Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Aux racines du Racing

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Souvenir/anecdote
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Par strohteam
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Extrait du plan de Neudorf en 1895 © BNU Strasbourg

Ébauche d’histoire comparée et de mise en contexte afin de mieux comprendre ce qui fait la spécificité du Racing club de Strasbourg.

Commençons par ce bréviaire que tous les supporters ou presque connaissent : le FC Neudorf a été fondé en 1906 par une bande de gamins de la rue d’Erstein. Les plus pointus ajoutent que la petite troupe revenait d’une excursion scolaire aux anciennes forges de Jaegerthal, dans les Vosges du nord, et qu’elle comprenait notamment Charles Belling qui fut, à partir de 1919 et pour une bonne quarantaine d’années, l’illustre président d’un club omnisport rebaptisé Racing club de Strasbourg. Rapidement, le futur RCS rejoint la ligue d’Allemagne du Sud où il monte les divisions d’année en année. En 1914, quelques mois avant la déclaration de guerre, il parvient à évincer un autre club, le FC Frankonia, d’un pré aménagé pour la pratique du football à l’arrière du restaurant Haemmerlé, lieu qui deviendra dans les années 1920 le stade de la Meinau.

C’est à la fois beaucoup et pas assez.

Beaucoup, car cette historique de fondation est très consensuel, il n’y a pas de version concurrente, ce qui lui donne un incontestable cachet par rapport à quelques confrères dont les débuts sont autrement plus embrouillés. Typiquement, il n’y a qu’une branche dans l’arbre généalogique : le FC Neudorf est devenu le Racing et c’est tout, il n’a pas trace, du moins jusqu’en 1970, d’une des ces multiples fusions ou scissions qu’on lit dans de nombreux historiques et qui font toujours penser à une très savoureuse scène de La Vie de Brian pastichant des mouvements gauchistes dans la Judée sous administration romaine. L’unité de lieu est par ailleurs proprement fantastique si l’on examine ce qui peut exister par ailleurs. L’Olympique de Marseille a passé de nombreuses années à l’Huveaune, l’OGC Nice est entré dans son stade du Ray en 1927 pour le quitter en 2013, l’AS Saint-Etienne a attendu le professionnalisme pour construire Geoffroy-Guichard et l’AS Monaco a musardé entre ses deux Louis-II. On vous épargne le détail des cas nantais, bordelais, toulousains qui tous feront ressortir en creux l’incroyable stabilité d’un RCS vissé solidement depuis 1914 au 12 rue de l’Extenwoerth, entre la route de Colmar et le Rhin tortu. Et qui semble parti pour y rester.

On a donc une date de création, un nom, des fondateurs et un lieu très facilement identifié. Il y aurait presque de quoi arrêter l’article ici, si ce n’est que cette histoire presque trop cristalline appelle de multiples questions. Comment des gamins en âge scolaire fondent-ils un club de football au début du XXème siècle ? Sous quel statut et avec quels moyens ? Pourquoi dans ce quartier somme toute périphérique et cardinalement à l’opposé du nouveau cœur de la ville ? Comment se trouvent-ils seulement huit ans plus tard en position de mener un combat juridique contre un club plus ancien, a priori “vieil allemand” au moins de souche, pour la location d’un lieu prisé des Strasbourgeois en goguette ? On pourrait bien sûr se contenter de répondre que tout cela est arrivé par le talent des dirigeants mais aussi un peu de chance, et c’est sans doute vrai. Comme on dispose de peu d’archives, il ne s’agit pas de mener une contre enquête mais au moins de situer ces faits dans leur contexte et d’en tirer quelques petites hypothèses.

On est très sérieux quand on a treize ans


Débutons par la chronologie. Si la date de fondation en 1906 est fièrement revendiquée, elle relève, comme presque toujours, d’une reconstruction ex post. A cette date, Charles Belling, par exemple, a treize ans et il est encore pour quelques mois concerné par l’obligation scolaire, domaine où la Prusse a été précurseur à l’échelle européenne (1854) et qui a été exportée dans le Reichsland dès 1871, soit une bonne dizaine d’année avant les lois Ferry. C’est au reste l’instituteur, M. Rohmer, qui est le détonateur dans la naissance du “club” en participant au financement d’un ballon.

