et depuis lequel il plongera le club en D2, pour, une saison plus tard, réussir l’exploit de se couvrir lui même de quelques pelletées de bassesse morale supplémentaires en reniant sa propre parole quant à sa démission en cas de non remontée.

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Le doctorant Jean-Marc Mendel-Furlan défendant sa thèse en génétique des populations. DR.

Brisons là sur ce match, tragique donc.

Pour parler de l’OL on aurait pu rappeler les gesticulations médiatiques et en coulisses du président ex-caïd pour que le jeune Sidi Yaya Keita écope d’une peine maousse pour un contact viril avec Caçapa dont ce dernier était sorti avec ce qui semblait être une blessure.

On aurait pu faire tout cela et probablement plus encore (3), pour parler de l’OL

King for a day, fool for a lifetime


Mais nous ne l’avons pas fait, car il faut se rendre à l’évidence : ce club n’a aucune importance.

L’apparente aura qui entoure(-rait) ce club n’est due qu’à l’effet de loupe de la proximité temporelle d’une période faste au début du XXIè siècle. Période attribuable aux manoeuvres de corridors de la Ligue de son président.

Si l’on prend une focale longue, ce club n’a jamais suscité d’intérêt que chez les locaux (et ça c’est compréhensible), et encore vaguement, ou chez les suiveurs de la victoire. Ce club n’a accumulé ses titres de gloire (nombreux, certes, très nombreux) que sur une période à la fois dense et récente : entre 2002 et 2008. Le reste est un long désert, en particulier entre les 60’s et les 90’s d’un inintérêt qui ferait passer la lecture du supplément Fémina des Dernières Poubelles pour le coeur pulsatoire de la hype de la folie hystérique dingo-géniale.

Car, et c’est à porter au crédit de ce fameux président, si ce n’était pour le hold-up mental, probablement financier, et même pas occulte, qu’il a opéré sur le football professionnel français en cette aube du XXIè siècle, ce club aurait continué à stagner dans l’obscurité des clubs sans âme, saveur ou personnalité. On peut aussi dire qu’il aura aussi eu la franchise d’étaler l’étendue de sa grossièreté de parvenu venu de nulle part sans aucune vergogne ni pudeur. Cependant, il aura su rester sur la longueur, il est endurant et opiniâtre. Mais oui.

Cette courte période, au regard des décennies de football qui constituent l’oeuvre générale du football professionnel français, est évidemment révolue.

Alors que le club faisait une hibernation Arsenal (4), un nouveau prince charmant venu de l’Orient mystérieux fit tourner la tête de la Ligue et prit la place du Roi à qui tout était dû et qui pouvait tout se permettre (dans le petit périmètre du football français, entendons nous bien). La Ligue, toujours prête à courber l’échine devant le plus offrant, avait son nouveau seigneur. Et lorsque l’OL se réveilla avec son ”formidable outil” (vide supra), il put prestement se le mettre en pendentif.

La place du calife était prise, et le pénible Jean-Michel Aulas dut s’affubler de l’accoutrement, qui finalement lui va à merveille, à tel point qu’on peut se demander comment il a pu en porter un autre : celui de petit Iznogoud. Tapant des pieds, lançant des imprécations, éructant sa frustration. Et c’était merveille.

Finalement, cela le rend bien moins inquiétant, presque touchant.

Moralement, il reste le même. Et ce club continuera éternellement à n’avoir aucun intérêt. D’autant plus, à mesure que, les années avançant, la génération ayant grandi dans les 00’s se désintéressera de cette passade. Ainsi, la période faste paraîtra de plus en plus petite sur la grande tapisserie du football français de l’origine à nos jours.

Moralement, donc, il restera le même, mais un sous-vizir arrogant, éructant, colérique et prétentieux fait rire. Tandis qu’un maître du jeu, pourvu des mêmes attributs, inquiète.

C’est que, en construisant à coups de jeux d’influences un palmarès incontestable à son club, il aura oublié que ce qui fait un club, c’est sa personnalité, son identité construite à coups de ferveur profonde construite dans la durée. Tant dans les défaites ridicules, les matchs gagnés de manière grotesque, les matchs perdus avec classe et les quelques victoires parfois glorieuses. Un club existe et perdure plus par le phénomène humain qu’il manifeste symboliquement que par des victoires alignés sur une feuille de papier, dans le journal ou un site internet (5). Un club c’est un nom, un stade, un blason et un public. C’est en tablant sur ces piliers qu’il aurait pu faire de l’OL plus qu’un “moment” du football français. Merci, bonsoir.

