Une double dose pour finir

Cela faisait un peu plus de neuf fois que le stade de la Meinau n'avait connu pareille effervescence. Quand bien même il n'y avait pas le parfum d'un match de compétition officiel, cette journée des supporters faisait office d'un shoot salvateur pour les plus de 10 000 addicts au Racing qui sont venus profiter des animations proposées, parmi lesquels les traditionnels présentations des joueurs et du staff, la révélation des nouveaux maillots, mais aussi, tout simplement, boire une bière et manger une tarte flambées entre amis, un match de foot étant avant tout un lieu de rencontre et de partage.

D'un point de vue sportif, cette journée était également la dernière de la préparation estivale des hommes de Julien Stéphan, qui basculeront dès le lendemain dans la préparation de la rencontre de L1 face à Angers. A cette occasion, ce n'est pas un mais deux matchs amicaux qui ont été disputés face au FC Fribourg, dixième du dernier championnat de Bundesliga. Face aux Allemands, le nouveau coach alsacien avait prévenu : deux équipes distinctes seraient alignées, avec une équipe type lors de la première session et les remplaçants et des jeunes lors de la seconde.

Ainsi, le onze aligné à 16h30 ressemblait à une équipe susceptible de débuter en L1, même si la ligne défensive ressemble toujours à du bricolage, faute de recrutement aux postes de défenseur central et de latéral gauche. Des renforts qui sont espérés d'ici la fin août. Aux avants postes, Kévin Gameiro fait ses grands débuts, devant des spectateurs qui ont déjà fait chauffer la machine à floquer de la boutique.



Comme depuis le début de la préparation, Julien Stéphan aligne un 4-4-2 un peu particulier, qui se transforme en 3-4-3 en phase offensive, avec un Waris plus haut et un Thomasson qui rentre dans l'axe.

Face à des Fribourgeois organisé en 5-4-1, le Racing tente de prendre le jeu à son compte et applique les préceptes chers à Stéphan, avec du mouvement et un pressing dès la perte du ballon. Les occasions ne sont pas légion durant la première demi-heure, et il faut attendre la 39ème minute pour que le public de la Meinau puisse enfin retrouver le plaisir de fêter un but. Depuis le rond central, Adrien Thomasson adresse une belle passe en profondeur pour Kévin Gameiro qui, tout en expérience, fixe parfaitement le gardien avant d'envoyer le ballon au fond des filets. En deuxième période, le jeu baisse en intensité, même si Bellegarde, Perrin ou encore Waris tentent d'apporter un peu de folie. Le Ghanéen, visiblement en voie de rédemption, va d'ailleurs inscrire le deuxième but du RCS, à la suite d'un beau travail de l'entrant Habib Diallo dont la frappe, un brin molle mais bien placée, est repoussée par Uphoff dans les pieds de Waris.

Strasbourg gère alors son avantage, tout en en profitant pour donner du temps de jeu au jeune Marvin Senaya, replaçant ainsi Karol Fila sur le côté droit qu'il occupera logiquement dans les semaines à venir. Le latéral originaire de St-Louis s'illustre d'ailleurs par une jolie percée mais sa frappe du droit file loin du cadre. Dans les derniers instants de ce premier acte, Fribourg sauve l'honneur par le jeune Yannik Keitel qui reprend de la tête le bon centre de l'international italien Vincenzo Grifo. On en reste là pour ce premier match entre titulaires, avec une victoire tout en maîtrise du Racing qui, sans être hyper spectaculaire, a su se montrer efficace et bien organisé, appliquant un plan de jeu visiblement bien assimilé.

Le second match, à 18h30, met aux prises une équipe totalement remaniée du côté de Strasbourg avec une équipe de Fribourg plus équilibrée, puisque composée de quelques joueurs expérimentés tels que Dominique Heintz, Baptiste Santamaria ou encore l'international hongrois Roland Sallai. Julien Stéphan reste fidèle à son 4-4-2, avec encore quelques adaptations, en défense notamment :



Devant des tribunes bien plus clairsemées, le Racing est cueilli à froid dès la troisième minute avec le but allemand de Guillaume Furrer consécutif à une belle ouverture dans la profondeur. Les Bleus tentent de relever la tête avec quelques tentatives, sans danger par Ahmed, Prcic ou Diallo, mais c'est finalement Mehdi Chahiri qui, après avoir été servi côté droit par Habib Diarra, va égaliser d'un tir croisé. En deuxième période, Eiji Kawashima s'illustre par deux parades décisives, tandis que le jeune Aymeric Ahmed n'est pas loin de doubler la mise par une frappe qui manque de peu le cadre. Le jeune milieu offensif, né en 2003, a clairement marqué des points durant cet été, tout comme son cadet d'un an, Habib Diarra. Le rythme s'étiole peu à peu, la faut également aux changements de part et d'autre, mais les Allemands finissent tout de même par faire la différence dans les dernières minutes. Après une faute du nouvel entrant Kaba sur Santamaria, l'arbitre accorde un penalty, que transforme le capitaine Heintz.

Fribourg tient sa revanche sur le même score, mais face à une équipe du Racing dont la grande majorité des joueurs se contenteront au mieux de quelques miettes en L1. Au final, les deux rencontres ont permis de clarifier, si cela était encore nécessaire, la hiérarchie au sein de l'effectif. Si Julien Stéphan attend encore deux voire trois recrues, si le contexte économique le permet, bien que cela semble indispensable pour le secteur défensif, le coach dispose d'une équipe prête à attaquer son championnat. Un an après avoir manqué son entame, le Racing offre cette fois plus de garanties dans le jeu et dans la confiance.