Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Et je coupe Thomasson... ooohhh... et je remets Sanson... J’adore !

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Par mouloungoal
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L’arrivée en prêt de Morgan Sanson clôt, ou plutôt était censée clôturer, avant la vente surprise du Volcano Bomber, un mercato hivernal strasbourgeois rondement mené. Après les postes d’arrière droit et d’arrière gauche joliment pourvus, c’est au poste clé de milieu offensif/créatif/créateur (rayer la mention inutile) que la cellule recrutement du Racing accomplit un nouveau petit miracle, en attirant un joueur qui semblait hors d’atteinte il y a encore deux semaines. Mais qui est Morgan Sanson ?

Commençons par qui il n’est pas. Malgré les tentatives répétées des Jean-Michel Apeupré du stub, tout comme Matz Sels n’est pas Seltz, Dimitri Liénard n’est pas Lienhardt et Ludovic Ajorque n’était pas Ayorque, Morgan Sanson n’est pas Samson. Samson, fils de Manoach de la tribu de Dan (dans la vallée oh oh…), qui selon la légende biblique aurait notamment tué un lion à mains nues. Loin de moi l’idée de suggérer à Morgan Sanson d’imiter son illustre quasi-homonyme en s’en prenant aux joueurs adverses, sous peine d’une expulsion qui ne nécessitera même pas de recours à la VAR, on peut tout même espérer qu’il parviendra à transpercer, balle au pied, les défenses ennemies, comme Samson en son temps transperça l’armée des Philistins.

Cet art du maniement du ballon, c’est à Bourges qu’il commence à l’apprendre, jusqu’à ses 15 ans, avant d’intégrer le centre de formation du MUC 72 en 2009. Son éducateur et préparateur physique de l’époque décrit un jeune homme au physique assez fluet et svelte et au tempérament discret et (faussement) timide. Néanmoins, Morgan Sanson s’intègre rapidement et est apprécié de ses partenaires du centre, notamment pour la bonne humeur qu’il apporte, lui qui aime par-dessus tout faire rire les autres.

Mais Morgan Sanson est avant tout un gros bosseur, qui a su faire les efforts nécessaires pour franchir les paliers et convaincre le club manceau, devenu entretemps Le Mans FC, de lui faire signer un premier contrat pro, à seulement 18 ans. Il fait ainsi ses débuts professionnels en Ligue 2 en 2012 et prend part dès sa première saison à 31 matchs, inscrivant 3 buts et délivrant 1 passe décisive. Cependant, l’équipe du Mans finissant la saison 2012/13 en position de relégable et faisant face à de graves difficultés financières, est contrainte de vendre de nombreux joueurs, dont Morgan Sanson qui rejoint Montpellier contre une indemnité d’environ 700.000 euros.

On pouvait craindre qu’un jeune joueur de 19 ans n’ait que peu de temps de jeu dans une équipe ayant remporté le titre de champion de France un an plus tôt, pourtant dès sa première saison dans l’élite du football français, Morgan Sanson convainc rapidement et s’impose en titulaire indiscutable, participant à 36 matchs, inscrivant 1 but et délivrant 2 passes décisives. Il est loué pour sa vivacité, sa rigueur, sa qualité de tacle et bien sûr pour sa technique balle au pied. Ses bonnes performances lui valent d’être appelé en équipe de France espoirs, ainsi que d’attiser la convoitise des Girondins de Bordeaux et de l’Olympique de Marseille. Il décide toutefois de prolonger son contrat à Montpellier. Il confirmera ses excellentes dispositions durant la saison 2014/15, devenant à seulement 20 ans un des cadres du MHSC, disputant tous les matchs de championnat, pour 6 buts inscrits et 4 passes décisives, avant de se blesser gravement aux ligaments croisés, lors de la 32ème journée face à Toulouse. Son entraineur d’alors, Rolland Courbis, déclare à l’issue du match que « la perte de Morgan Sanson est plus importante que la défaite ».

Cette grosse blessure, contractée à seulement 20 ans, et qui aurait pu freiner son ascension, voire y mettre un terme, lui permet au contraire de se forger un mental d’acier. Morgan Sanson, ne perdant pas de vue ses objectif personnels, redouble d’efforts pour revenir à son meilleur niveau. Après un retour à la compétition durant la saison 2015/16, il refait montre de son talent durant la saison 2016/17 en inscrivant 3 buts et en délivrant 6 passes décisives en 20 matchs, éveillant à nouveau la convoitise de l’Olympique de Marseille lors du mercato d’hiver. Celui qui en 3 ans et demi et 107 matchs disputés, est devenu l’un des chouchous du public pailladin, est transféré à l’OM à 22 ans, contre une indemnité de 9 millions d’euros (+3 millions de bonus).