Cet âge qui de nos jours n’est qu’une petite césure plus ou moins liée à la puberté dans une longue période de dépendance spatiale, juridique et financière à l’égard des ascendants immédiats n’a évidemment pas le même statut au début du XXème siècle. A cette époque, seule une minorité d’élèves poursuivent des études secondaires et une proportion infinitésimale pousse jusqu'à l'université. A la veille de la Première guerre mondiale, la Kaiser Wilhelm Universitäts revendique fièrement un peu plus de 2000 inscrits ce qui est déjà une expansion remarquable, et ils viennent de tout l’Empire. Mais à l'échelle d’une commune qui compte déjà près de 180.000 habitants c’est une goutte d’eau incomparable aux plus de 10% de la population métropolitaine que représente de nos jours le flot des étudiants boutonneux et militants, chers à Renaud Séchan.

A treize ans en 1906 on s’apprête donc, dans l’immense majorité des cas, à entrer dans la vie active, par exemple comme apprenti chez un artisan, grouillot dans un magasin ou main d’œuvre de base dans une fabrique. C’est l’âge d’une certaine autonomie mais cela reste celui d’une minorité légale et de la vie sous le toit parental où cohabitent trois ou quatre générations, où un salaire supplémentaire est le bienvenu et mis au pot commun.

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Attention, cet article n'est pas un article sur le cyclimse. Merci de votre compréhension.

Nous ne sommes donc pas face un cercle de notables ou de pères de famille créant une association, ni devant l’établissement par un patronage ou une société civique d’une filiale sportive nécessaire à l’élévation de la jeunesse. Il s’agit d’un groupe de camarades qui ont pris l’habitude de jouer au football avec les moyens du bord - les buts de la rue d’Erstein font deux mètres de large nous apprend l’historique - et qui souhaitent institutionnaliser et faire perdurer cette pratique alors qu’ils vont bientôt quitter les bancs de l’école. Ils mettent en commun leurs quelques deniers pour acheter du matériel et organiser contre d’autres équipes du quartier des matches plus structurés que les parties de sortie de classe, mais qui restent informels. Ce sont des débuts modestes indubitablement enjolivés par la suite mais, en creux, ils dénotent une forte dynamique que l’on osera qualifier d'entrepreneuriale. La création d’une association passe par des prête-noms adultes, la date exacte étant sujette à caution. L’historique revendique un dépôt des statuts dès l’automne 1906 ce qui semble exagérément rapide puisque c’est également l'époque revendiquée pour la sortie au Jaegerthal. Cela cadre par ailleurs peu avec l’absence d'activité officielle. Peut-être plutôt en 1907, date où un championnat scolaire semble avoir émergé et au plus tard en 1909, année qui marque le début de la première véritable saison du 1. Fussbal club Neudorf, dans la division C de la ligue d’Allemagne du Sud. A cette date, un bout de chemin déjà très intéressant a été parcouru, les fondateurs ont 16 ou même 18 ans et il devient intéressant de reconstruire une fondation au cours de la fameuse sortie septentrionale. C’est forcément téléologique, mais une belle histoire est importante pour souder une équipe et lustrer les origines d’un club qui appartient assez banalement à la deuxième vague de l'implantation du football en Alsace, comme ses homologues des quartiers de Cronenbourg ou Koenigshoffen - l’autre 06 du football strasbourgeois.

Pousse-toi de là que je m'y mette


La dimension géographique encore plus intéressante que la datation, et la met véritablement en perspective. Fonder un club en 1906 dans le quartier du Neudorf, au sud de la cité ce n'est pas anodin et cela appelle un regard appuyé sur la carte. Sous le Second Empire, Strasbourg est une ville administrative et marchande d’importance dans l’Est de la France mais qui ne fait pas preuve d’un grand dynamisme, comme engoncée dans des limites médiévales tout juste toilettées par Vauban. C’est une garnison, où Louis-Napoléon a commis une première tentative guignolesque de coup d’Etat, mais dont la citadelle commence à dater face aux progrès des armes se chargeant par la culasse et non plus par la bouche. C’est un chef-lieu, ce qui n'est pas rien sous l'administration impériale où les préfets se mêlent de tout. C’est un évêché, ce qui reste important pour une bonne partie de la population. C’est enfin depuis fort longtemps un poste commercial, mais qui a sans doute le tort d’être mis en coupe réglée par quelques familles patriciennes et conservatrices, bien loin de la petite sœur mulhousienne où des entrepreneurs comme les Koechlin ont développé le textile dès l’époque de la Restauration et le ferroviaire dès les débuts de la Monarchie de Juillet. La cité du Bollwerk est le “Manchester français”, l’incontestable locomotive de l’économie alsacienne et voit sa population presque décupler entre le début du siècle et le conflit franco-prussien.

