Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Oh happy day !

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Par kaniber68
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© rachmaninov

23 mai 2021.

La Covid-19 a été terrassée deux jours plus tôt par le Seigneur de Castex, à l’issue d’un combat singulier qui s’est déroulé dans les douves du château de Kintzheim (Bas-Rhin). Le seigneur y a laissé sa vie, mais il a sauvé celle de son suzerain Manucron 1er qui n’a pas tardé à réagir. Nous garderons en mémoire ses belles paroles : « La Covid ? Je préfère dire LE Covid qui est assurément masculin, car aucune femme n’aurait jamais fait ça ! » Evidemment, tout bascule en une fraction de seconde. Les restaus se restaurent, les cinoches se galochent, les théâtres se replâtrent. Et les stades aussi.

Tramatique !

23 mai 2021. Le Tram strasbourgeois déraille juste à l’arrêt du Krimmeri. Il gît sur ses flancs, tel un cheval mort sur la colline des Éparges. Il en ressort, abasourdie et démente, une foule d’aliens bleus qui s’extirpe des plafonds crevés, des baies éventrées, des rames déchirées. Titubante et exaltée, la foule prend la même direction, tout droit direct après le déraillement. Des jeunes, des vieux et aussi des moins jeunes et des moins vieux. Ils ont tous le même rictus, la même folie dans les yeux, même qu’on dirait qu’on leur a versé du jamaïcain dans le baeckeoffe. Et en plus, il en arrive de partout, du sud, du nord, est-ce possible, et même des qui sont à l’ouest. Et même le Jafar en hélicoptère (finalement non, après vérification, c’est un fake).

Mais oui, Meinau !

Le spectacle est dantesque. La foule écrase les vigiles masqués, les vigiles démasqués, les caissières pourtant très charmantes. Et, à peine franchie la limite, la voilà qui s’agenouille et embrasse cette terre sacrée (en fait, c’est du macadam) en des salamalecs qu’on aurait trouvé sales à La Mecque. Elle titube, se soutient, rigole affreusement et se précipite comme une morte de faim vers la Tribune Ouest qui elle aussi rigole affreusement. C’est terrible ! Évidemment, j’vous parle pas de l’intérieur. On aurait dû y envoyer le ministre.

Remarque, à l’ouest rien de nouveau !

« Où est-ce la Tribune ouest ? » me demande poliment un supporter du FC Metz. J’ai à peine le temps de lui répondre qu’un Bleu assez grave de Steinbrunn-le-Bas lui arrache (avec les dents) l’oreille droite. Un trophée de plus pour le Racing. Pas le temps de dormir sur cette oreille. Je suis dans la fameuse Tribune O et je n’suis plus qu’un poulet, tant ma chair déboule. Effroyable, démentiel, je suis dans la 18ème dimension. Du nom du classement du Racing en cette dernière journée de Ligue1. La Meinau est chauffée à bleu, la bière est bouillante et on y cuit les saucisses. Filser a déjà perdu sa voix en avalant son micro. Mais on s’en tape vu qu’on a la voix de la Tribune ouest qui en profite pour refiler le Covid vocal aux autres tribunes même avec ses Kro vides. Ce stade est arrivé à un tel stade que même Saad, ce camarade, ne pourrait arrêter cette sérénade.

Lorient VS l’Excitant

J’vous dresse le tableau. Lorient (Fabius) est 17ème avec deux points de plus que le Racing qui est carrément 18ème. Verdammi, ça craint ! C’est quoi ce championnat qu’on n’y a rien compris ? Lorient, ça existe vraiment, sans rire ?? Ben oui, vu qu’ils déboulent sur le terrain et qu’la Meinau explose. Au Racing, on appelle ça une « explosition ». Les nôtres ont mis le bleu de chauffe et Thierry Laurey s’est déjà fait offrir un p’tit jaune. Sissoko ricane, Thomasson cherche ses lunettes, Ajorque caresse sa barbe en se disant, nom d’une pipe, elle va pousser un peu plus un jour ? Lala est à nouveau là, exceptionnellement il fait une pige, et même un peu las, et même un peu : « Laaas, las las, las, laaas, las las las las las laaas… » Et le match commence. A peine cinq minutes que Mitro a déjà découpé en deux l’avant-centre adverse et que l’arbitre lui colle un feu rouge devant les yeux. Bon diou, ça boulonne, ça frite, ça matraque, ça défouraille, ça estoque, ça saigne. C’est simple, Gonçalves qui est dans le public rigole comme un damné en hurlant : « Ça c’est du foot, ça c’est du foot !!! »


Pentecôte de bœuf

93ème minute. Les équipes sont toujours dos à dos à 0-0. Quand sur un rush dont il a le secret, Jeanric se fait dépoussiérer à la limite de la surface côté gauche. Le coup franc est sifflé. Et la Meinau se fige. Plus un bruit dans la cathédrale et ça, et ben ça fout les boules ! Dim se ramène, passe sa main gauche sur sa bouche, tangue un peu. Gonçalves, descendu de la tribune ouest, colle son front contre le sien (un peu gonflé quand même, le Gonz !) avant de s’faire éjecter façon Bianca Castafiore par Catherine Trautmann. Et Dim prend son élan, comme le Père Noël prend son renne. Quand soudain, à l’effarement général, un TGV passe devant lui et… nom de diou catapulte le ballon dans la lucarne gauche du gardien adverse ! Et hopla geiss, c’est historique, la Meinau s’effondre comme un McDo avarié, dans un tsunami de poussière bleue. « La lucarne ! » hurle 12 fois Dreosto, qui rajoute sur le même ton enjoué, quoiqu’un peu inquiétant : « Oh mon Matz ! », environ 10 fois. Disons qu’en tout, ça fait à peu près 22 fois, record battu. Bravo Luc !

Epilogue


Matz Sels, qui a abusé de cette eau homonyme pendant sa convalescence (ceci expliquant peut-être cela), confiera plus tard avoir été submergé par des langues de feu… Comprenne qui pourra ! Mais bon, maintenons que maintenant le Racing est maintenu. Et que l’Covid est putride. Même si la Meinau a pris quelques rides. Et si les rares survivants de ce match solide, quoique torride, resteront éternellement livides.
« Un seul Toujours et pour Amour, Racing Club(e) de Strasbourg ! » ai-je encore le temps de hurler.
Juste avant d’me réveiller sur ma descente de lit bleue.

kaniber68

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