Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

On s'était dit rendez-vous dans dix ans

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Par changui
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Le Racing à St-Louis il y a dix ans. © manacor67

Le Racing continue sa série d'invincibilité, au point de donner l'impression d'avoir été toujours là. Il y a pourtant à peine dix ans, c'est en CFA2, le 5ème échelon, que se construisaient les exploits d'aujourd'hui.

21 avril 2012
J’arrive au stade de la frontière à Saint-Louis. Il fait gris, moche, il pleut légèrement, et il y a un vent froid qui glace les os. Je croise quelques connaissances, qui m’expliquent que le Racing va prendre une leçon aujourd’hui, et que je devrais « arrêter de suivre ce club de xxx. Le vrai foot, je le trouverai à Sochaux ou à Bâle. Le Racing n’a que ce qu’il mérite. » La dernière phrase n’est pas totalement fausse, et rend les discours un peu plus durs à supporter. « Colmar sera en Ligue 1 avant le Racing » d’après un spécialiste. Mais comment changer, quand on a le Racing dans le sang ?


21 avril 2022
Avant match à Strasbourg. Le soleil est de la partie, l’ambiance est calme, comme un soir de fin d’été. Tout le monde discute de la série d’invincibilité du Racing, en se demandant quand Ludo remettra enfin un but dans le jeu. Ma femme et mes filles sont là, la soirée en famille idéale. La bière est fraiche, le sandwich merguez (XL, s’il vous plait) passe nickel. On va passer une bonne soirée, le 11 de départ tombe, je me réjouis d’y revoir Thomasson, j’aurais aimé Gameiro, mais ça a de la gueule. On va avoir droit à un beau spectacle !

21 avril 2012
Le match est à l’image de la météo, horrible. Le Racing n’y est pas, et est logiquement mené suite à un but de Tighazoui qui nous met la misère. Heureusement, celui-ci à la « bonne idée » de se blesser avant la demi-heure de jeu, ce qui va nous permettre de revoir un peu le jour, au moins au niveau du score. Le 1-1 à la mi-temps est presque trop bien payé.
Au niveau de l’ambiance, les vuvuzelas que l’on croyait disparues sont de retour. Une horreur absolue, ça casse les tympans sans pour autant faire vibrer. Je quitte la tribune où je ne me sens pas chez moi, pour aller me poser au bord du terrain. Pas d’abri, je mangerai du vent et de la pluie pour le reste du match.
En deuxième mi-temps, on a la bonne idée de remettre un but, pas forcément mérité, mais on prend. Le niveau sur cette pelouse détrempée est affligeant, on se croirait un dimanche matin en district.
Score final 2-1, quelle purge. Mais on peut regarder vers le CFA.


21 avril 2022
Quel match de folie. Un premier quart d’heure où on a mangé les Rennais dans l’envie, récompensés par un but de Diallo. Le reste de la mi-temps est difficile, mais agréable. On sent Rennes au-dessus, mais on se bat avec nos armes, avec envie, sérieux, abnégation. Le public ne fait qu’un avec l’équipe !
La deuxième mi-temps commence mal, avec l’égalisation de Terrier. Mais le Racing relève la tête, et si à force de rater les occasions on se demande si le chat noir est de retour, Ludo met tout le monde d’accord avec une tête qui nous libère. La fin de match est un plaisir de communion avec nos guerriers, un bonheur de souffrance jusqu’au coup de sifflet final.
Score final : 2-1, quelle victoire. On peut regarder vers l’Europe !

21avril 2012
Je quitte le stade le cœur lourd. Un match horrible, une ambiance horrible, même les quatre points et la position de leader consolidée ne mettent pas de baume au cœur. L’impression d’avoir touché le fond est là. Je n’ai que vingt kilomètres pour rentrer chez moi, mais le chemin pour le Racing va être long, si long.


21 avril 2022
C’est reparti pour deux heures de route. Quelle ambiance autour du stade, quelle ambiance sur la route. Du bonheur, juste du bonheur. Je sais que le réveil sera dur demain, mais le cœur est léger. J’ai pris mon shoot d’adrénaline pour la semaine, et je me réjouis pour le debrief du match avec les collègues au bureau.


2012, Messi est sur la place des grands hommes. Un troisième Ballon d’or vient de garnir son armoire à trophées. Neymar, une jeune star qui monte et joue au Brésil, est reparti de la cérémonie avec le prix Puskas. Mbappé apprend à pisser debout. Dans une semaine, les trois seront chez moi, chez nous, à la Meinau. Si en 2012 quelqu’un avait parlé de voir Messi à la Meinau, il aurait été privé de Picon pendant un mois. Et pourtant, ils seront là. Quel chemin parcouru.
Les sifflets pour Kévin cette saison me rappellent que certains démons ne sont jamais loin, que parmi les amoureux du club, se sont glissés des énergumènes qui n’utilisent le Racing que pour évacuer les frustrations d’une vie insuffisante. Je m’en fous. Je savoure.
Un œil sur le stub, sur les feuilles de match de 2012, deux joueurs nous ont déjà quittés. C’était pourtant juste hier. Comme quoi, le chemin n’a pas été d’un calme absolu. Alors je savoure encore plus. Je savoure le beau temps, le beau jeu, l’ambiance de folie de notre maison, et les moments que j’y passe en famille, avec ceux que j’aime. Avec ces 11 et plus joueurs que j’ai dans le cœur, et avec ces 25 000 amis qui chantent avec moi.
Allez Racing !

changui

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