Notes de bas de page


(1) Notons d’emblée que si vous vous étiez mobilisés un tant soit peu en vous portant volontaires pour soumettre quelques articles à @redaction, cette dernière ne serait pas en train de racler les fonds de tiroirs, d’aller chercher les derniers noms tout en bas de la liste ordonnée des potentiels rédacteurs de papiers et vous ne seriez pas en train de vous demander ce que vous faites là devant un de ces interminables calvaires para-footballistiques pédants, abscons, aux phrases interminables lacérées de virgules aiguisées comme des coutelas qui sont une torture pour l’honnête homme (1.1) dont la droiture, la simplicité d'âme et la pureté de coeur n’ont rien à envier aux trucs simples, droits et purs comme, comme, heu, comme les choses simples, droites et pures. Vous ne méritez pas François Namur. C’est dire.

(1.1) Encore faudrait-il définir ce qu’est un honnête homme dans ce siècle déjà fortement entamé et dont la médiocrité sans cesse renouvelée ne peut que faire frémir le, le, ha ben l’honnête homme dont au sujet duquel nous serions bien inspirés de le définir. Peut-être, curieusement, et en quelque sorte en contraste avec la définition classique du terme (c’est à dire, d’avant l’apparition de Facebook, Instagram, Pierre menez et Twitter), ce serait cet homme qui refuserait d’être en connexion avec le flot continuel et vide de sens déversé par les multimédias hystériques et les résosocios diarrhéiques de haine où le ricanement permanent (Finkielkraut, sors de ce corps) et la haine ordinarisée mithridatisent furieusement les esprits, en transformant progressivement chacun de nous en Eichmann du quotidien, fonctionnaires du LOL, petites mains du bullying généralisé et global. Au lieu d’être au coeur du monde tel qu’il va, l’honnête homme du XXIè siècle serait peut-être celui ou celle qui se construirait une muraille ignifugée et imperméable au fracas des doigts pointés moqueurs des meutes et hordes des ricaneurs à la cool. Cet homme, serait donc l’exact négatif de l’idéal du gentleman / honnête homme de l’époque : un ermite qui ne veut rien avoir à faire avec le reste du genre humain, qui, au reste, comme le grand P.D. l’affirmait au siècle dernier, est un cafard (dont la jeunesse est le ver blanc).

(2) C’était bien sûr surprenant uniquement pour qui n’entrevoyait pas déjà la nullité zéro-flapie de ce XXIè siècle à peine entamé à l’époque, et pourtant déjà bien merdique à souhait. Souvenons nous qu’en 2008 Dany Boon (2.1) caracolait en tête du box-office tandis que Carlos s’éteignait, une belle année de merde.

(2.1) C’est là qu’on voit que la nullité crasse de l’appel aux clichés les plus usés par Jean-Marc Mendel-Furlan, à l’issue du fameux match tragique dont au sujet duquel on vous dit qu’on aurait pu l’évoquer, sous-entendant par là qu’on ne l’évoquerait pas, alors qu’en fait on l’évoque (2.1.1), était en fait totalement dans l’air du temps.

(2.1.1) C’est une prétérition. Une des plus belles figures de style mise à disposition de tous, sans augmentation du prix des consommations, par les millénaires d’amélioration incrémentale, de développement graduel et de sophistication progressive des langues humaines tant écrites que parlées (2.1.1.1).

(2.1.1.1) Prends ça les vidéos gnagni youtube d’édification de la jeunesse par l’affichage de smiley en surimpression et le montage cut épileptique : pas besoin de tricks After Effects, des mots agencés vaguement en phrases réussissent très bien à diffuser un message pédagogique, dont la haute tenue m’étonne moi-même, à direction de notre public jeune et illettré (ce n’est pas forcément un pléonasme, non, non, il y a, parmi les jeunes, des gens qui lisent. Je n’en connais pas personnellement, car je ne fréquente pas les jeunes, ou plutôt, ils ne me fréquentent pas, mais il y en a, c’est sûr).

(3) On aurait pu, par exemple, évoquer les glorieux anciens ayant fréquenté les deux clubs. Comme, heu, Raymond … ha ouais, heu, Vercou…, attends, ha ben si, Rémi Garde, inoubliable héros de la finale de Coupe de France 1995… heu, pouf pouf, voyons, j’entends hurler “Oscar Heisserer” au fond de la salle, sauf que personne ne trouve de vidéos de ses tricks sur youtube, alors s’il vous plaît, hein. Ha, et puis, tiens, qui a joué là-bas au débuts de 80’s… Jean-Marc Mendel-Furlan ! On y revient toujours. Non, définitivement, non, on a bien fait de ne pas parler de tout ça.

(4) *Faire une hibernation Arsenal”; expression familière: à partir d’une position dominante, se recroqueviller en position foetale, symboliquement, en tentant de survivre en autarcie énergétique et financière pendant une très longue durée afin d’encaisser le choc d’un investissement grotesque et footbalistiquement hérétique : en général un stade de foot ridiculement *brandé” situé à une distance astronomique de la ville dudit club.

(5) D’ailleurs, au Racing, ça nous arrange, parce que bon, hum.

jpdarky

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