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Pour débuter son mercato estival qui s’annonce animé, le Racing a choisi de miser sur le jeune polonais Karol Fila, 23 ans, qui occupait jusque là le couloir droit de Gdańsk.
Dans tous les centres de formation d’Europe, on retrouve des pépites au destin tout tracé depuis leur enfance, couvé par leurs éducateurs et observés avec appétit par leurs agents, mais aussi des jeunes qui parviennent à gratter un contrat pro sans faire de bruit, à force de travail. Parmi eux, certains ont besoin d’un coup de pouce, d’une rencontre, pour parvenir à passer le cap. Karol Fila, le nouveau latéral droit du Racing, fait partie de cette catégorie. Son parcours est assez classique à première vue, avec une famille où tout tourne autour du ballon rond : un père président de son premier club, le Żuławy Nowy Dwór Gdański, un frère ainé, Piotr, déjà passé par le centre de formation du Lechia Gdańsk, et une mère qui encore aujourd’hui commente toutes ses performances (« après les matchs, je reçois des commentaires, des SMS, plutôt positifs, qui me disent de ne pas m’inquiéter et de continuer à travailler. Mais parfois, quand je le mérite, je reçois des remarques très dures. »). A 13 ans, Karol rejoint le centre de formation du Lechia, « sans trop de pression », en compagnie de ses amis de la sélection régionale de Poméranie, tout en continuant ses études au lycée. Titulaire régulièrement au poste de milieu de terrain, comme son idole d’alors Santi Cazorla, le fan d’Arsenal est alors plutôt catalogué comme un joueur hargneux, talentueux mais sans réelle perspective, surtout dans un club où, traditionnellement, la confiance donnée aux jeunes joueurs est assez limitée.
En 2017, alors que Fila vient de fêter ses 19 ans et que son temps de jeu en Ekstraklasa, la première division polonaise, se limite à une seule entrée en jeu de 5 minutes, il est prêté en deuxième division, à Chojniczanka, entraîné par Krzysztof Brede, l’un de ses anciens entraîneurs à l’académie du Lechia. Ce dernier ne le voit pas tout de suite comme un titulaire en puissance, le laissant même régulièrement sur le banc lors de la première partie de saison. Puis, lors de la longue trêve hivernale, Brede a l’idée d’essayer Fila au poste d’arrière droit, à l’occasion d’un match amical contre … le Lechia Gdańsk. « C’était complètement nouveau pour moi. Je pense que cela a été un déclic et depuis je suis définitivement passé à ce poste. Bien sûr, on sait que les débuts à un nouveau poste sont difficiles, les ailiers adverses sont forts et rapides. J’ai essayé d’assurer défensivement d’abord, avec prudence. C’était une priorité pour moi. » Sa première vraie saison professionnelle a donc été contrastée, mais s’achève de manière positive : « ce prêt m'a beaucoup aidé, j'ai passé une excellente année. Même si au début c'était différent, c'est pourquoi je suis encore plus heureux d'avoir survécu aux moments les plus difficiles. Nous avions une bonne équipe là-bas, de solides concurrents ont joué à ma place. »
De retour au Lechia avec une confiance retrouvée, il est considéré comme le numéro 2 à son poste de latéral droit par le nouvel entraîneur Piotr Stokowiec. Ce dernier, arrivé au mois de mars 2018, a pour volonté de rajeunir son effectif, en faisant plus confiance aux jeunes du cru. Mais à la fin du mois d’août, contre la volonté de son technicien, le club décide de vendre Pawel Stolarski, le latéral droit titulaire, au Legia Varsovie. Mis devant le fait accompli, et après une sortie remarquée dans les médias locaux, Stokowiec décide finalement de faire confiance à Karol Fila. Un coup du destin pour ce dernier, qui a désormais les deux pieds dans le monde professionnel : « dès le début de la préparation estivale, j'ai essayé de montrer mon meilleur côté à l'entraîneur. Je suis d'autant plus heureux que l'entraîneur m'ait donné plus d'occasions, même si je ne vais pas me cacher, le transfert de Stolarski m'a aidé à intégrer le onze. »
Le club du bord de la mer Baltique va réussir l’une des toutes meilleures saisons de son histoire, occupant la première place du classement d’Ekstraklasa durant toute la phase régulière du championnat, avant malheureusement de flancher pendant la phase de barrages, réunissant les 8 meilleurs équipes dans un mini-championnat final. Le Lechia finira 3ème, derrière le surprenant Piast Gliwice et l’habituel Legia Varsovie, mais pourra se consoler avec sa victoire finale en coupe de Pologne.