Grosse bourgade régionale un tantinet cataleptique, Strasbourg va vivre un bouleversement d’ampleur à la suite du traité de Francfort. Si le siège, son bombardement, ses dégâts humains et matériels, constituent à n’en pas douter un traumatisme, la reconstruction et l’expansion sont, selon un phénomène maintes fois observé, un authentique effet d’aubaine doublé de l’accès au statut tellement chéri depuis de “Capitale” de quelque chose ou de n’importe quoi. En l’occurrence le Reichsland Elsass-Lothringen, soit un cadre très particulier puisque cette entité territoriale un peu absconse est, dans ce Reich tout juste inauguré, une dépendance fédérale mais pas un Etat fédéré. Pour le dire assez brutalement, l’Alsace amputée de Belfort et le bout de Lorraine autour de Metz et Forbach sont la vingt-sixième roue du carrosse, propriété collective des 25 Etats allemands et administrée à ce titre depuis Berlin et la nouvelle chancellerie impériale. Strasbourg ne décide pas de grande chose, mais c’est un symbole et il faut marquer les esprits.

C’est donc un choc exogène, la politique de prestige du nouvel Empire, qui va faire sauter la carapace. Effectivement, les nouveaux maîtres des lieux vont en mettre plein la vue aux Strasbourgeois, mais aussi à toute l’Europe. La ville triple de taille selon un plan d’urbanisme conçu dès le départ, ce qui est alors franchement novateur. Les grandes avenues sont conçues pour faire défiler des divisions entières de front et des blocs d’immeubles entiers sont équipés à tous les étages du gaz ou de l’eau courante ce qui est encore un privilège ailleurs sur le vieux continent et commence tout juste à se démocratiser dans les agglomérations les plus modernes des États-Unis. Les nouvelles églises, la gare, l’hôtel des postes, la bibliothèque - réparant l'incendie du Temple neuf - sont notoirement surdimensionnés. Cela attire une foule d’ingénieurs, fonctionnaires, militaires, puis de spéculateurs après le retournement économique de la deuxième moitié des années 1890.

Oui, mais. Pour un Neudorfois tout cela se déroule à l’opposé. La ville nouvelle en tout à l’égout et pierre de taille s’étend au nord et à l’est mais évite ses faubourgs historiques du sud et de l'ouest. Pragmatiques, les urbanistes impériaux ont exploité l’espace prioritairement là où le glacis autour des fortifications se prolongeait par des zones en jachère ou presque. Quand il y a du champ, on retire le mur d’enceinte, on étend et on reporte fortifications et glacis, par exemple vers l’actuel lycée Kléber. Mais quand Conrath, Orth, Eggert ont rencontré les espaces déjà construits autour des routes de Colmar, Schirmeck, Metz et Saverne, ils leur ont tourné le dos et la coupure est accentuée par des servitudes militaires. Le Neudorf est de nos jours un deuxième centre, il est à l’époque un quartier triplement séparé de la ville. D’abord par les fortifications et leur glacis. Ensuite, par le port fluvial occupant à l’époque les bassins du Heyritz et de la presqu'île Malraux. Enfin, par une voie ferrée, puisque le tronçon Strasbourg-Kehl passe jusqu’en 1901 par l’avenue Jean-Jaurès avant d'être reporté vers le tracé actuel.

L'endroit reste plutôt à l’écart du grand dessein berlinois, il est toutefois très dynamique sur le plan démographique en tant que réserve foncière bon marché, surtout à partir des années 1890. De même, l'implantation de populations d’outre Rhin ne relève pas de la haute administration ou de l’armée mais plutôt d’opportunités locales. S’agissant d’un habitat plutôt populaire où se mêlent activités agricoles, artisanales et petite industrie, le sud de Strasbourg a aussi été très peu concerné dans l’immédiat après-guerre par l'option, laquelle a surtout été pratiquée dans la moyenne et haute bourgeoisie ou par les fonctionnaires. Neudorf est donc resté dans son jus, l’habitat y est plus dispersé et la population globalement locale, rhénane, voire “alsacienne” si l’on ne craint pas de simplifier à grands traits. C’est également le cas à Cronenbourg et, avec quelques nuances, à Koenigshoffen et il n’est pas inintéressant de constater que les trois faubourgs se dotent au même moment d’un club de football que l’on peut qualifier de secondaire sans que cela soit péjoratif.

