Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Eintracht Frankfurt, ein Traum Strasbourg

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Avant-match
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Par kitl
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Les visiteurs surpasseront-ils les fans de l’Etoile rouge en 2005 ? © allez-racing

Traditionsverein en regain de forme ces derniers temps, Francfort fait figure d’obstacle sérieux pour le Racing, obligé de mettre toutes les chances de son côté avant un retour périlleux au Waldstadion jeudi prochain.

Membre fondateur de la Bundesliga en 1963, l’Eintracht apparaît parmi les pionniers du football de clubs germanique, même s’il n’a jamais remporté le championnat, devant se contenter du statut d’équipe de Coupes.
Francfort compte cependant bien un Meisterschale au compteur, acquis en 1959 face au rival historique des Kickers Offenbach, à la suite d’une phase finale mettant aux prises les meilleures formations des ligues régionales. L’unification – terme que nos voisins apprécient particulièrement – de 1963 rendra ce système plus lisible.

Ce succès permit à l’Eintracht de participer à la Coupe d’Europe des clubs champions. Il fut le premier club allemand finaliste d’une Coupe d’Europe, à Glasgow face au multiple tenant du trophée madrilène. Le quadruplé inscrit par Ferenc Puskas et le score final de 7 buts à 3 renvoient étrangement à la double confrontation RFA – Hongrie de 1954 : le stratège hongrois fut blessé au cours du premier affrontement remporté 8-3 par les Magyars ; il revint pour la finale, ouvrit le score et fut privé de l’égalisation pour hors-jeu en toute fin de match dans le bourbier du Wankdorf-Stadion.
Il ne participa pas au Wunder von Bern mais au match de poules et à la finale de C1 1960 : Albert Pfaff est le premier champion du monde estampillé Eintracht Frankfurt. D’autres suivront, témoignant des bonnes périodes du club au cours des années 1970 et au début des années 1990.

Send me an angel


Il y eut d’abord les ailiers Grabowski et Hölzenbein, véritables emblèmes du club à l’aigle au sein duquel ils effectuèrent (quasiment) toute leur carrière. Bernd Hölzenbein contribua directement au retournement de situation face aux Pays-Bas en 1974, en obtenant le penalty que transformera Breitner.
Francfort remporte les Coupes d’Allemagne 1974, 1975 et 1981 et atteint plusieurs fois le top 5 d’une Bundesliga partagée entre le Bayern Munich et le Borussia Mönchengladbach.
On retrouve d’ailleurs les Bavarois, le Borussia, l’Eintracht et le VfB Stuttgart en demi-finale de la Coupe UEFA 1980, nouvelle preuve de la bonne santé du football teuton tant en clubs qu’en sélection. Francfort l’emporte en finale contre Gladbach (2-3 ; 1-0), où évoluent le futur Strasbourgeois Carsten Nielsen et le jeune Lothar Matthäus.

Charly Körbel, recordman du nombre de matchs en Bundesliga avec 602 apparitions, le libero autrichien Bruno Pezzey, le futur entraîneur Werner Lorant, bien connu des adeptes du Sportschau le samedi après-midi il y a un quinzaine d'années, le légendaire Hölzenbein ou encore le Coréen Cha Bum-kun constituent les figures de proue de cette équipe.
On comprend mieux la teneur de l’exploit réalisé par les jeunes Sochaliens l’année d’après, en huitièmes de finale de cette même compétition, à une époque où le football français est dans ses petits souliers à l’heure de défier des Allemands. Le Racing futur champion de France balayé par le MSV Duisburg peut en témoigner…

L’Eintracht rentre ensuite dans le rang, soulève une nouvelle DFB-Pokal en 1988, qui lui permet de réamorcer un cycle vertueux et de retrouver son rond de serviette en Coupe UEFA.
Le club compte deux Torschützenkönige – Jørn Andersen (1990) et Anthony Yeboah (1993 et 1994) – alimentés successivement par l’oublié Uwe Bein, Andreas Möller, Maurizio Gaudino et Jay-Jay Okocha.
L’euphorie dure cinq saisons et cesse brutalement à l’arrivée de Jupp Heynckes en 1994, qui entendait serrer la bride de ses joueurs les plus fantasques comme Okocha et Gaudino. Francfort est relégué pour la première fois de son histoire en 1996. Une phase de yo-yo s’ouvre, avec des remontées rapides, une stabilisation incertaine avant la chute (nouvelles relégations en 2001, 2004 et 2011).

Wind of change


Dans un contexte d’émergence de nouvelles places fortes à Wolfsburg, Hoffenheim et bientôt Leipzig, l’Eintracht Francfort semble voué à rejoindre d’autres Traditionsvereine moribonds. Heureusement le club baigne dans un écosystème financier pour le moins confortable et parvient toujours à s’extirper de la deuxième division.
La descente de 2011, entérinée dans un joyeux bordel par les supporters autoproclamés Randalemeister ("champion du bordel"), est ainsi vite digérée, puisque le club se retrouve en Coupe d’Europe dix-huit mois plus tard !
Le retour de manivelle à nouveau assez rapide puisque Francfort, fidèle à son modèle racingien, se retrouve en barrages en 2016. Il en réchappe par un trou de souris, ce qui lui permet à nouveau d’enclencher une bonne période. Les cinq top 5 consécutifs entre 1989 et 1994 avaient déjà été précédés par un sauvetage en Relegationsspiel face à Saarbrücken.