Pour Karol Fila, cette première saison au haut niveau avec son club formateur est également marquée par ses premiers pas en sélection espoir polonaise, lui qui n’avait alors jamais participé au moindre rassemblement dans les catégories inférieures. Appelé par le sélectionneur Czesław Michniewicz (« certainement l'un de mes entraîneurs préférés que j'ai eu jusqu'à présent ») au mois de mars 2019, le latéral droit découvre le niveau international avec un match amical en Angleterre devant 25 000 spectateurs. L’été suivant, il fait partie du groupe pour participer à l’Euro espoirs en Italie, et profite de la blessure du titulaire habituel, le joueur du Lech Poznan, aujourd’hui à Augsbourg, Robert Gumny, pour occuper le rôle de titulaire lors des deux premiers matchs, avant de retrouver un poste de milieu de terrain lors de la troisième rencontre face à l’Espagne (défait 5-0, Fila est sorti à la mi-temps). Après cette compétition, Fila est devenu un cadre de la sélection espoir, et s’inscrit désormais comme un candidat à une sélection chez les A.
Car en club également, Karol Fila continue de s’imposer comme un élément fiable et régulier de son équipe, enchaînant les matchs depuis ses débuts (même si une infection au Covid 19 l’a écarté des terrains quelques semaines au mois de mars dernier). Après avoir percé sur le tard, le latéral droit est conscient qu’il doit encore progresser dans son jeu : « je suis un défenseur et ma tâche principale est de défendre, le jeu offensif n'est qu'un ajout. Je dois faire mon travail aussi bien que possible défensivement et je sais qu'il y a encore de la place pour l'amélioration dans ce domaine. Cependant, je pense que j'ai fait des progrès dans ce domaine récemment. Je suis encore attiré vers l’avant, pour apporter le surnombre dans le cœur du jeu, il y a toujours un élément de surprise pour l'adversaire, en brisant le modèle. » Auteur de trois saisons pleines, Fila compte aujourd’hui plus d’une centaine de rencontres professionnels, et à 23 ans, le championnat polonais est sans doute devenu trop modeste pour poursuivre sa progression.
Supervisé par de nombreux clubs, son nom a été associé à des formations comme la Spezia en Italie, l’AEK Athènes, Charleroi ou encore Saint-Etienne, et un départ de Gdańsk était évoqué dès l’été 2020. Suivi par la cellule recrutement du Racing, qui avait notamment envoyé des émissaires lors de l’Euro espoirs, Karol Fila fera finalement le grand saut en rejoignant Strasbourg cet été, un club qui lui permettra de grandir et de viser ses deux objectifs à moyen terme, la sélection nationale et la Premier League. Première recrue d’un mercato qui risque d’être mouvementé dans les deux sens, l’arrivée du Polonais est également le signe d’une politique de recrutement plus ouverte vers de nouveaux "marchés".
Citations issues de Gazeta Wyborcza et de weszlo.com
En 2017, alors que Fila vient de fêter ses 19 ans et que son temps de jeu en Ekstraklasa, la première division polonaise, se limite à une seule entrée en jeu de 5 minutes, il est prêté en deuxième division, à Chojniczanka, entraîné par Krzysztof Brede, l’un de ses anciens entraîneurs à l’académie du Lechia. Ce dernier ne le voit pas tout de suite comme un titulaire en puissance, le laissant même régulièrement sur le banc lors de la première partie de saison. Puis, lors de la longue trêve hivernale, Brede a l’idée d’essayer Fila au poste d’arrière droit, à l’occasion d’un match amical contre … le Lechia Gdańsk. « C’était complètement nouveau pour moi. Je pense que cela a été un déclic et depuis je suis définitivement passé à ce poste. Bien sûr, on sait que les débuts à un nouveau poste sont difficiles, les ailiers adverses sont forts et rapides. J’ai essayé d’assurer défensivement d’abord, avec prudence. C’était une priorité pour moi. » Sa première vraie saison professionnelle a donc été contrastée, mais s’achève de manière positive : « ce prêt m'a beaucoup aidé, j'ai passé une excellente année. Même si au début c'était différent, c'est pourquoi je suis encore plus heureux d'avoir survécu aux moments les plus difficiles. Nous avions une bonne équipe là-bas, de solides concurrents ont joué à ma place. »