Lors de sa première demi-saison, en 17 matchs disputés avec le club marseillais, il inscrit 1 but, mais surtout délivre 7 passes décisives, ce qui porte son total de la saison à 13 passes décisives et lui vaut de remporter le titre de meilleur passeur de Ligue 1, à seulement 22 ans. C’est avec Marseille, la saison suivante, que Morgan Sanson découvre la Coupe d’Europe, atteignant la finale de la Ligue Europa, battu par l’Atlético de Madrid. La même saison, il inscrit également 9 buts en championnat, ce qui constitue toujours à ce jour son plus haut total sur une saison, tout en continuant de distiller de précieuses passes décisives. En 2020, il termine vice-champion de France, avant de découvrir, la saison suivante, la Ligue des Champions. Après 5 saisons pleines à Marseille et 157 matchs disputés pour 25 réalisations et 21 passes décisives, celui qui a conquis le cœur de nombreux supporters olympiens, se lance un nouveau défi en cédant aux sirènes de la Premier League. Morgan Sanson est transféré à Aston Villa lors du mercato hivernal 2020, contre une indemnité de 15.8 millions d’euros (+1.7 millions de bonus). Il débarque dans le plus grand championnat du monde en déclarant dans un anglais approximatif « I’m happy and I hope we can make great things together ». C’était le premier jour de ce qui devait être l’aventure la plus excitante d’une carrière jusque-là toujours auréolée de succès.

Pour sa première demi-saison sous le maillot des Villans, il ne prend part qu’à 9 rencontres (32 minutes de moyenne), sans marquer, ni délivrer de passe décisive. Sa situation n’évolue guère la saison suivante, sous les ordres de Steven Gerrard. Malgré des messages tels que « Never give up » postés sur les réseaux sociaux, prouvant que Morgan Sanson reste déterminé à s’imposer dans sa nouvelle équipe, il ne dispute que 12 matchs (36 minutes de jeu) pour une petite passe décisive en EFL Trophy. Pas aidé par les fréquentes petites blessures, Morgan Sanson peine à s’imposer. Lors d’un des rares matchs durant lequel il est aligné d’entrée, face à Manchester United, Morgan Sanson perd une balle dans sa moitié de terrain, qui mènera à un but adverse. Remplacé aussitôt par Steven Gerrard, Morgan Sanson passera sa rage sur un pack d’eau qui trainait non loin de là, ce qui ne fut pas du goût de son entraineur qui ne fera plus appel à ses services pendant un mois et demi et une entrée en jeu contre Brighton. L’arrivée d’Unai Emery à la tête du club en octobre 2022 ne changera pas grand-chose, sa saison 2022/23 se limitant pour l’instant à 9 petites minutes (en 2 matchs) en championnat et 67 minutes en FA Cup avec 1 but inscrit, son premier en Angleterre en 3 saisons. La marche est-elle finalement trop haute pour Morgan Sanson ? Ou peut-être n’a-t-il pas la puissance physique nécessaire pour s’imposer dans ce championnat particulièrement exigeant ? Même si l’entraineur espagnol considère que Morgan Sanson est un « très bon joueur », il estime qu’il a avant tout besoin de temps de jeu, qu’il ne peut lui offrir à Aston Villa.

Si on peut raisonnablement émettre quelques doutes au sujet de sa condition physique actuelle, compte tenu du peu de temps de jeu dont il a bénéficié au cours des derniers mois, son histoire peut nous rassurer au moins sur un aspect : Morgan Sanson est un bosseur, un battant, pour qui baisser les bras n’est pas une option. C’est donc un joueur revanchard qui débarque en prêt au Racing, comme en témoignent ses premiers mots lors de sa signature : « J’ai une revanche à prendre sur ce qui s’est passé ces derniers mois. Je suis très déterminé et je veux retrouver le plaisir de jouer au football. L’esprit Racing me correspond bien : mouiller le maillot, ne jamais rien lâcher. J’aime ça ! Comme les valeurs du club, aussi : l’humilité, le travail, l’ambition. Et la gagne ! »

C’est tout le mal qu’on souhaite à Morgan Sanson qui aura fort à faire pour faire oublier le départ d’Adrien Thomasson à Lens, le public de la Meinau ne demandant qu’à applaudir ses prouesses balle au pied. Et pourquoi ne pas le voir, d’ici la fin de saison, conquérir le cœur des supporters strasbourgeois, qui n’auront plus qu’à faire résonner dans les travées du stade « Morgan de toi ».

mouloungoal

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