Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Dijon - RCS, côté tribunes

Note
5.0 / 5 (5 notes)
Date
Catégorie
Côté tribunes
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Auteur(s)
Par kitl
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4 comm.

Rompant avec l'atmosphère ouatée du stade Gaston-Gérard, une scène de fraternisation entre supporters fut à mettre à l'actif de la soirée. Pour le reste, pas grand chose à se mettre sous la dent.

Oh il y avait bien ces frites proposées à la buvette dévolue aux visiteurs. Pour une somme modique, les pommes passées à la friteuse et garnies de ketchup (de Dijon ?) ont fait de ce parcage une étape gastronomique de premier ordre. De quoi trancher avec les sandwichs aussi cartonnés qu'hors de prix servis ailleurs et faire oublier l'aspect rudimentaire du bout de tribune dévolu aux visiteurs.

Les nuages menaçants ainsi que le trajet pluvieux du Haut-Rhin au Doubs laissaient craindre une bonne rincée dans ce parcage toujours dépourvu de toit. Fort heureusement le ciel évita d'alourdir davantage la morosité ambiante.

Venus d'Alsace, de la capitale ou d'autres lieux de villégiature, les supporters strasbourgeois prennent leurs aises sur les gradins bétonnés de la tribune Doras. Il y a de la place pour tout le monde et les 49 bannis ainsi que ceux qui ont renoncé à se déplacer en signe de soutien sont présents dans les esprits.

Comme depuis le début de la saison, le parcage strasbourgeois est neutre. Ni chants, ni couleurs. Quelques chants sporadiques émergent, rapidement éteints parce que non entretenus. Dissuadés sans doute par le rythme plan-plan à l'œuvre sur la pelouse. Et guère titillés par le feutré public local, puisque l'ambiance dans un stade de foot se nourrit également d'une forme de confrontation et de tension.

Seul le speaker tente de façon outrancière et finalement grotesque d'enflammer l'enceinte bourguignonne. Utilisant le lance-flammes pour allumer un cierge, l'homme au micro ne s'attire qu'un maigre répondant. Un "Aux armes" guère spontané retentit au moment de l'entrée des joueurs, l'occasion de rappeler que les fonctions de speaker et de capo sont bien distinctes. Reconnaissons à l'animateur une certaine chaleur à l'occasion de quelques mots de bienvenue et une présentation du onze strasbourgeois fort sympathique.

Le toujours dépareillé stade Gaston-Gérard ne peut compter que sur le pittoresque groupe des Téméraires pour assurer une animation sonore. En effet, les Lingon's boys se sont depuis quelques temps placés en retrait, protestant contre la volonté du club de les envoyer dans un autre secteur. Dans une atmosphère de cathédrale, on entend donc les joueurs se parler (« ça vient », « seul ») comme depuis la main courante de Gambsheim.

Comme 10.000 personnes sont tout de même capables d'émettre des sons, on a droit à quelques embardées lorsque Tavares chute de façon théâtrale dans la surface alsacienne ou bien à chaque coup de sifflet intempestif de l'arbitre. Mais on est bien en peine de se dire qu'on assiste à une rencontre de première division dans un environnement aussi peu passionné.

Le but dijonnais permet au stade d'émerger temporairement de sa torpeur, même si le patronyme du buteur maison n'est pas encore bien assimilé.
Côté parcage, on avait assisté autour de la vingtième minute à l'entrée en scène des z'indeps sous les éructations de « Strasbourg-Nancy Hooligans ».

Les habituels occupants de la populaire Ouest sortiront de leur passivité habituelle, avec force moulinets de bras, au moment de l'irruption en pleine tribune dijonnaise d'une cinquantaine de personnes.
On jouait la 49ème minute, moment choisi par le parcage pour rendre hommage aux siens interdits de stade. Cette fois-ci, le rituel est prolongé par les locaux – puisque ce sont eux qui ont investi leur tribune – venus tendre une banderole « Dijon et Stras' Liberté pour les Ultras ».

Le reste du stade applaudit, sans doute conscient que le conflit actuel n'aidera pas le DFCO à se sauver, ni même des spectateurs occasionnels à assister à des parodies de football dénuées de toute émotion.

Rien à signaler avant la fin du match, si ce n'est le petit sursaut de l'encéphalogramme avec l'odeur de la victoire.
Sels et Lala filent aux vestiaires, Da Costa a la judicieuse idée de se diriger vers la bâche Strasbourg Offenders pour parlementer, Liénard, Mitrovic et quelques autres font un tour vers le parcage. Après une telle bouillie, des applaudissements seraient franchement déplacés, heureusement ils sont rares. Guère de sifflets, quelques invectives. C'est aussi chloroformé que ses joueurs que le contingent strasbourgeois regagne ses pénates.

Dernière scène surréaliste : ce mini-tour d'honneur du président Delcourt, houspillé par les ultras locaux et répondant avec des gestes façon marionnettiste.

kitl

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