De retour au Lechia avec une confiance retrouvée, il est considéré comme le numéro 2 à son poste de latéral droit par le nouvel entraîneur Piotr Stokowiec. Ce dernier, arrivé au mois de mars 2018, a pour volonté de rajeunir son effectif, en faisant plus confiance aux jeunes du cru. Mais à la fin du mois d’août, contre la volonté de son technicien, le club décide de vendre Pawel Stolarski, le latéral droit titulaire, au Legia Varsovie. Mis devant le fait accompli, et après une sortie remarquée dans les médias locaux, Stokowiec décide finalement de faire confiance à Karol Fila. Un coup du destin pour ce dernier, qui a désormais les deux pieds dans le monde professionnel : « dès le début de la préparation estivale, j'ai essayé de montrer mon meilleur côté à l'entraîneur. Je suis d'autant plus heureux que l'entraîneur m'ait donné plus d'occasions, même si je ne vais pas me cacher, le transfert de Stolarski m'a aidé à intégrer le onze. »
Le club du bord de la mer Baltique va réussir l’une des toutes meilleures saisons de son histoire, occupant la première place du classement d’Ekstraklasa durant toute la phase régulière du championnat, avant malheureusement de flancher pendant la phase de barrages, réunissant les 8 meilleurs équipes dans un mini-championnat final. Le Lechia finira 3ème, derrière le surprenant Piast Gliwice et l’habituel Legia Varsovie, mais pourra se consoler avec sa victoire finale en coupe de Pologne.
Pour Karol Fila, cette première saison au haut niveau avec son club formateur est également marquée par ses premiers pas en sélection espoir polonaise, lui qui n’avait alors jamais participé au moindre rassemblement dans les catégories inférieures. Appelé par le sélectionneur Czesław Michniewicz (« certainement l'un de mes entraîneurs préférés que j'ai eu jusqu'à présent ») au mois de mars 2019, le latéral droit découvre le niveau international avec un match amical en Angleterre devant 25 000 spectateurs. L’été suivant, il fait partie du groupe pour participer à l’Euro espoirs en Italie, et profite de la blessure du titulaire habituel, le joueur du Lech Poznan, aujourd’hui à Augsbourg, Robert Gumny, pour occuper le rôle de titulaire lors des deux premiers matchs, avant de retrouver un poste de milieu de terrain lors de la troisième rencontre face à l’Espagne (défait 5-0, Fila est sorti à la mi-temps). Après cette compétition, Fila est devenu un cadre de la sélection espoir, et s’inscrit désormais comme un candidat à une sélection chez les A.
Car en club également, Karol Fila continue de s’imposer comme un élément fiable et régulier de son équipe, enchaînant les matchs depuis ses débuts (même si une infection au Covid 19 l’a écarté des terrains quelques semaines au mois de mars dernier). Après avoir percé sur le tard, le latéral droit est conscient qu’il doit encore progresser dans son jeu : « je suis un défenseur et ma tâche principale est de défendre, le jeu offensif n'est qu'un ajout. Je dois faire mon travail aussi bien que possible défensivement et je sais qu'il y a encore de la place pour l'amélioration dans ce domaine. Cependant, je pense que j'ai fait des progrès dans ce domaine récemment. Je suis encore attiré vers l’avant, pour apporter le surnombre dans le cœur du jeu, il y a toujours un élément de surprise pour l'adversaire, en brisant le modèle. » Auteur de trois saisons pleines, Fila compte aujourd’hui plus d’une centaine de rencontres professionnels, et à 23 ans, le championnat polonais est sans doute devenu trop modeste pour poursuivre sa progression.
Supervisé par de nombreux clubs, son nom a été associé à des formations comme la Spezia en Italie, l’AEK Athènes, Charleroi ou encore Saint-Etienne, et un départ de Gdańsk était évoqué dès l’été 2020. Suivi par la cellule recrutement du Racing, qui avait notamment envoyé des émissaires lors de l’Euro espoirs, Karol Fila fera finalement le grand saut en rejoignant Strasbourg cet été, un club qui lui permettra de grandir et de viser ses deux objectifs à moyen terme, la sélection nationale et la Premier League. Première recrue d’un mercato qui risque d’être mouvementé dans les deux sens, l’arrivée du Polonais est également le signe d’une politique de recrutement plus ouverte vers de nouveaux "marchés".
Citations issues de Gazeta Wyborcza et de weszlo.com
