L'atlas du stub n°10 - Didier l'oriental casanier

Outre être un candidat sérieux au chapeau le plus court de l'histoire de Racingstub, ladite pré-introduction lapidaire (qui précède cette introduction) pose subtilement la question suivante, qui en sont deux : est-il besoin, est-il possible même, de détricoter l'étoffe du génie pour en comprendre le subtil enchevêtrement ? Et cette étoffe, est-elle bleue ou dorée ? Nous n'avons la réponse à aucune de ces deux quesitons.

Nous ne serons donc pas à Didier Monczuk ce que Daniel Arasse fut à Léonard de Vinci et la Renaissance Italienne. Ce n'est pas grave. C'est donc aux buts de Dider, et leur localisation, car ne perdons pas de vue qu'il s'agit ici de la rubrique "Atlas du Stub", que cet épisode est consacré.

Car, en fin de compte, quand on parle d'un buteur, d'un buteur à l'ancienne qui plus est (1), le compteur but est un bon descripteur. Didier a été deux fois meilleur buteur de D2 et une fois de son groupe, toujours en D2 bien sûr, sous les couleurs du Racing. Son parcours a été raconté avec brio par @matteo sur la stub (article repris dans l'anthologie "Krimmeri et Châtiments", encore disponible, jetez vous dessus, cette bible est dores-et-déjà entrée dans la légende).

Voici donc la carte de France des matchs disputés par Didier au cours de ces trois saisons, ainsi que le nombre de buts inscrits par le goleador qui n'était pas le dernier dans les imitations de Trifon Ivanov (2).



À l'inspection de la carte, deux fait sautent aux yeux : tout d'abord, elle est superbe; ensuite, si on trace une ligne verticale quelque part le long d'une longitude de 2,5° Est qui passerait entre Dunkerque et Valenciennes au Nord, et quelque part vers Perpignan au Sud, on voit que l'immense majorité des buts de Monczuk ont été marqués à l'Est de cette ligne. À peine un but marqué à Rodez et un autre à Saint-Seurin. Soit deux clubs visités qui ont dû subir la loi de Dider, sur vingt-sept (en comptant la Meinau, qui est le stade où évoluait déjà le Racing en ces temps pré-kellerien (3)). Ce total de deux buts représente 7.407407407...% de son total. C'est un nombre rationnel, certes, mais faible. Ceci dit, c'est plus que Mario Haas qui aura marqué 100% de ses 3 buts en compétition à la Meinau.

Enfin, et pour vous éviter de compter les petits ballons, Monczuk aura marqué 52 de ses 79 chefs-d'oeuvre à la Meinau. Soit, 66%, comme un symbole (4). C'est beaucoup. À titre de comparaison, Ludovic Ajorque, n'a marqué que 31% de ses 16 buts en 2020/2021 à la Meinau. Et en plus, personne n'était sur place pour s'en rendre compte. Tragique destinée humaine, écrasée par le vide interpersonnel de la post-modernité, elle même gangrénée par les réseaux sociaux qui isolent, paradoxalement, en poussant à la multiplicité des contacts, amis, followers, commus et autres faux-nez de la monadisation (5) forcenée. Ou alors c'était à cause du SARS-CoV-2.

Voilà, c'est armé ou armée, ou armés, ou armées, si vous êtes plusieurs devant le même écran, de ces connaissances géographico-butales que vous pouvez désormais aller de l'avant dans la vie en affirmant : Didier Monczuk, en plus d'être une légende, était oriental et casanier.

Salutations.

(1) c'est à dire un type qui met des buts, pas un de ces concepts alambiqués nés avec l'odieuse démocratisation des internets, quand il fallait aux "wannabes" journalistes sportifs (qui avaient souvent une box ADSL Wanadoo) trouver un créneau dans le brouhaha naissant des donneurs d'opinion lâchés en liberté par la démocratisation dont au sujet de laquelle on vous indiquait leur caractère odieux quelques lignes plus haut (sauf si votre écran est très très large, c'est peut-être alors sur la même ligne). Notez que le caractère "roots" du style à Dider est souligné dans l'article de @matteo cité dans le corps de l'article, c'est là qu'on a trouvé l'idée, parceque nous on est de la Génération Racing, on n'est pas au courant du monde qui existait avant l'ère Keller

(2) alors bpn, il faut bien plisser les yeux, sur la photo où il fait des étirements dans le papier de @matteo, pensez à baisser la lumière un petit peu, là, voilà comme ça, évidence !

(3) oui, encore une fois, le Racing existait avant Marc Keller. Mais c'était un club nettement moins bienveillant et son ADN n'était alors constitué que de bile, de haine et de pus. Ceci dit, Marc Keller, notre Guide, a passé sa première saison dans l'ombre gigantesque du Didier (il a quand même planté 11 buts et 5 passes décisives, c'était déjà pas mal)

(4) 66 étant l'année de naissance de Jean-Jacques Etamé, ce ne peut pas être un hasard

(5) on n'est pas sûr que ce dérivé de "monade" existe, ni même d'avoir compris le sens du mot "monade", mais en tout cas ce n'est pas une faute de frappe