Artisan de ce maintien, le technicien croate biberonné à la Bundesliga Niko Kovac poursuit sur la lancée et refait de l’Eintracht une formation capable de coups : deux finales de Coupe d’Allemagne en 2017 et 2018 viennent couronner cette dynamique retrouvée. Comme de coutume, l’appétit du Bayern est aiguisé par ce qui fonctionne ailleurs. Le géant bavarois met le grappin sur Kovac et on s’inquiète alors pour le devenir de ce club habitué aux soubresauts qu’est l’Eintracht.
Heureusement Fredi Bobic, patron du secteur sportif depuis 2016 et auteur d’un essai infructueux au Racing à l’automne 2005, a le nez creux en engageant l’Autrichien Adolf Hütter (surnommé Adi, pour éviter tout malentendu), ancien entraîneur des Young Boys de Berne. En dépit du départ du Ben Arfa berlino-ghanéen Kevin-Prince Boateng, Francfort fait encore mieux en renouant avec son passé européen, jusqu’en demi-finale de C3, avec en prime un parcours remarquable en championnat.

Still loving you


C’est donc un club à la trajectoire ascendante qui se dresse face au Racing. Un club finalement assez proche dans son fonctionnement par cadences, tour à tour irrésistiblement aimé puis délaissé, dont les succès ne durent jamais très longtemps. Un club qui parle moins que d’autres à une génération de suiveurs lointains de Bundesliga qui l’a vu naviguer en fond de classement voire en D2, mais à l’histoire riche.

Ces dernières saisons, l’Eintracht Frankfurt s’est avant tout singularisé par sa Fanszene dynamique et organisée. La comparaison est là aussi tentante avec le Racing, mais les Allemands ne vivent pas dans le même monde. Une anecdote frappante a circulé dans le Landerneau alsacien : au cours d’une réunion préparatoire peu avant l’officialisation de la confrontation, les officiers de liaison supporters de l’Eintracht et du Racing se sont rencontrés. Arnaud Szymanski représentait le RCS, face à lui se tenaient… douze représentants de Francfort !

Aidés par la proximité d’un des plus grands aéroports mondiaux, les Frankfurter ont sillonné l’Europe à chaque participation en C3 depuis 2013. Leur déplacement massif à Bordeaux cette année-là avait marqué les esprits, puisque les Girondins étaient minoritaires dans leur propre stade !
Les fans venus de Hesse sont également volontiers excessifs, jouant la surenchère en cas de déconfiture, comme lors de la descente de 2011. L’Eintracht figure parmi les clubs les plus fréquemment sanctionnés pour pyrotechnie ou autres réjouissances. Le parcage visiteurs devrait donc vibrer comme rarement.
Les développements récents – remplissage laborieux du stade dû aux tarifs corsés et arrêté préfectoral scélérat visant les supporters de l’Eintracht – ne devraient toutefois pas empêcher la Meinau de vivre une grande soirée européenne.

Et sur le terrain, c’est quoi Francfort ?
L’Eintracht a pris l’habitude de surmonter la défection de ses meilleurs atouts offensifs (Seferovic, Boateng), toutefois les départs de Jovic et Haller cet été contre 110M€ laissent l’attaque orpheline. Le Hollandais Bas Dost, efficace bien qu’assez gauche d’aspect, n’étant pas qualifié, Adi Hütter devrait miser sur sa jeune recrue Joveljic et sur le vice-champion du monde Ante Rebic, rescapé de la ligne d’attaque. Un autre axe du mercato allemand fut de conserver des joueurs prêtés la saison dernière, comme Sebastian Rode ou Kevin Trapp.

Francfort est généralement disposé en 3-5-2, avec quelques joueurs référencés dans ses rangs (le vétéran nippon Hasebe, l’ancien Rennais Gelson Fernandes, l’éphémère sensation Erik Durm, champion du monde 2014, le gaucher Kostic, enfin canalisé après avoir contribué aux descentes de Stuttgart et Hambourg…). Comme tout club de Bundesliga qui se respecte, l’Eintracht mise également sur de jeunes Français en la personne d’Almamy Touré et Evan Ndicka.

Leur parcours européen ne leur a pas réservé de réel frisson, tant face aux Estoniens du Flora Tallinn que contre le FC Vaduz. Le challenge proposé par le Racing devrait être d’un autre tonneau, quand bien même le début de saison strasbourgeois dégage une impression laborieuse.

kitl

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Stammtisch
  • iuliu68 c'est qui le prochain? Ginestet?
  • iuliu68 'tain les retours ça dénote quand même d'un manque d'idées chez les scénaristes
  • iuliu68 Jafar, Fontenla, Keller 1, 2 et 3...
  • guigues hopla
  • chris68 le trio direct racing Menes Keller hyper malaisan
  • il-vecchio Wie bitte? MK veut une presse Propagandastaffel ou la Pravda pour les russophones.
  • iuliu68 bon normalement Thomas Fritz devrait pointer le bout de son parapluie
  • iuliu68 Jafar, Fontenla
  • chris68 le racing leur menace de plus les accepter en conf" qu'ils se doivent de relayer la com' officielle?
  • chris68 c'est quoi encore cet article de direct racing?
  • takl ça y est je suis énervé.
  • takl vivement la flamekueche burger vegan sans gluten. Avec sauce samourai.
  • takl les flammekueches chimiques de kauffer's sont un signe précurseur de l'Apocalypse.
  • takl après Alain Falento, verrons-nous réapparaitre Jafar Halali?
  • gibi68 Le malheur des uns va peut être faire le bonheur des autres
  • chrischarp Ouh la, ça va être vraiment compliqué pour Nantes qui vient de perdre Simon...
  • guigues hopla
  • alainh68 0 - 0 , à la fin du temps réglementaire et des prolongations et 5-4 aux tirs aux buts
  • alainh68 Pologne qualifiée et dans le groupe de la France
  • takl On dirait le nom d'une entreprise de BTP

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