Il aura en effet fallu près d’une génération pour franchir cette frontière tacite du glacis. Dans le Rhin supérieur, le football se diffuse à partir de la Suisse et de ses pensionnats chic à la fin des années 1880 sous l’impulsion de personnages cosmopolites dont Walther Bensemann constitue l’archétype. On joue au football entre étudiants de l’école de Chimie (Mulhouse) ou entre bourgeois aux Contades et au Tivoli (Strasbourg). Ces premiers sportsmen ont une éducation a minima secondaire et tous ont côtoyé, de près ou de loin, des Anglais. C’est d’ailleurs un signe d'émancipation en partie dissonant dans cet empire dominé par les Prussiens et leur Turnen, que l’amiral Tirpitz vient d'engager dans une coûteuse rivalité navale avec Albion. La terminologie en porte toujours les traces aujourd’hui puisque, pour nos chers voisins, ils ne saurait être question du très moral et très britannique penalty, mais bien du plus prosäique Elf Meter.

Le football en tant qu'activité institutionnalisée arrive donc à Neudorf avec une quinzaine d’années de retard sur la Neustadt. Ceux qui le pratiquent et fondent le futur Racing étaient à peine nés au moment les premiers ballons étaient échangés à Strasbourg. Leur regard n’est plus celui de leur parents ayant connu l’époque française. Cette génération incarne une certaine forme d’acceptation pragmatique de la domination allemande, même si certains clivages restent très prégnants. Au choc initial de l’annexion, a succédé une période d'observation, puis la réalité d’une forte intégration économique. L’oncle Hansi cerne une réalité, un décalage plutôt, lorsqu’il nous livre le sardonique professeur Knatschké ou les toujours très actuels randonneurs aux traits bavarois, mais il force aussi le trait de façon parfois grossière. Il n’y a pas d'irrédentisme profond et très peu de nostalgie cocardière, ce qui n’exclut cependant pas des crispations épisodiques vis-à vis des ”vieux Allemands”, lesquels ont déjà commencé à taper sur les doigts des petits dialectophones bien avant qu’il soit “chic de parler Français”.

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Jacques Vendroux expliquant pourquoi Vencel ne doit plus être titulaire

L’accommodement n’est donc pas exempt de certains réflexes territoriaux et c’est là que se situe la grande affaire du FC Neudorf : la quête d’un terrain de jeu dans un quartier qui se densifie rapidement. Après avoir tourné autour du Polygone et du Schluthfeld, les jeunes adultes Belling & co. vont faire des pieds et des mains pour chasser le FC Frankonia d’un pré aménagé derrière une guinguette en bordure nord de l’ancienne prairie de Schulmeister, soit un lieu sensiblement plus méridional que la rue d’Erstein. A posteriori, il est séduisant de s'imaginer la lutte acharnée d’un club neudorfois “alsacien” authentique cherchant à évincer un club “allemand” fondé par des membre franconiens de la garnison. En vérité, le tableau est forcément moins monobloc et la mixité déjà installée des deux côtés en ces balbutiements des années 1910. Il s‘agit plus banalement d’une rivalité de quartier. Frankonia a navigué entre les ponts couverts et le pré saint-Gall avant d’atterrir au jardin Haemmerlé. Les joueurs viennent souvent d‘autres points de la ville, par exemple en utilisant le réseau de tramway en pleine expansion et qui bouleverse le rapport aux distances. Ils sont donc “étrangers” davantage par leur implantation à Strasbourg qu’en rapport avec la césure de 1871. Les Neudorfois, par opposition, viennent à pied et se considèrent dans leur Hinterland. Il ne faut jamais sous-estimer la force d’une bonne vieille guerre de clocher.

