Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Dans le rétro : avril 1989

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Souvenir/anecdote
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Par kitl
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Ah, les populaires de la Meinau de 1984...

Décidé à grappiller les points nécessaires au maintien du Racing parmi l’élite, Gérard Banide pratique la politique des petits pas, que viennent couronner trois résultats nuls. Le technicien méridional abat une nouvelle carte, en substituant Pascal Janin à Philippe Flucklinger dans les cages, à cinq rencontres du but.

Duel de promus englués dans le bas du tableau à Venoix : Caen (19ème) reçoit Strasbourg et entend volontiers expédier les Alsaciens, 18èmes, dans la zone rouge. Au cours d’une course-poursuite haletante, le RCS se défait de sa coutumière indigence à l’extérieur et sauve un point. Porté par son diabolique tandem Divert-Rix, le Stade Malherbe mène 2-0 puis 3-2, mais doit se contenter d’un problématique statu quo au classement. Strasbourg compte également un sujet britannique, en la personne de Simon Stainrod, auteur d’une tête rageuse sur corner de Didaux pour le 2-1. Mège ira aussi de son coup de casque pour l’égalisation à 2-2, l’ultime réalisation étant l’œuvre du dévoué Vincent Cobos, peu habitué à trouver la lucarne de loin. Trois partout, un résultat mi-figue, mi-raisin, pour le premier déplacement de Robert Herrmann en sa qualité d’adjoint au maire chargé des sports.

La page transferts esquissée à la fin du mois de mars tient à présent son dénouement. Wolfgang Rolff signera pour trois ans, tandis que Karl-Heinz Förster se serait montré trop gourmand. Le dossier brûlant du moment concerne l’avant-centre, qui pourrait être d’une pointure équivalente, toujours en provenance d’outre-Rhin, Peter Reichert faisant l’objet d’une cour assidue du FC Sochaux-Montbéliard.
Finalement le battant moustachu rempilera pour deux saisons supplémentaires – qu’importe la division – et l’homme qui musela Platini en finale de la Coupe d’Europe des clubs champions 1983 passera à la fin du mois un check-up complet avec scanner. L’expérience Pita a servi de leçon…

Emblématiques dossiers régionaux, à travers les décennies. La centrale de Fessenheim fait l’objet d’une première révision d’ampleur, qui occasionnera quatre mois d’arrêt.
Alors que l’avenir des MDPA (Mines de Potasse d’Alsace) est de plus en plus incertain, un projet ressort des cartons, celui de stocker des déchets toxiques dans des galeries à 600 mètres de profondeur. Leader écologiste au plan national, Antoine Waechter affirme la position suivante, mi-chèvre, mi-chou : « Stocker des produits dans des mines de sel n’est pas nécessairement une mauvaise solution. »
Un bassin potassique pas ménagé par les déclarations du haut fonctionnaire chargé d’une mission sur l’avenir des industries chimiques et pétrolières françaises, Loik Le Floch-Prigent : « Je ne comprends pas cet attachement pour ces mines de potasse. »
Plus réjouissante, l’unité affichée par les sept brasseurs d’Alsace, décidés à se serrer les coudes dans la perspective du tournant de 1993 et l’entrée en vigueur du marché intérieur européen, en marge de la foire Eurobière au Rhenus.

Autre sujet promis à un brillant avenir, la bataille du siège du Parlement européen, appelé à être renouvelé à la fin du mois de mai. Eternelle controverse quelque peu éclipsée par la constitution laborieuse des listes d’opposition. L’aventure des « rénovateurs » (Séguin, Fillon, Barnier, Noir… pour le RPR ; Bayrou, Baudis, Millon… à l’UDF) est à ce titre symptomatique de ces campagnes électorales totalement déconnectées du scrutin à venir : davantage que la libre circulation des personnes, des marchandises et des capitaux à l’horizon 1993, c’est l’identité des chefs de file de l’opposition qui fait débat.

Reniant sa politique tarifaire de l’été, le Racing en appelle au soutien populaire face au deuxième du classement, le Paris-SG. Une place est offerte à chaque abonné – au nombre de 1.500 – et les tarifs sont attractifs pour cette rencontre de gala : il faudra débourser 20 francs en populaires et 50 francs pour être assis derrière le but.
Le PSG coffre-fort blindé de Tomislav Ivic vient de subir une humiliante déculottée en Coupe de France (0-4 face à l’US Orléans de ce diable de Robby Langers) et ne dérogera pas à ses principes de jeu restrictifs. Un succès permettrait aux Parisiens de reprendre la tête du classement à l’Olympique de Marseille.

En balance avec le jeune Franck Kientz, Philippe Flucklinger est finalement confirmé dans les buts. Soutenu par 25.000 spectateurs, Strasbourg pousse, sans succès, jusqu’à cette incursion dans la surface de Peter Reichert. L’Allemand obtient un penalty, comme face à Monaco le mois précédent. Neutralisé par Ettori, Fabrice Mège laisse la responsabilité à Cyriaque Didaux. Le gaucher envoie une praline en plein centre. En plein dans les jambes de Joël Bats, surtout. 0-0, encore un tournant manqué par le Racing.
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Mulhouse se rêve en cité sportive florissante avec les exploits du MBC, vainqueur du tournoi des As, et du FCM, dont l’accession en première division est imminente et qui affrontera Sochaux en quarts de finale de Coupe de France.
Le 15 avril intervient le drame d’Hillsborough quelques jours à peine après que les dirigeants de la FA et de la Ligue ont plaidé en faveur de la réintégration des clubs anglais et gallois, exclus par l’UEFA depuis 1985.
La fronde estudiantine en Chine, relayée avec quelques jours de décalage en Occident, n’a pas encore atteint son stade tragique. Pour l’heure, le Parti communiste appelle la population à s’opposer aux « agitateurs ».
Dernier point tout à fait central pour les relations internationales, en cette année de bouleversements majeurs : la mairie d’Entzheim proteste de tout son poids contre la nouvelle dénomination « Aéroport Strasbourg International » qui l’exclut du jeu de façon honteuse.

Cette rébellion n’empêche pas le Racing de s’envoler pour Toulon, où l’attend la troisième défense du championnat. Sur la sellette, Flucklinger est cette fois destitué, non pas au profit du jeune Kientz, qui vient de prendre une valise en Gambardella à Auxerre, mais de Pascal Janin. A 33 ans, l’ancien portier d’Abbeville passe ses diplômes d’entraîneur et n’a plus joué avec la réserve depuis janvier. Il signera toutefois une prestation appréciée à Mayol, au cours d’un match terne comme les fins de saison peuvent en réserver (0-0).

A quatre journées de la fin, Strasbourg compte 32 points, soit deux de plus que Caen, un de moins que Laval et deux de moins que le Matra Racing. La position de barragiste apparaît comme un moindre mal au vu du parcours chaotique réalisé depuis juillet. Prochain rendez-vous le 6 mai contre Auxerre…

Article réalisé à partir des archives des Dernières Nouvelles d'Alsace, consultables à la médiathèque André Malraux ou au Musée historique de Haguenau.

kitl

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