On connaît la suite, le FC Neudorf convainc le propriétaire du restaurant, puis gagne son procès en avril 1914. Le FC Frankonia déménage et embarque au passage tout le matériel, c’est de bonne guerre. Le nouveau locataire devient en janvier 1919 le Racing club de Strasbourg par mimétisme avec le grand club de Pierre de Coubertin. Une déclaration de francophilie aujourd’hui célébrée mais qui doit aussi se comprendre comme fort opportune en cette époque de “triage” pas forcément bienveillant des habitants selon leur ascendance.

Au final, l'histoire n’a pas été si chienne avec nos Neudorfois. Bénéficiaires indirects de l’expansion économique de la fin du XIXème siècle et de la politique de prestige impériale mais suffisamment éloignés de sa matrice pour être à l'écart de l'imbrication étroite entre sociétés d'avant et après 1871, ils sont très bien placés en 1919 pour tirer les marrons du feu et profiter enfin de cette implantation chèrement acquise. Ils ont par ailleurs l’âge de tous les possibles, la vingtaine un peu tassée, particulièrement dans un continent à la pyramide des âges chamboulée par l'épreuve du premier massacre mondial. Ce lieu, l’épuration minimum, la cohésion préservée, mais aussi cette relative jeunesse, leur permettent de rivaliser avec l'historique et plus élitiste ASS. Ce qui aurait semblé inimaginable à ces gamins qui taquinaient une boule de chiffon rue d’Erstein vers 1906. Lorsqu’ils s’étaient affiliés en division C d’Allemagne du sud, le grand Strassburger fussball Verein célébrait déjà les dix ans de son premier titre de division A (1899). Après la guerre, la focale change et les deux équipes strasbourgeoises vont, avec le FC Mulhouse, se disputer ardemment le championnat d'Alsace. Les Racingmen jouent donc désormais sur le même pied que les deux clubs pionniers du football régional et deviennent attractifs pour un éventuel sponsor, par exemple un constructeur automobile implanté pas loin et qui observe avec intérêt ce qui se passe du côté du pays de Montbéliard.

Que reste-t-il de tout cela ? Un club disposant d’une implantation géographique très sûre mais aussi périodiquement tourmenté par une territorialité complexe, issu d’un quartier périphérique mais pas si mal connecté et qu’on ne peut pas comprendre sans très vite évoquer les nuances pointillistes de l’histoire de la région. Un club d’outsiders à l'origine mais qui a profité des circonstances autant qu'elles ont pu, parfois, le malmener. Un club qui fait indubitablement montre d’un tempérament accrocheur depuis ses débuts très modestes. Une volonté, des paradoxes, des tourments et une unité de lieu pas toujours exempte de complexe obsidional. On reconnaît sans peine quelque traits persistants dans le Racing plus contemporain, particulièrement après 2011.

strohteam

Commentaires (6)

Flux RSS 6 messages · Premier message par coyote67 · Dernier message par echouafni

  • Excellent Article....Bonne plume...good job et Merci
  • Merci @stroteam pour ce travail formidable !
  • Bravo et merci pour cet article!
    Où est ce qu’on pourrait lire la « suite » de l’histoire?
    Comment un club luttant pour la suprématie régionale passe au haut niveau national et au professionnalisme en 10 ans?
  • minusgermain a écrit, le 21/08/2020 09:38 :
    Bravo et merci pour cet article!
    Où est ce qu’on pourrait lire la « suite » de l’histoire?
    Comment un club luttant pour la suprématie régionale passe au haut niveau national et au professionnalisme en 10 ans?


    Merci ^^

    Quelques éléments de réponse à ta question ici et la
  • Une relecture de l'histoire officielle tout aussi passionnante que nécessaire. Bravo. RDV dans 50 ans pour celle des années 2010.
  • Très bel article. L’accent mis sur l’approche socio-géographique est intéressante.
    Elle est déjà présente dans le travail de Pierre Perny. Elle est accentuée ici sur certains aspects.

    Si les sources le permettaient, il serait intéressant de développer dans le même esprit une approche comparée avec les autres clubs de foot évoluant à Strasbourg à cette période mythique (« FC Strasbourg », « Celeritas », « FC Donar », « Club universitaire », «FC Frankonia», « FC César de Strasbourg-Montagne verte », « FC Cronenbourg », « FC Markomannia de Strasbourg »...).

    Félicitations à toi.

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